Saint Ambroise, mosaïque de la basilique qui porte son nom @ wikimedia commons

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Italie : une étude scientifique des reliques de saint Ambroise de Milan

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Quand Ambroise ressemble à son portrait en mosaïque…

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Les premiers résultats de l’étude réalisée sur les restes des corps des trois saints majeurs de l’Église de Milan démontrent que le visage de saint Ambroise (Ambrogio) correspond à celui représenté dans la mosaïque de la chapelle San Vittore in Ciel d’oro, à Milan, tandis que les saints Gervais et Protais, deux soldats, ont été martyrisés jeunes et ils étaient certainement frères. Ainsi, les données des sources littéraires et celles de la tradition hagiographique « ambrosienne » ont été substantiellement confirmées.
Ces résultats scientifiques ont été présentés par Cristina Cattaneo, coordinatrice de recherches, professeur de médecine légale et directrice du centre LabAnOf de l’Université de Milan, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 2 octobre 2018 dans la salle capitulaire de la basilique Sant’Ambrogio, indique le diocèse de Milan. Organisée par la basilique Saint-Ambroise, où reposaient les reliques des trois saints, sous le patronage du diocèse de Milan, à l’occasion du 150e anniversaire de la découverte des trois squelettes (janvier 1864) et 50 ans après la dernière ouverture du coffre à l’occasion de la translation du corps de saint Ambroise dans la cathédrale (1974), l’étude a été conduite par l’Université de Milan et l’Institut orthopédique Galeazzi, sous la supervision de la Surintendance Archéologie, Beaux-arts et Paysage.

Saint Ambroise, mosaïque de la basilique qui porte son nom @ wikimedia commons

Saint Ambroise, mosaïque de la basilique qui porte son nom @ wikimedia commons

Mardi 30 octobre, Mgr Delpini, archevêque de Milan, présidera le rite canonique de fermeture de l’Urne des Saints dans la basilique Sant’Ambrogio.
Le vendredi 30 novembre, jour du baptême de saint Ambroise en l’an 374, se tiendra une première journée d’étude pour la présentation au public des résultats obtenus.
« Ce soin donné aux reliques, d’une valeur unique pour la dévotion de l’Église ambrosienne et de l’Église universelle, marque une alliance significative entre les sciences et la communauté chrétienne », a souligné don Walter Magni, porte-parole de l’archevêque de Milan, qui a lu un message de Mgr Delpini et envoyé à l’abbé de la basilique Sant’Ambrogio.
Au cours de la conférence, Cristina Cattaneo a expliqué que l’examen radiologique et anatomique effectué montrait que les restes d’Ambroise sont ceux d’un homme en bonne santé d’environ soixante ans, d’environ 1,70 m, avec une mauvaise fracture à la clavicule droite qui devait le faire beaucoup souffrir et le gêner dans ses mouvements, comme Ambroise lui-même s’en est plaint dans ses écrits à sa sœur Marcelline. De plus, l’étude de la physionomie du crâne montre une asymétrie marquée sous les orbites, due à un événement traumatique, dont la nature est encore à l’étude. Cette étude confirme, pour la première fois sur une base scientifique, la ressemblance attribuée par les spécialistes de l’histoire de l’art au portrait du saint présent dans la mosaïque de la chapelle San Vittore in Ciel d’oro qui se trouve à l’intérieur de la basilique Saint-Ambroise.
Mosaïques d ela chapelle San Vittore in Ciel d'oro, Milan @ wikimedia commons, G.dallorto

Mosaïques de la chapelle San Vittore in Ciel d’oro, Milan @ wikimedia commons, G.Dallorto

L’examen des squelettes des deux martyrs Gervais et Protais, en revanche, a révélé des défauts congénitaux dans les vertèbres qui laissent supposer un fort lien de consanguinité entre eux. De plus, tous deux sont très jeunes (entre 23 et 27 ans), et mesurent plus de 1,80 m. L’un présente des signes de décapitation et des lésions particulières aux chevilles, peut-être dues à une constriction forcée, l’autre des lésions de défense et des fractures aux côtes, ainsi que des signes suspects de tuberculose (encore à l’étude). Ces détails prouveraient le martyre et pourraient fournir des indications sur leur origine géographique.
Enfin, les examens microbiologiques ont permis de dissiper tout doute sur la détérioration des os : des analyses ont établi que les squelettes ont été parfaitement conservés et qu’il n’existe actuellement aucun micro-organisme actif pouvant affecter leur conservation.
« Grâce à cette étude, nous avons aidé à conserver ce trésor de foi et cette belle humanité que Milan offre au monde », a déclaré Mgr Carlo Faccendini, abbé et curé de Sant’Ambrogio.
Avec une traduction d’Océane Le Gall

 
 
 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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