Cadeau aux membres de la Curie, capture CTV

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Un petit livre utile pour «aider à gouverner correctement»

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Lettre du p. Acquaviva SJ (16 avril 1600)

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« Le Père général a jugé utile, ou plutôt très pratique, d’offrir aux Supérieurs de la Compagnie des « moyens » (…) pour les aider à gouverner correctement », explique une lettre du père Général des jésuites cité par le pape François le 22 décembre 2016, Claudio Acquaviva, signée par Bernardo De Angelis, Secrétaire général de la Compagnie de Jésus, et en date du 16 avril 1600, expliquant pourquoi le père Acquaviva a écrit un petit traité pour aider les responsables de la compagnie. Un petit traité dont le pape François a offert une traduction en italien à ses collaborateurs de la Curie romaine. L’Osservatore Romano en italien du 23 décembre publie cette lettre en italien.
Au terme du traditionnel échange de vœux de fin d’année avec les membres de la Curie, le 22 décembre 2016, le pape François a remis à chacun une traduction en italien de l’ouvrage de Claudio Acquaviva (1543–1615), cinquième supérieur général des jésuites. Le livre, à destination des supérieurs de la Compagnie s’intitule « Moyens pour soigner les maladies de l’âme », du titre original en latin « Industriae pro superioribus eiusdem Societatis: Ad curandos Animae morbos ». L’ouvrage en question est disponible en italien sur un site Internet ignatien.
Après un long discours énumérant notamment des « critères de conduite » pour poursuivre les réformes, le pape a improvisé quelques paroles pour présenter son cadeau : « Il y a deux ans, quand j’ai parlé des maladies, l’un de vous est venu me dire : ‘Où dois-je aller, dans une pharmacie ou me confesser ?’ – ‘Mais les deux’, lui ai-je dit. Et quand j’ai salué le cardinal Brandmüller, il m’a regardé dans les yeux et il m’a dit : ‘Acquaviva !’ ».
« Sur le moment, a confié le pape, je n’ai pas compris, mais ensuite, en y réfléchissant, je me suis souvenu que Acquaviva, [cinquième supérieur] général de la Compagnie de Jésus, avait écrit un livre que nous autres étudiants lisions en latin, les pères spirituels nous le faisaient lire, il s’appelait ainsi : Industriae pro Superioribus ejusdem Societatis ad curandos animae morbos, c’est-à-dire les maladies de l’âme ».
« Il y a trois mois, une très bonne édition en italien est sortie, faite par le père Giuliano Raffo, mort récemment, a-t-il poursuivi ; avec un bon prologue qui indique comment il faut le lire, et aussi une bonne introduction. Ce n’est pas une édition critique, mais la traduction est très belle, bien faite et je crois qu’elle peut aider. Comme cadeau de Noël, j’aimerais l’offrir à chacun de vous ».
Voici notre traduction complète de cette lettre d’il y a quatre siècles.
Lettre aux supérieurs de la Compagnie
Notre Père général Claudio Acquaviva juge très important – pour la gloire de Dieu, le bien de la Compagnie et l’aide des âmes – que les Supérieurs soient pourvus d’instructions et de conseils opportuns pour gouverner correctement ; c’est pourquoi il leur a envoyé diverses dispositions et exhortations, selon les exigences des temps.
Mais maintenant, en réfléchissant plus profondément à la nécessité et à l’importance de ces interventions, et en remarquant que les supérieurs eux-mêmes ne parviennent pas à obtenir une expérience et une connaissance adéquates, surtout en raison des fréquents changements qui doivent désormais avoir lieu tous les trois ans, il a estimé nécessaire, et presque indispensable, de rédiger un traité spécifique. En effet, il est certain qu’en aucun autre art on ne commet d’erreurs avec un plus grand danger et de plus graves dommages pour les autres, que dans l’art de guider les âmes.
Dans le passé, le père Polanco, chargé par notre bienheureux père Ignace et sous sa direction, avait publié quelques instructions intitulées « moyens » (industriae), destinées à nos prêtres qui œuvrent dans les missions. Se souvenant de cela, le Père général a jugé utile, ou plutôt très pratique, d’offrir aux Supérieurs de la Compagnie des « moyens » analogues pour les aider à gouverner correctement.
Ainsi, poussé par son désir personnel, que le Seigneur lui a inspiré, d’un heureux progrès et d’une croissance de la Compagnie, dans les temps libres au cœur de ses occupations incessantes, il a dicté ces « moyens » pour l’usage des Supérieurs eux-mêmes. Les Pères assistants, et d’autres qui les ont examinés, les ont approuvés, pensant qu’ils pourront être d’un grand profit à ceux qui sauront s’en servir. C’est pourquoi il a été considéré comme opportun de les communiquer à toute la Compagnie et de les imprimer en vue de leur publication pour avoir un plus grand nombre d’exemplaires corrects.
Veuille la bonté divine que cette initiative obtienne ce que le Père général s’est proposé et que nous souhaitons vivement.
Rome, le 16 avril 1600.
De la part du Père général,
Bernardo De Angelis
Secrétaire général de la Compagnie de Jésus
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Rédaction

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