La Communauté de Sant’Egidio fête aujourd’hui, jeudi 6 février son 46e anniversaire : née dans sillage du Concile, elle poursuit son travail au service notamment des plus pauvres et au service de la paix dans le monde, mais aussi pour l’abolition de la peine de mort.
Pour cet anniversaire le Substitut de la Secrétairerie d’Etat, Mgr Angelo Becciu, présidera la messe à 18 h 30 en la basilique Saint-Jean-du-Latran, en présence des membres de la Communauté, des personnes engagées à leurs côtés, de délégations fraternelles d’autres confessions chrétiennes, d’ambassadeurs et de représentants de différentes institutions.
Le pape a salué les évêques amis de Sant’Egidio présents à l’audience générale, mercredi, 5 février, place Saint-Pierre, et dimanche, il avait délégué son aumônier, Mgr Konrad Krajewski, à un anniversaire important : l’anniversaire de la mort de Modesta Valenti, sans domicile fixe, morte à Rome faute de soins : l’ambulance ne la pas prise en charge parce qu’elle n’était pas « propre ».
« Je vous apporte l’accolade du pape François », a déclaré Mgr Krajewski aux pauvres de Rome rassemblés, dimanche, 2 février, en l’église de Santa Maria in Trastevere pour la liturgie en mémoire de Modesta Valenti et de tous ceux qui ont perdu la vie à cause de la dureté de la vie dans la rue.
« Ce matin, avant de sortir de chez moi pour venir ici chez vous, j’ai salué le pape François en lui disant que je viendrais célébrer cette messe. Il m’a écouté et a dit : je ne pourrais pas être là-bas, mais dis à tous que je leur envoie une accolade forte, forte, forte ! », a raconté Mgr Krajewski au début de la messe « en mémoire de Modesta et des pauvres morts dans la rue ».
Des centaines de pauvres, surtout des personnes sans domicile, y ont participé, avec leurs amis de la Communauté de Sant’Egidio qui les accompagnent dans les difficultés quotidiennes.
Cela fait trente ans que cette femme âgée, sans domicile fixe, Modesta Valenti, est morte dans la rue. La liturgie a aussi rappelé les noms de ceux qui ont aussi perdu la vie en raison de la misère. A chaque nom, un cierge a été allumé.
A l’issue de la liturgie, les célébrants ont offert une fleur et une image de Marie à chacun. Dans les locaux de la paroisse Santa Maria in Trastevere, un grand repas a été préparé pour tous ceux qui qvaient pris part à la liturgie : une invitation particulièrement appréciée en ces jours rendus plus difficiles par le mauvais temps.
Comme le raconte son site en ligne, la Communauté de Sant’Egidio naît à Rome en 1968, au lendemain du Concile Vatican II. C’est un mouvement de laïcs auquel participent plus de 50.000 personnes, investies dans l’évangélisation et dans la charité à Rome, en Italie et dans plus de 70 pays. Du point de vuie du droit canon, elle est une « Association publique de laïcs de l’Eglise « .
Voici les piliers de la spiritualité et de l’engagement de ses membres :
-la prière, qui accompagne la vie de toutes les communautés à Rome et dans le monde et en constitue un élément essentiel. La prière est le centre et le lieu principal de l’orientation générale de la vie communautaire ;
– la communication de l’Evangile, cœur de la vie de la Communauté, qui s’étend à tous ceux qui cherchent et demandent un sens à leur vie ;
-la solidarité avec les pauvres, vécue comme service volontaire et gratuit, dans l’esprit évangélique d’une Eglise qui est » Eglise de tous et particulièrement des pauvres » (Jean XXIII) ;
-l’œcuménisme, vécu comme amitié, prière et recherche de l’unité entre chrétiens du monde entier ;
-le dialogue, indiqué par Vatican II comme chemin de la paix et de la collaboration entre les religions, mais aussi comme mode de vie et comme méthode pour la réconciliation dans les conflits.
La Communauté a son centre dans l’église romaine de Sant’Egidio, dont elle a pris le nom. Elle vit depuis le début dans le quartier de Transtévère et à Rome une présence continue de prière et d’accueil aux pauvres et aux pèlerins.
Comment elle est née
La Communauté de Sant’Egidio est née à Rome en 1968, à l’initiative d’un jeune de moins de vingt ans, Andrea Riccardi. Il commença en réunissant un groupe de lycéens, comme il l’était lui-même, pour écouter et mettre en pratique l’Évangile. La première communauté chrétienne des Actes des Apôtres et François d’Assise ont été les premiers points
Ce petit groupe entreprit aussitôt d’aller dans la banlieue romaine, au milieu des baraques qui, ces années-là, entouraient Rome et où vivaient beaucoup de pauvres. Il se mit à donner des cours aux enfants, l’après-midi, après les cours, (aujourd’hui École de la paix dans de nombreuses villes du monde).
Depuis lors, la communauté a beaucoup grandi, et aujourd’hui elle est présente dans plus de 70 pays de 4 continents. Le nombre aussi des membres de la Communauté est en augmentation constante. Ils sont aujourd’hui 50 000 environ, mais il est assez difficile de calculer le nombre de tous ceux qui, selon des modalités diverses, ont bénéficié des différentes activités du service de la Communauté, de même que de tous ceux qui collaborent de manière stable et importante au service pour les plus pauvres et aux autres activités menées par Sant’Egidio, sans faire partie au sens strict de la Communauté.