Cardinal Parolin © capture de Zenit / CTV

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"La guerre : un échec pour tous" : Lectio magistralis du card. Parolin

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Cent ans après la fin du premier conflit mondial

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« La guerre : un échec pour tous. Cent ans après la fin du premier conflit mondial » : c’est le titre de la Lectio magistralis que le cardinal Pietro Parolin a donnée jeudi 12 juillet 2018 à Aquilée, dans l’archidiocèse de Gorizia, en Italie, à l’occasion de la fête des saints Hermagoras et Fortunat, patrons de la région Frioul-Venise-Giulia, indique Vatican News en italien le lendemain.
Le secrétaire d’État a rappelé les déclarations du pape François sur la guerre lors de sa visite au cimetière de Redipuglia, dans la province de Gorizia, il y a quatre ans : «Tandis que Dieu poursuit sa création et que nous sommes appelés à collaborer à son œuvre, la guerre détruit, a dit le pape François le 13 septembre 2014. Cela détruit aussi ce que Dieu a créé de plus beau : l’être humain. La guerre bouleverse tout, même le lien entre les frères. La guerre est une folie.»
Dans son discours, le cardinal Parolin a souligné les intuitions prophétiques de Benoît XV, élu pape un mois après le début de la Première Guerre mondiale, qui avait parlé de « suicide de l’Europe » et, plus tard, de « massacre inutile ». Cependant, tous, a affirmé le « numéro 2 » du Vatican, ont rejeté l’appel du pape pour la paix : « Et en disant ‘tous’, a-t-il expliqué, je ne me réfère pas seulement aux gouvernements, mais aussi malheureusement, à une grande partie de l’épiscopat européen. Beaucoup d’évêques français et austro-allemands ont préféré ne pas publier dans leurs bulletins diocésains respectifs l’appel du pontife (…) avec la justification spécieuse que le pape s’adressait aux gouvernements et pas aux fidèles catholiques du continent. »
Le secrétaire d’État a énuméré les terribles dommages provoqués par cette guerre et a souligné qu’avec la guerre, la scène internationale s’était transformée, ouvrant la voie à la révolution en Russie, rompant les anciens équilibres au Moyen-Orient, provoquant des massacres de masse comme celui en Arménie.
Mais pour l’Église aussi, la guerre a ouvert des scénarios inédits, a noté le cardinal : le rapport entre l’État et l’Église a changé et l’Église s’est transformée d’une fédération d’Églises locales à une « grande organisation supranationale qui est maintenant sous la conduite du Saint-Siège et du Saint-Père ».
Il y a eu aussi une grande transformation dans le monde missionnaire, a expliqué le cardinal Parolin. Dans l’encyclique « Maximum Illud », promulguée le 30 novembre 1919, « le pape a imposé aux missionnaires européens de se libérer du nationalisme, de l’idée de la supériorité européenne sur les peuples jusqu’alors soumis, de promouvoir les langues locales au lieu des langues du conquérant, de former et de valoriser le clergé indigène », parce que la chrétienté n’est « nullement étrangère à aucun peuple ».
Le cardinal Parolin a consacré la dernière partie de son discours à l’histoire de Gorizia soulignant que jusqu’en 1918, c’était une ville multiethnique où « les enfants apprenaient trois langues sans difficulté – italien, allemand et slovène – jouant ensemble dans les places et les rues ». L’annexion à l’Italie, après la fin de la Première Guerre mondiale, a-t-il ajouté, « a rompu cet équilibre », « avec l’irruption conséquente d’un nationalisme séparatiste et excluant ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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