« Détruire les embryons, instituer des politiques publiques en ce sens ne sera jamais accepté. Toujours, des millions de personnes, à l’écoute de leur conscience, viendront accuser ces politiques », affirme Grégor Puppinck.
Grégor Puppinck, représentant de l’Initiative Citoyenne européenne « Un de nous/One of us », a été auditionné ce 10 avril 2014 au Parlement européen à Bruxelles.
Renoncer au pouvoir sur l’« Un de nous »
L’initiative « Un de nous » pour la protection de l’embryon a recueilli près de deux millions de signatures : « la plus grosse pétition dans l’histoire des institutions européennes », souligne Grégor Puppinck.
Elle remplit « toutes les conditions nécessaires pour faire l’objet d’une proposition législative qui sera discutée après les élections par le prochain Parlement et par le Conseil », précise-t-il, rappelant que « la Commission n’est pas juge de l’opportunité politique d’une Initiative Citoyenne : c’est le peuple qui l’est, directement, dès lors que plus d’un millions de citoyens soutiennent une Initiative ».
Les signataires de la pétition font « une proposition législative simple et réaliste », ils demandent l’intégration de la clause éthique suivante dans la réglementation européenne : « Aucun fonds de l’Union européenne ne doit être attribué à des activités qui détruisent des embryons humains ou qui présupposent leur destruction. »
« Pourquoi ? Parce que tout embryon humain est l’un de nous », explique le représentant, qui estime que « ce message est difficile à entendre » car « il va à l’encontre de notre égoïsme »
Les deux millions de signataires demandent donc à l’Europe de renoncer à « pouvoir supprimer les enfants non désirés, [à] pouvoir exploiter les embryons humains à des fins industrielles, [à] pouvoir limiter la croissance démographique de pays pauvres et leur imposer nos styles de vie ».
Des millions de personnes à l’écoute de leur conscience
Grégor Puppinck met en parallèle « les lobbys transnationaux défendant des intérêts minoritaires mais devenus très puissants depuis une vingtaine d’années » et les signataires, une « gigantesque foule » de bénévoles, « sans argent, sans pouvoir » : « Et pourtant, nous demeurons… Tous, nous avons agi parce que nous avons été attentifs à la voix de notre conscience qui nous dit que la vie de tout individu commence dès sa conception, et que par suite tout embryon humain est déjà un individu et qu’il mérite le respect ».
« L’homme est plus qu’une chose ou qu’un animal », insiste-t-il, c’est pourquoi « détruire les embryons, instituer des politiques publiques en ce sens ne sera jamais accepté. Toujours, des millions de personnes, à l’écoute de leur conscience, viendront accuser ces politiques ».
Il rappelle que la science elle-même « enseigne que toute vie individuelle est un continuum ininterrompu de la conception à la mort… dès la conception, un être humain est pleinement conçu, avec tous ses caractères individuels et uniques ». Il s’agit donc « d’être cohérents et de tirer les conséquence de l’humanité de toute vie individuelle dès la conception ».
Mais pour Grégor Puppinck, cette initiative n’est pas seulement fondée sur une exigence morale fondamentale : il souligne aussi « des motifs scientifiques qui montrent que la recherche sur les cellules souches embryonnaires est largement dépassée ; des motifs sociaux qui montrent que la pratique de l’avortement ne concoure pas au développement ni à l’amélioration de la santé maternelle ; des motifs juridiques qui montrent que l’action de l’Union européenne est incohérente du point de vue éthique ».
« L’abandon de la recherche destructrice sur les embryons humains sera bénéfique au progrès de la science car il favorise d’autres voies de recherche, en particulier sur les cellules souches adultes inductibles IPS », estime-t-il, dénonçant l’utilisation des cellules souches embryonnaires pour « permettre à l’industrie pharmaceutique de tester à grande échelle ses futurs médicaments, à un coût financier moindre qu’en utilisant des cellules IPS ou animales ».
Lutter contre les vraies causes de la mortalité maternelle
« De même, ajoute-t-il, ce serait un grand progrès pour l’humanité si l’Europe, plutôt que de financer et d’encourager massivement l’avortement, s’engageait dans une véritable politique de développement qui lutte contre les causes de la mortalité maternelle et de l’avortement. »
« Ce n’est pas en finançant l’avortement que l’Europe améliorera la santé maternelle, au contraire !… il faut améliorer les infrastructures médicales, la formation du personnel, l’hygiène, les routes ! C’est leur déficience qui cause la mortalité maternelle. »
Il dénonce « une politique qui a pour effet de casser la famille » : « Sous couvert de lutter contre la mortalité maternelle, le but de la politique de santé sexuelle et reproductive est de changer en profondeur la société des pays en développement, en réduisant leur fécondité. Il s’agit ni plus ni moins que d’exporter dans les pays pauvres le prétendu « modèle social occidental », majoritairement contraceptif, et abortif. »
Les signataires demandent donc aux instances européennes « de renoncer à financer et à promouvoir l’avortement, et de s’engager dans une politique d’aide à un développement qui soit respectueux de ces sociétés et de la vie ».
« Que ce soit en matière de recherche, d’industrie ou de développement, aucun progrès véritable ne peut être fondé sur la négation, l’exploitation et la destruction de l’homme au commencement de son existence », conclut-il en affirmant « Soyez certains que nous ne lâcherons rien. »