Arrivée à la nonciature de Panama 23/1/2019 © Vatican Media

Arrivée à la nonciature de Panama 23/1/2019 © Vatican Media

JMJ Panama 2019: «Je me confesse au pape, je veux changer de vie»

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En attendant la venue du pape à la prison pour mineurs

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«Je me confesse au pape, je veux changer de vie», confie à Vatican News un jeune actuellement en détention au centre pour mineurs « Las Garzas » de Pacora – à 40km à l’est de Panama -, où le pape François va présider une célébration pénitentielle, vendredi, 25 janvier 2019, et écouter les confessions.

Dès son arrivée à la nonciature de Panama, le pape a été accueilli, le 23 janvier, par des enfants brandissant une pancarte qui disait en espagnol: « Pape François, nous te demandons une réduction de peine pour les personnes privées de liberté ». Ils comptent sur l’intercession du pape François auprès des autorités. Mais le pape a déjà inclus les jeunes prisonniers dans son programme: à ceux qui ne peuvent venir à la JMJ, il va porter la miséricorde du Christ derrière les barreaux.
C’est ce que rapporte la version en italien des media du Vatican dont nous traduisons ci-dessous le reportage.
AB

Centre de détention pour mineurs de Pacora (Panama) © Vatican Media

Centre de détention pour mineurs de Pacora (Panama) © Vatican Media

Les hôtes de Las Garzas n’ont pas l’âge de toutes ces choses mais un jour, ils ont volé ou tué ou violé, peut-être sans même comprendre pourquoi, ou peut-être que si, parce qu’à 15 ans, la vie a parfois un parfum de mort. Mais il y a une nouveauté pour tout le monde, qui les a pris petit à petit depuis quelques mois, les secouant de la torpeur de leur cage. « El papa, Francisco » : ils ont su qu’il veut venir les rencontrer, ici, de leur côté du mur.

Nous les retrouvons alors qu’une douzaine d’entre eux répètent les chants de la liturgie pénitentielle qui – chose inédite pour des JMJ – le pape veut célébrer dans une prison pour mineurs. Ce sont des jeunes qui ne peuvent pas se rendre à Panama, la ville joyeuse des JMJ de ces jours-ci, alors c’est François qui va fêter les JMJ avec eux. Quand la nouvelle a été officielle, raconte Emma Alba Tejada, directrice nationale des prisons de mineurs du Panama, il n’y a pas eu d’explosion d’enthousiasme. Dans la prison, explique-t-elle, ils ne sont pas tous catholique. Il y a par exemple des protestants « qui ne croient pas dans le pape, ils ne croient pas en la Vierge Marie ». En somme, « ils étaient vraiment peu nombreux à vouloir participer ».

Un changement unique

Mais la prison qui est devenue, avec les années, un modèle d’excellence pour sa manière de s’occuper des jeunes et de les réinsérer, au point d’obtenir la reconnaissance de l’Unicef et des financements de l’Union européenne, n’est pas du genre à baisser les bras. « Nous leur avons expliqué que le pape viendrait non pas pour parler uniquement avec les catholiques, mais pour donner un message d’amour, de paix et d’espérance dont ils ont besoin ». Cela a été « un travail dur mais à la fin, nous avons assisté à un changement unique ». Et le résultat, ce sont des histoires comme celle de Francisco, l’un des 150 environ pensionnaires de cette structure. Francisco a 21 ans et il a déjà vu trop de barreaux, dans une prison où l’on peu rester jusqu’à un maximum de 12 années. Il fait partie des trois jeunes qui se confesseront au pape.

Une vie nouvelle

Peut-être est-ce lui, mais ce n’est pas sûr – le respect de la vie privée étant inviolable à juste titre – le jeune qui a demandé un jour à se confesser au pape. « J’ai besoin de transformer ma vie, j’ai besoin d’un changement », a presque exigé celui qui, auparavant, comme tant de ses compagnons de cellule, attendait sa liberté pour se venger de ceux qui ont tué sa famille. Maintenant, son rêve est de s’imaginer dans les bras du pape François pour, a-t-il dit, « tourner la page ».

Construire au-delà du mur

Sur un mur des bureaux, se trouve l’image colorée d’un grand arbre avec cinq phrases écrites des racines jusqu’aux branches. « Commencer en ayant à l’esprit le but », « Mettre à la première place la chose principale », « Chercher à comprendre avant d’être compris », et ainsi de suite jusqu’à « Afilar la sierra », tirer les ficelles. Sept pas d’une méthode qui a ici la valeur d’un texte sacré parce même s’il y a ici des vies qui ont été un cauchemar à l’âge des rêves, il y a aussi ceux qui travaillent pour repousser l’horreur dans un coin, en s’appuyant sur l’or de la jeunesse. Et pour y parvenir, les jeunes de Las Garzas emploient tous les jours leur tête et leurs mains de manière créative, cuisiniers, maçons, tapissiers, imprimeurs… Et, si l’occasion se présente, choristes pour le pape. En haut, dans l’atelier du bâtiment, la poussière n’a pas effacé l’inscription qui dit : « Seuls ceux qui construisent sur une idée construisent pour l’éternité ». Une idée que François, le pape qui n’aime pas les murs, leur donnera vendredi.

Source: 

https://www.vaticannews.va/it/papa/news/2019-01/papa-francesco-panama-gmg-2019-carcere-minorile-pacora.html

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Hélène Ginabat

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