Aung San Suu Kyi, Birmanie © L'Osservatore Romano

Aung San Suu Kyi, 4 mai 2017 © L'Osservatore Romano

Myanmar 2017: la joie produite par la nouvelle de la visite du pape

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Un message universel de réconciliation

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« Le pape viendra en messager de paix, pour encourager les chrétiens mais aussi pour chercher à donner un message universel pour la réconciliation entre les différents groupes ethniques » : le p. Dario Pavisa résume ainsi, ce 28 août 2017, le message des évêques du Myanmar à l’occasion de l’annonce de la visite du pape François (27-30 novembre 2017), qui suscite de la joie dans la population.
Le secrétaire de la nonciature apostolique au Myanmar, le p. Dario Pavisa, a annoncé le voyage apostolique du pape dans le pays du sud-est asiatique, lors d’une conférence de presse dans la capitale, Rangoun, rapporte Radio Vatican en italien (Marco Guerra), ce même 28 août.
Une nouvelle accueillie avec joie
Il rapporte les réactions à la nouvelle de la venue du pape : « C’est la première fois qu’un pape vient au Myanmar ; la communauté catholique a accueilli la nouvelle avec beaucoup de joie ! Je suis déjà au Myanmar depuis deux semaines et je vois que la conférence épiscopale avait aussi aujourd’hui une rencontre avec les jeunes pour la préparation ; c’est beau et je dois dire que, pour eux, c’est surtout quelque chose de nouveau ; ont voit qu’ils ont de la bonne volonté et ils ont aussi besoin d’un soutien et d’organisation. Je pense que l’Église catholique au Myanmar a déjà fait l’expérience d’un grand événement qui s’est déroulé l’année dernière : les 500 ans de l’arrivée de la foi catholique dans le pays. Cette visite du pape est une confirmation encore plus grande pour leur foi. Et je dois dire que, vraiment, les réactions sont très positives ; les évêques et les curés sont contents, au moins pour ce que j’ai pu voir à Yangon », déclare le p. Pavisa.
Il fait observer que de très nombreux journalistes étaient présents à la conférence de presse pour l’annonce du voyage du pape : « Pour un pays qui est bouddhiste, cela signifie que cette visite suscite un intérêt fort, parce que c’est quelque chose de nouveau pour le Myanmar : pas seulement pour l’Église catholique, mais aussi pour le gouvernement et tout le peuple qui a tant besoin de « paix et d’amour », ce qui d’ailleurs est la devise officielle de cette visite. Les évêques aussi, pendant l’annonce officielle, ont publié un message adressé non seulement aux catholiques mais aussi à toute la société et au peuple birman, dans lequel ils ont affirmé que le pape viendra en messager de paix, pour encourager les chrétiens mais aussi pour chercher à donner un message universel pour la réconciliation entre les différents groupes ethniques. Nous savons en effet qu’au Myanmar il y a huit groupes principaux et 135 autres minorités ethniques qui, assurément, ont besoin de ce soutien de la part du Saint-Père. »
La pacification entre ethnies
Il commente l’effet de l’appel du pape François, à l’angélus, dimanche, 27 août, pour les Rohingyas, une minorité encore discriminée : « La parole du pape est toujours bien accueillie, surtout quand il parle de réconciliation et de paix. Ce que je voudrais aussi souligner, c’est qu’au Myanmar, il y a aussi différents petits groupes ethniques qui souffrent comme les Rohingya : il est important aussi qu’un message parle de cette souffrance. Depuis que je suis arrivé au Myanmar, j’entends toujours dire que, précisément ici, il y a différents groupes ethniques qui souffrent encore beaucoup. »
Il estime que la minorité catholiques peut contribuer à la pacification nationale : « Les bouddhistes représentent la religion majoritaire – cela nous le savons – il sont environ 90 pour cent ; mais sans les minorités, composées des catholiques, des musulmans, des hindous, il n’est pas possible de faire une réconciliation. Par conséquent, dans ce processus, il faut que tout le monde soit inclus. Et surtout, l’Église catholique est invitée, je dirais d’une manière particulière, à offrir une voix plus forte, en ce qui concerne la réconciliation entre les différentes ethnies et nous devons dire aussi entre les différentes religions. »
Relations diplomatiques
Le p . Pavisa rappelle aussi les étapes qui ont contribué à rendre ce voyage possible : « Le 4 mai, des relations diplomatiques ont été nouées entre le Myanmar et le Saint-Siège. Il y a eu de longues tentatives, qui ont duré plusieurs années ; et quand nous avons eu des contacts avec le gouvernement, ses représentants se sont montrés vraiment très contents du fait que, après la reprise des relations diplomatiques, le Saint-Père visite le Myanmar. En préparation de la visite, le premier nonce du Myanmar a été nommé, Son Excellence Mgr Paul Tschang In-Nam, et cela facilitera aussi le travail de l’Église catholique. Les catholiques, ici dans le pays, représentent la minorité : en tout, ils sont environ 700 000 personnes. Par conséquent, ils auront besoin d’une voix, disons, officielle qui puisse toujours parler pour son gouvernement et expliquer aussi qui sont les catholiques, qui est le Saint-Père et le Saint-Siège, quels sont le travail et la mission que l’Église catholique peut réaliser dans ce pays. »

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Hélène Ginabat

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