Jorge Mario Bergoglio jeune jésuite, photo: Compañía de Jesús

Jorge Mario Bergoglio jeune jésuite, photo: Compañía de Jesús

«Une infirmière m’a sauvé la vie», témoigne le pape François

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Audience à une fédération d’infirmiers et d’infirmières

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Audience à une fédération d’infirmiers et d’infirmières italiens

« Une infirmière m’a sauvé la vie », a témoigné le pape François devant 6 500 infirmiers et infirmières italiens, assistants sanitaires et puéricultrices, de différentes confessions religieuses, qu’il a reçus ce samedi matin, 3 mars 2018, en la salle Paul VI du Vatican. Il les a exhortés à travailler à « humaniser la société » et à cultiver la « tendresse », comme clef pour comprendre le malade.
« Je voudrais rendre hommage à une infirmière qui m’a sauvé la vie », a dit le pape.
« C’était, a-t-il précisé, une infirmière sœur, une religieuse italienne, dominicaine, qui avait été envoyée en Grèce comme professeur, elle était très cultivée… Mais, toujours comme infirmière, elle est ensuite arrivée en Argentine. Et quand, à vingt ans, j’étais sur le point de mourir, c’est elle qui a dit aux docteurs, y compris en discutant avec eux : « Non, cela ne va pas, il faut en donner davantage. » Et grâce à ces choses, j’ai survécu. Je la remercie tant ! Je la remercie. Et je voudrais la nommer ici devant vous : sœur Cornelia Caraglio. »
« Une femme courageuse aussi, au point de discuter avec les médecins. Humble mais sûre de ce qu’elle faisait », a souligné le pape.
Le pape fait probablement allusion à son hospitalisation, du fait d’une pneumonie aiguë avec trois kystes pulmonaires, en 1957, à 20 ans: il subit alors une opération, lourde, au cours de laquelle une partie d’un poumon droit lui est enlevée, à l’hôpital syro-libanais de Buenos Aires. Un « long chemin de croix » qui a duré des semaines selon sa soeur Maria Elena: il a souffert « le martyre » (cf. Arnaud Bédat, Seul contre tous, p. 63). Il venait d’intégrer le séminaire de Buenos Aires, mais après cette épreuve, il entrera au noviciat de la Compagnie de Jésus, en
« Et tant de vie, tant de vies sont sauvées grâce à vous ! Parce que vous êtes là toute la journée et vous voyez ce qui arrive au malade. Merci de tout cela », s’est exclamé le pape toujours en s’adressant aux infirmiers.
Le pape a notamment cité le code de déontologie international des infirmiers et infirmières qui ont pour mission de « promouvoir la santé, prévenir la maladie, rétablir la santé et soulager la souffrance ».
Pour ce qui est des relations humaines, le pape ensuite a souligné qu’ « être en contact avec les médecins et la famille, ainsi qu’avec les malades, devient le carrefour de mille relations dans les hôpitaux, les lieux de soins et les foyers, qui nécessitent attention, expertise et confort ».
Cela exige, a souligné le pape, d’être des « experts en humanité », au service de « l’humanisation » de la société et de la promotion « de la vie et de la dignité des personnes ».
Il leur a recommandé la« tendresse» comme « clef » pour comprendre le malade : « Avec la dureté, on ne comprend pas le malade. La tendresse est la clef pour le comprendre et c’est aussi un remède précieux pour sa guérison. Et la tendresse passe du coeur aux mains, elle passe par un « toucher » les blessures plein de respect et d’amour.»
Le pape n’a pas manqué d’évoquer la surcharge de travail qui caractérise souvent les horaires des infirmiers et infirmières : « Ce que vous faites est un travail usant, en plus d’être exposé aux risques, et l’engagement excessif, combiné avec la dureté des tâches et des tours, pourrait vous faire perdre la fraîcheur et la sérénité dont vous avez besoin.»
Il a aussi déploré « le manque de personnel », ce qui rend parfois la tâche « insoutenable ».
Le pape a recommandé par ailleurs aux patients de ne jamais considérer comme un dû les soins qui leurs sont prodigués : « Vous aussi, les malades, soyez attentifs à l’humanité des infirmiers qui vous assistent. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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