Pape François, angélus

Pape François, angélus

L’Eglise n’a pas besoin de bureaucrates mais de missionnaires passionnés

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Angélus du 14 août 2016 (traduction intégrale)

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« L’Eglise n’a pas besoin de bureaucrates et de fonctionnaires appliqués, mais de missionnaires passionnés », a déclaré le pape François lors de l’angélus du 14 août 2016. Il a invité les chrétiens à « ne pas se laisser freiner par la peur et par le calcul » et à « dépasser les murs et les barrières pour marcher aussi sur des routes inexplorées ou inconfortables ».
Durant ce rendez-vous hebdomadaire place Saint-Pierre, le pape François a encouragé les baptisés à s’ouvrir au feu de l’Esprit-Saint dans leur cœur, car c’est « en partant du cœur » et non « de la tête » que « l’incendie de l’amour divin pourra se développer et faire avancer le Règne de Dieu ».
Le pape a aussi appelé à « s’émouvoir et s’arrêter devant les malaises et les pauvretés matérielles et spirituelles », à se faire « les prochains des autres, des personnes qui souffrent, des nécessiteux, de tant de misères humaines ». Et le pape de citer notamment les « réfugiés ».
« Si l’Eglise ne reçoit pas ce feu ou ne le laisse pas entrer en elle, a-t-il mis en garde, elle devient une Eglise froide ou seulement tiède, incapable de donner la vie ». Le pape François a aussi rendu hommage à tous les missionnaires dédiés à l’annonce de l’Evangile « au prix de leur vie », en donnant l’exemple de saint Maximilien Kolbe, fêté ce jour.
AK
Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et sœurs, bonjour !
L’Evangile de ce dimanche (Lc 12,49-53) fait partie des enseignements que Jésus a adressés aux disciples durant sa montée vers Jérusalem, où l’attend la mort sur la croix. Pour indiquer le but de sa mission, il se sert de trois images : le feu, le baptême et la division. Aujourd’hui je désire parler de la première image, celle du feu.
Jésus l’exprime avec ces paroles : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (v.49). Le feu dont parle Jésus est le feu de l’Esprit-Saint, présence vive et opérante en nous depuis le jour de notre Baptême. Ce feu est une force créatrice qui purifie et renouvelle, brûle toute misère humaine, tout égoïsme, tout péché, nous transforme de l’intérieur, nous régénère et nous rend capables d’aimer. Jésus désire que l’Esprit-Saint éclate comme un feu dans nos cœurs, car c’est seulement en partant du cœur – soyez attentifs à cela – que l’incendie de l’amour divin pourra se développer et faire avancer le Règne de Dieu. Il ne part pas de la tête, il part du cœur. C’est pourquoi Jésus veut que ce feu entre dans nos cœurs. Si nous nous ouvrons complètement à l’action de l’Esprit-Saint, Il nous donnera l’audace et la ferveur pour annoncer à tous Jésus et son consolant message de miséricorde et de salut, en navigant au large, sans peur. Le feu commence dans le cœur.
Dans l’accomplissement de sa mission dans le monde, l’Eglise – c’est-à-dire nous tous – a besoin de l’aide de l’Esprit-Saint pour ne pas se laisser freiner par la peur et par le calcul, pour ne pas s’habituer à marcher dans des frontières sécurisées. Ces deux attitudes conduisent l’Eglise à être une Eglise fonctionnelle, qui ne se ‘risque’ jamais. Le courage apostolique que l’Esprit-Saint allume en nous comme un feu nous aide à dépasser les murs et les barrières, nous rend créatifs et nous pousse à nous mettre en mouvement pour marcher aussi sur des routes inexplorées ou inconfortables, offrant l’espérance à ceux que nous rencontrons. Avec ce feu de l’Esprit-Saint, nous sommes appelés à devenir toujours plus des communautés de personnes guidées et transformées, pleines de compréhension, des personnes au cœur dilaté et au visage joyeux. Aujourd’hui il y a plus que jamais besoin de prêtres, de consacrés et de fidèles laïcs avec le regard attentif de l’apôtre, pour s’émouvoir et s’arrêter devant les malaises et les pauvretés matérielles et spirituelles, caractérisant ainsi le chemin de l’évangélisation et de la mission par le rythme rassérénant de la proximité. C’est le feu de l’Esprit-Saint qui nous porte à nous faire les prochains des autres, des personnes qui souffrent, des nécessiteux, de tant de misères humaines, de tant de problèmes, des réfugiés, de ceux qui souffrent. Ce feu qui vient du cœur. Feu.
En ce moment, je pense avec admiration en particulier aux nombreux prêtres, religieux et laïcs qui, dans le monde entier, se dédient à l’annonce de l’Evangile avec un grand amour et une grande fidélité, souvent au prix de leur vie. Leur témoignage exemplaire nous rappelle que l’Eglise n’a pas besoin de bureaucrates et de fonctionnaires appliqués, mais de missionnaires passionnés, dévorés par l’ardeur d’apporter à tous la consolante parole de Jésus et sa grâce. Cela est le feu de l’Esprit-Saint. Si l’Eglise ne reçoit pas ce feu ou ne le laisse pas entrer en elle, elle devient une Eglise froide ou seulement tiède, incapable de donner la vie, car elle est faite de chrétiens froids et tièdes. Cela nous fera du bien aujourd’hui de prendre cinq minutes et que chacun de nous se demande : comment va mon cœur ? Est-il froid ? Est-il tiède ? Ou est-il capable de recevoir ce feu ? Prenons cinq minutes pour le faire, cela nous fera du bien à tous.
Demandons à la Vierge Marie de prier avec nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit-Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères. Que l’exemple de saint Maximilien Kolbe, martyr de la charité, dont c’est la fête aujourd’hui, nous soutienne dans notre chemin : qu’il nous enseigne à vivre le feu de l’amour pour Dieu et pour le prochain.
Traduction de Zenit, Anne Kurian

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Rédaction

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