Mgr Bernardito Auza 13/12/2017 © Oss_romano

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ONU: préoccupation du Saint-Siège pour les 5,6 millions de réfugiés palestiniens au Proche-Orient

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Appel à soutenir l’UNRWA

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Le sort de 5,6 millions de réfugiés palestiniens dans le Proche-Orient dépend en grande partie de l’aide des Nations Unies dont l’agence fait face à un déficit budgétaire de 200 millions de dollars, alerte Mgr Auza. Le représentant du Saint Siège interpelle la communauté internationale qui, dit-il, a aussi « la lourde responsabilité de faciliter l’installation des millions de réfugiés » alors que « certains voudraient limiter la compréhension du statut des réfugiés de Palestine à ceux qui ont fui la Palestine en 1948 ».

Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège, est intervenu à la quatrième Commission de la soixante-treizième session de l’Assemblée générale, sur le point 54 de l’ordre du jour : Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, à New York, le 12 novembre 2018.

Par ailleurs, Mgr Auza a de nouveau affirmé le « soutien indéfectible » du Saint-Siège « à la solution des deux États, seul moyen viable à long terme de résoudre le problème de l’apatridie prolongée qui continue d’être la condition des Palestiniens ». La communauté internationale, estime-t-il, doit s’engager « à ce que tous les peuples, y compris les réfugiés de Palestine, puissent jouir des droits fondamentaux consacrés par la Déclaration » universelle des droits de l’homme.

Voici notre traduction de la déclaration de Mgr Auza prononcée en anglais.

HG

Déclaration de Mgr Bernardito Auza

Monsieur le Président,

Le Saint-Siège voudrait une fois encore saisir cette occasion pour exprimer sa gratitude pour le travail accompli par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). L’agence fournit toute une gamme d’appuis essentiels à quelque 5,6 millions de réfugiés de Palestine enregistrés en Cisjordanie, à Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie, pour répondre aux besoins humains les plus élémentaires, allant du logement à l’éducation, aux soins de santé et aux services sociaux. Dans la seule bande de Gaza, où le taux de chômage est d’environ 43% (2017), l’UNRWA emploie plus de 13 000 personnes.

Dans une situation qui ne montre aucun signe de résolution rapide, un UNRWA pleinement fonctionnel reste le meilleur moyen d’empêcher que la situation dans la région ne se détériore de manière à entraîner des coûts supplémentaires pour la communauté internationale.

Pourtant, malgré son travail précieux et croissant en cette période d’instabilité et de conflits dans diverses régions du Moyen-Orient, l’agence fait actuellement face à son plus grand déficit de financement, dépassant 200 millions de dollars, les besoins dépassant de loin les contributions financières volontaires. Face à un tel déficit budgétaire, la communauté internationale doit faire preuve d’une sensibilité accrue au sort des réfugiés dans la région et rester solidaire afin que l’agence puisse servir comme il convient les hommes, les femmes et les enfants qui continuent de faire face à des pressions extrêmes, des difficultés et une anxiété face à l’avenir.

Monsieur le Président,

Ma délégation s’inquiète du fait que certains voudraient limiter la compréhension du statut des réfugiés de Palestine à ceux qui ont fui la Palestine en 1948, à l’exclusion des descendants de filiation paternelle qui sont admissibles à l’enregistrement. Une telle interprétation restrictive priverait les descendants toujours apatrides de la première vague de réfugiés de toute prétention à subvenir à leurs besoins. Étant donné que tous les peuples ont le droit de vivre dans la paix et la sécurité, dans une patrie où leurs droits sont protégés et défendus, la communauté internationale a la lourde responsabilité de faciliter l’installation des millions de réfugiés concernés.

En dépit des revers et des difficultés apparemment insurmontables rencontrées sur le chemin ardu de la paix et de la réconciliation, telles que la violence, les déplacements et le danger de guerre qui menace dans la région, le Saint-Siège réaffirme son soutien indéfectible à la solution des deux États, seul moyen viable à long terme de résoudre le problème de l’apatridie prolongée qui continue d’être la condition des Palestiniens. Il est nécessaire de sortir de l’impasse et de recentrer nos efforts sur le retour ultime à des négociations constructives.

Tant que ces négociations n’auront pas donné des résultats tangibles et durables, le travail de l’UNRWA ne sera pas terminé. Il est donc de la plus haute importance que son mandat actuel, qui doit s’achever en 2020, reçoive le soutien politique approprié pour lui permettre de poursuivre ses travaux aussi longtemps qu’ils sont essentiels au bien-être des réfugiés de Palestine, ainsi que l’aide financière nécessaire à sa mission humanitaire et à son travail de protection des droits fondamentaux des apatrides.

Monsieur le Président,

À l’approche du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il est important que la communauté internationale s’engage à ce que tous les peuples, y compris les réfugiés de Palestine, puissent jouir des droits fondamentaux consacrés par la Déclaration et les célébrer. Avec les agences privées et gouvernementales, l’UNWRA joue un rôle vital dans la défense et la promotion des droits et de la dignité des réfugiés de Palestine aujourd’hui et dans le soulagement de leurs souffrances.

Merci Monsieur le Président.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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