Le pape François se confesse, 4 mars 2016, Saint-Pierre, Capture CTV

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«Le Visage de la miséricorde», congrès sur la bulle du pape François, par Mgr Nykiel

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«Le pape appelle les confesseurs à ne pas se sentir les détenteurs du Sacrement du pardon»

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« Le pape appelle les confesseurs à ne pas se sentir les détenteurs du Sacrement du pardon mais à accueillir les fidèles comme le père dans la parabole de l’enfant prodigue », explique Mgr Krzysztof  Nykiel, régent du tribunal, au micro de Radio Vatican.
«Le Visage de la miséricorde», Misericordiae Vultus, la bulle d’indiction du jubilé extraordinaire de la miséricorde, fait l’objet d’n congrès organisé au Vatican par le tribunal de la pénitencerie apostolique, les 31 mars et 1er avril, à Rome, au Palais de la chancellerie.
Ce congrès, explique-t-il, « s’adresse surtout aux prêtres, religieux et religieuses, aux étudiants des facultés de théologie, aux agents pastoraux et aux laïcs qui travaillent au sein de communautés paroissiales » : « Chaque intervention porte sur un thème dont le titre coïncide avec une phrase tirée de la Bulle, pour bien illustrer ses principaux contenus théologiques, spirituels et pastoraux. Le cardinal pénitencier Mauro Piacenza, est intervenu sur le thème: « La miséricorde est le linteau qui soutient la vie de l’Eglise », mettant l’accent sur la miséricorde vue comme «  un fleuve vivifiant qui irrigue depuis toujours et incessamment tout le champ de l’Eglise et, à travers elle, le monde ». »
Pour ce qui concerne le paragraphe 17 sur le sacrement de la pénitence et de la réconciliation, il précise : « Le paragraphe 17 de la bulle illustre comme une tension positive entre l’essence et les fruits du sacrement de réconciliation et le ministre de tel sacrement. L’exhortation du Saint-Père ne laisse planer aucun doute: les confesseurs doivent être un vrai signe de la miséricorde du Père, et ils doivent l’être de plus en plus. Il renvoie alors au fameux résumé de l’Apologeticum de Tertullien qu’il applique aux confesseurs: on ne s’improvise pas confesseur on le devient! Le pape met en évidence ce qui fait d’un confesseur un bon confesseur : être toujours le premier à faire dans sa vie l’expérience du pardon et de la miséricorde à travers la réconciliation. Le pape appelle les confesseurs à ne pas se sentir les détenteurs du Sacrement du pardon mais à accueillir les fidèles comme le père dans la parabole de l’enfant prodigue. Un père qui attend, va au-devant, serre dans ses bras, pardonne, oublie et rétablit; un père qui sait intercepter, dans le cœur de son prochain, un appel à l’aide, au pardon. A ce sujet, on peut rappeler l’invitation du pape faite le 4 mars dernier aux participants du cours annuel sur le For intérieur, organisé par la pénitencerie apostolique : « replaçons au centre – et pas seulement en cette année jubilaire – le sacrement de la réconciliation ». Cet espace, a dit le pape, est « le véritable espace de l’Esprit » dans lequel tous, confesseurs et pénitents, « peuvent faire l’expérience de l’unique amour définitif et fidèle, celui de Dieu pour chacun de ses enfants, un amour qui ne déçoit jamais ». »
Il résume le message central du document papal : « Je crois que le message principal c’est que la miséricorde est le cœur de l’Evangile. La miséricorde est le sujet phare du magistère de François qui ne cesse de dire au monde que Dieu est un Père plein de miséricorde, heureux quand il pardonne chacun de ses enfants et à chaque fois que celui-ci revient vers lui le cœur contrit et humilié. Déjà à sa première homélie, prononcée le 7 avril 2013, à l’occasion de son installation sur la chaire romaine, le pape François avait souligné la beauté que représentait «  cette réalité de la foi : la miséricorde de Dieu » dans notre vie. « Dieu nous porte un amour si grand, si profond – avait-il rappelé – qu’il ne diminue jamais. Il nous prend toujours par la main et nous soutient, nous relève, nous guide ». Toute l’action pastorale du pape Françoise tourne autour de la miséricorde de Dieu, et tous ses gestes d’attention le montrent, gestes paternels et affectueux envers les plus petits, les pauvres, des souffrants, et les exclus qui habitent toutes les périphéries de notre existence à travers le monde. »
Et cela a des implications pastorales : « Le postulat du pape – désormais notoire dans le monde entier – selon lequel la communauté est appelée à être «  une Eglise qui sort » et, comme il affirma au cours d’une interview, un «  hôpital de campagne », tire ses origines, son fondement, dans l’intime relation qui unit l’Eglise à Jésus Christ: une intimité itinérante qui débouche sur une «  communion missionnaire ». Selon ce modèle, qui est celui du Maitre, l’Eglise est invitée à sortir de ses sentiers traditionnels pour annoncer et annoncer l’Evangile de la miséricorde à tous et partout. L’Eglise peut annoncer la miséricorde du Père, en Christ dans l’Esprit, et prendre l’initiative de s’impliquer et accompagner les vicissitudes humaines, non parce qu’elle se croit habitée d’une force qui n’appartient qu’à elle mais parce que cette force lui a été transmise par Son Epoux. La sainteté de Jésus donne une impulsion missionnaire à l’Eglise, lui permet d’atteindre jusqu’au dernier des pécheurs dans les endroits les plus reculés du monde. Et si l’Eglise peut le faire c’est parce que cette même sainteté, qui la pousse à aller au devant des plus lointains comme des plus proches, l’a déjà précédée dans l’amour: le Christ est déjà présent et actif dans le cœur et là où l’Eglise se rend pour annoncer le don de la miséricorde. »

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Océane Le Gall

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