Le pape à la Congrégation générale des jésuites © GC36 Communications

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Aujourd'hui les grands hommes politiques font défaut, déplore le pape François

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Il salue le document des évêques français « Réhabiliter la politique »

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Aujourd’hui « les politiciens sont tombés bas. Il manque ces grands hommes politiques qui étaient capables de se mettre sérieusement en jeu pour leurs idéaux », a déploré le pape François devant les jésuites, le 24 octobre 2016. Il a salué le récent document publié par les évêques français à ce sujet.

La revue La Civiltà cattolica a publié, le 24 novembre, la transcription intégrale de l’entretien du pape avec les participants à la 36e Congrégation générale de la compagnie de Jésus, à Rome.

Au fil de l’échange, il évoque notamment la vie politique actuelle : « La politique en général, la grande politique, s’est de plus en plus dégradée dans la petite politique, estime-t-il. (…) En général, l’opinion que j’entends est que les politiciens sont tombés bas. Il manque ces grands hommes politiques qui étaient capables de se mettre sérieusement en jeu pour leurs idéaux et qui ne craignaient ni le dialogue ni la lutte, mais qui allaient de l’avant, avec intelligence et avec le charisme propre de la politique ».

Le pape cite en exemple la récente publication du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France : « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique » (octobre 2016). Ce texte, rappelle-t-il, reprend la déclaration « Réhabiliter la politique », sortie par les évêques en 1999. Cette déclaration « très importante », assure le pape, « a marqué son temps : elle a donné de la force à la politique, à la politique comme au travail artisanal pour construire l’unité des peuples et l’unité d’un peuple dans toutes les diversités qui existent en son sein ».

« Il est urgent de travailler pour la paix », lance aussi le pape François aux jésuites : « Nous devons travailler le plus possible pour la paix, à travers la politique comme à travers la coexistence ». « Nous sommes en guerre, dénonce-t-il. Il ne faut pas être ingénus. Le monde est en guerre et certains pays en font les frais… Pensons au Moyen-Orient, à l’Afrique : il y a là une situation de guerre continue ».

Pour le pape, « le courage ne réside pas seulement dans le fait de faire du bruit, mais aussi il faut savoir le faire et savoir quand et comment le faire. Ou plutôt, il faut avant toute chose discerner s’il faut faire du bruit ou non ». Et « aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire d’avoir du courage et de l’audace prophétique ». Parfois, fait observer le pape François, « l’audace prophétique se marie à la diplomatie ». Mais dans tous les cas, « elle est appelée à s’attaquer à la corruption, très répandue dans certains pays ».

Les chrétiens peuvent payer « très cher, en première personne », le prix de leur lutte pour la paix. « Et bien, répond le pape, on avance quand même. Le martyre fait partie de notre vocation ».

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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