Engelmar Unzeitig © wikipedia

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Engelmar Unzeitig: "A la haine, il a opposé l’amour, à la férocité la douceur"

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Le pape évoque le nouveau bienheureux avant l’angélus

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« A la haine, il a opposé l’amour, à la férocité la douceur » fait observer le pape qui a évoqué le bienheureux prêtre catholique Engelmar Unzeitig (1911-1945), martyr du nazisme, avant la prière de l’angélus et au terme de la messe pour le Jubilé des catéchistes.
Le pape François a en effet évoqué le bienheureux prêtre catholique Engelmar Unzeitig, martyr l’a donné en exemple en disant: « Cher fères et soeurs, Engelmar Unzeitig a été proclamé bienheureux hier, à Wurzbourg (Allemagne): ce prêtre de la congrégation des Missionnaires de Mariannhill a été tué en haine de la foi au camp d’extermination de Dachau. A la haine, il a opposé l’amour, à la férocité il a répond  par la douceur. »
IL a souligné le fruit de cette béatification à demander par les baptisés: « Que son exemple nous aide à être des témoins de la charité et de l’espérance même au milieu des tribulations. »
Il est mort « martyr » en déportation à Dachau en 1945, et sa béatification a eu lieu hier, samedi 24 septembre 2016, à  Wurzbourg, en Allemagne. Surnommé « L’ange de Dachau » – avec un jeu de mot sur son prénom « Engel (=Ange)-mar », il a soigné et consolé les détenus mourants du camp de concentration.
Le représentant du pape, le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, a présidé la messe de la béatification.
Né le 1er mars 1911 à Greifendorf, en République tchèque aujourd’hui, le père Unzeitig est entré au séminaire, chez les Missionnaires de Mariannhill, à 18 ans. Ordonné prêtre à 28 ans, il choisit comme devise: « Si personne ne veut y aller, j’irai! ».
Il critiqua le régime de Hitler, protestant notamment contre les persécutions des Juifs. De la chaire de l’église, pendant la messe, il invitait les  catholiques à « rester fidèles » à Dieu et à résister aux « mensonges » du régime.
Arrêté par la Gestapo et emprisonné en juin 1941, il est déporté à Dachau, sans jugement. Il commence à y apprendre le russe afin de mieux aider les prisonniers d’Europe orientale.
Il gagne une réputation de « saint » en soignant les détenus malades. Pendant l’hiver 1944-1945, une épidémie de typhus se déclencha à Dachau. Avec les autres prêtres-prisonniers, le père Unzeitig entrait dans les baraques des malades où les officiers SS n’osaient plus entrer.  Tout en étant conscient des risques qu’il courait, il soignait, lavait, consolait les mourants et il priait avec eux.
Finalement, le père Unzeitig souffrit lui aussi du typhus et il s’éteignit le 2 mars 1945, quelques semaines avant  la libération du camp par les Américains.
« La grâce de Dieu Tout-Puissant nous aide à surmonter tout obstacle, a écrit le père Unzeitig dans une lettre écrite de Dachau à sa sœur.  L’amour double notre force, nous rend inventifs, heureux et libres… Même derrière les plus grands sacrifices et les pires souffrances, Dieu est là, avec son amour paternel. »
Le père Engelmar Unzeitig  a été déclaré vénérable par le pape Benoît XVI en 2009. Le 21 janvier 2016, le pape François a reconnu son martyr: un autre « miracle » n’est pas nécessaire pour sa béatification. Pour sa canonisation, il faura la reconnaissance d’un miracle comme dû à sa prière d’intercession.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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