L'Evangile s'annonce avec humilité, sans chercher de privilège

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Homélie du 7 février

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L’Evangile s’annonce avec humilité, sans chercher de privilège, rappelle le pape François dans son homélie du 7 février, en la chapelle de la maison Sainte-Marthe au Vatican.

Le pape a commenté l’Evangile du martyre de saint Jean-Baptiste en soulignant que, comme lui, le véritable disciple du Christ suit la voie de l’humilité sans chercher à s’approprier la prophétie, rapporte Radio Vatican.

Le pape a proposé cet examen de conscience au terme de sa méditation: « Cela nous fera du bien de nous interroger, aujourd’hui, sur notre façon d’être disciples : est-ce que nous annonçons Jésus-Christ ? Est-ce que nous profitons ou non de notre condition de chrétiens comme si c’était un privilège ? Jean n’a pas mis la main sur la prophétie. Troisième question : est-ce que nous marchons sur le chemin de Jésus-Christ ? Le chemin de l’humiliation, de l’humilité, de l’abaissement pour le service ? Et si nous trouvons que nous ne sommes pas assez fermes sur ce point, demandons-nous : ‘Mais de quand date ma rencontre avec Jésus-Christ, cette rencontre qui m’a rempli de joie ?’. Et revenir à cette rencontre, revenir à cette première Galilée de notre rencontre. Nous en avons tous une ! Y retourner ! Rencontrer à nouveau le Seigneur et aller de l’avant sur ce chemin qui est si beau, sur lequel il faut qu’il grandisse et que nous diminuions ».

Le pape rappelle l’histoire: Hérode fait tuer Jean-Baptiste pour satisfaire Hérodiade, son amante, et le caprice de la fille d’Hérodiade. Jean-Baptiste, a fait observer le pape, est « un homme qui a eu une vie brève, un temps court pour annoncer la Parole de Dieu ». C’était l’homme que « Dieu avait envoyé préparer la route pour son Fils ». Et la vie de Jean-Baptiste s’est mal terminée, à la cour d’Hérode qui « faisait un banquet » :

« À la cour, tout est permis : la corruption, les vices, les crimes. Les cours favorisent ce genre de choses. Qu’est-ce que Jean avait fait ? Il a, avant tout, annoncé le Seigneur. Il a annoncé que le Sauveur, le Seigneur était proche, que le Royaume de Dieu était proche. Et il l’a fait avec force. Et il baptisait. Il exhortait tout le monde à se convertir. C’était un homme fort. Et il annonçait Jésus-Christ », a continué le pape.

Il a ajouté : « La première chose que Jean ait faite, une grande chose, c’était d’annoncer Jésus-Christ » et « il ne s’approprie pas son autorité morale ». En effet, a expliqué le pape, il a eu « la possibilité de dire ‘Je suis le Messie’, parce qu’il avait une grande autorité morale », « tout le monde allait vers lui » et Jean disait à tous de se convertir, et les pharisiens, les docteurs voyaient sa force : « C’était un homme droit ».

Ils lui demandent donc si c’est lui le Messie. Et au « moment de la tentation, de la vanité », il a été clair : « Non, je ne le suis pas ! Derrière moi, vient quelqu’un qui est plus fort que moi et je ne suis pas digne de dénouer la courroie de sa sandale ». Jean, a insisté le pape, « a été clair », « il n’a pas volé le titre ». Il n’a pas mis la main sur le métier ». Et c’est donc « la seconde chose qu’il ait faite, lui qui était un « homme de vérité » : « Ne pas voler la dignité ».

La troisième chose que Jean ait faite, c’est d’« imiter le Christ ». Même Hérode, qui l’a tué, « croyait que Jésus était Jean ». Jean, a expliqué le pape, a imité Jésus « surtout sur le chemin de l’abaissement : Jean s’est humilié, il s’est abaissé jusqu’au bout, jusqu’à la mort ». Et jusqu’au « même style de mort, honteuse : Jésus, comme un brigand, comme un voleur, comme un criminel, sur la croix ».

« Des morts humiliantes, a continué le pape. Et Jean a aussi eu son ‘Jardin des oliviers’, son angoisse dans la prison, lorsqu’il croyait qu’il s’était trompé, et qu’il a envoyé ses disciples demander à Jésus : ‘Mais, dis-moi, est-ce toi, ou est-ce que je me suis trompé et il y en a un autre ?’ L’obscurité de l’âme, cette obscurité qui purifie, comme pour Jésus au Jardin des oliviers. Et Jésus a répondu à Jean, comme le Père a répondu à Jésus, en le réconfortant. Cette obscurité de l’homme de Dieu, de la femme de Dieu. Je pense en ce moment à l’obscurité de l’âme de la bienheureuse Teresa de Calcutta, non ? Ah, la femme que le monde entier louait, Prix Nobel ! Mais elle savait que, pendant une période de sa vie, longue, il n’y avait que l’obscurité à l’intérieur ».

« Annonciateur de Jésus-Christ », a ajouté le pape, Jean « ne met pas la main sur la prophétie, il est l’image du disciple ». Mais s’est interrogé le pape, « quelle était la source de ce comportement de disciple ? ». Une rencontre. L’Évangile, a-t-il rappelé, nous parle de la rencontre de Marie et d’Elisabeth, lorsque Jean a dansé de joie dans le sein d’Elisabeth. Ils étaient cousins. « Peut-être, a-t-il ajouté, qu’ils se sont rencontrés ensuite quelquefois. Et cette rencontre a rempli de joie, d’une grande joie, le cœur de Jean et l’a transformé en disciple ». Jean est « l’homme qui annonce Jésus-Christ, qui ne se met pas à la place de Jésus-Christ et qui suit la route de Jésus-Christ » :

Traduction d’Hélène Ginabat


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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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