Responsables musulmans britanniques au Vatican © L'Osservatore Romano

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Dialoguer avec le monde musulman pour servir le bien commun, par Mgr Ayuso Guixot

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Au Kenya, il encourage la coopération entre institutions académiques

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« Pour moi, le dialogue (…) a été et est un don. Avant tout parce qu’à travers lui, j’ai pu découvrir l’image objective de l’autre ; ensuite, en découvrant l’autre, j’ai vu que nous sommes différents et, en reconnaissant la différence, je me suis redécouvert, et cela m’a enrichi », a déclaré Mgr Ayuso Guixot en intervenant à Nairobi (Kenya) le 11 avril 2018. « Le dialogue, a affirmé le secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, fonctionne vraiment là où il y a entre les personnes une conscience… de la nécessité de servir pour le bien commun de tous ».

Dans son intervention rapportée par L’Osservatore Romano en italien du 13 avril, Mgr Ayuso Guixot a invité à ouvrir « des canaux adéquats de coopération y compris avec des institutions académiques inspirées de traditions culturelles et religieuses différentes » et à renforcer la collaboration scientifique existante avec les universités de Tangaza et d’Umma, dans la capitale kenyane, « afin de répondre aux besoins les plus profonds et aux questions plus pressantes de la famille humaine ».

Lors de cette conférence sur le rôle des institutions académiques dans la promotion d’une collaboration entre musulmans et chrétiens dans les transformations sociales de l’Afrique, le « numéro 2″ du dicastère a réaffirmé un « non » à toute forme de violence au nom de la religion : « non à la violence au nom de Dieu ».

L’archevêque a apporté son expérience personnelle de missionnaire combonien au Soudan et en Égypte, ainsi que de président de l’Institut pontifical des études arabes et d’islamique (Pisai). « Pour moi, le dialogue, a-t-il expliqué, a été et est un don. Avant tout parce qu’à travers lui, j’ai pu découvrir l’image objective de l’autre ; ensuite, en découvrant l’autre, j’ai vu que nous sommes différents et, en reconnaissant la différence, je me suis redécouvert, et cela m’a enrichi ; enfin, bien que nous puissions être différents, nous existons ensemble sur le même plan, à savoir le monde où nous vivons tous. C’est pourquoi, il y a une responsabilité partagée de s’engager dans des projets communs pour construire un monde meilleur, pour contribuer à la cohésion sociale et pour préserver la dignité humaine dans son intégrité. »

Citant un musulman de Khartoum, Mgr Ayuso Guixot a souligné : « Comme croyants, nous devrions lutter plutôt dans une véritable compétition de bonnes actions ». Il a évoqué, l’exemple d’une paroisse catholique soudanaise, lorsqu’ « avec d’autres responsables religieux, nous avons planifié des idées pour favoriser le bien commun du village, en mettant de côté tout type d’hostilité existante, afin de faire du bien à tous, indépendamment des croyances religieuses ».

« En ce qui concerne spécifiquement le dialogue et la collaboration interreligieuse, a-t-il fait observer, il y a une nécessité urgente de ‘réer des réseaux’ entre les institutions qui, dans le monde entier, cultivent et promeuvent des études ecclésiastiques ». Cela permet en effet d’ouvrir « des canaux adéquats de coopération y compris avec des institutions académiques inspirées de traditions culturelles et religieuses différentes ».

L’intervenant a en outre souhaité une plus grande présence de « centres de recherche spécialisés créés pour étudier les problèmes mondiaux qui affligent l’humanité aujourd’hui et pour offrir des parcours appropriés et réalistes pour leur solution ».

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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