Le premier Nigérian à s'engager dans la vie monastique

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Le plus grand homicide, c’est celui de tuer le temps

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Le martyrologe romain fait aujourd’hui mémoire du bienheureux prêtre et religieux trappiste du Nigeria Cyprien Iwene Tansi (1903-1964).

Premier Nigérian à s’engager dans la vie monastique, il a été “un homme de Dieu et un homme des hommes”, et un remarquable père spirituel. Toute sa vie, ce contemplatif a combattu l’oisiveté, déclarant: « le plus grand homicide, c’est celui de tuer le temps. »

Né en 1903, à Igboezunu, dans le sud du pays, Iwene était le fils d’un fermier, Tibansi, et de sa femme, Ejikweve, de la tribu des Igbo. Ils le confièrent, en 1909, à la mission de Nduka.

A seize ans, muni de son premier diplôme, il commença à enseigner à Onitsa et à Aguleri, et à vingt-et-un ans, il était directeur d’une école. 

En 1925, il entra au séminaire Saint-Paul, à Igboriam, et il fut ordonné dans la cathédrale d’Onitsa en 1937. 

Il fut alors nommé vicaire à Nnewi. Deux ans plus tard, il était envoyé à Dunukofia, dans la région d’Umudioka, dominée par la peur du mythe de la “forêt maudite” qu’il réussit à faire reculer, osant lancer le déboisement. Il dénonçait les abus perpétrés sur les plus faibles, du fait d’habitudes et de coutumes contraires à la dignité de l’homme.

A Dunukofia, près d’Umudioka, il lança la Légion de Marie et des centres de préparation au mariage. A pied ou en bicyclette, il se déplaçait sans cesse de village en village,  suscitant des vocations et un renouveau de la foi. En 1945, il fut nommé à Akpu et quatre ans plus tard à Aguleri.

Pour assister l’évêque Charles Heery qui voulait fonder un monastère trappiste dans le diocèse, il accepta de suivre la formation nécessaire à une telle fondation. Pour cela, il quitta son pays et partit pour un pèlerinage à Rome puis en Angleterre, à l’abbaye de Mount St Bernard dans le Leicestershire. C’est là qu’il reçut son nom religieux de Cyprien. Et il fit profession monastique, le 8 décembre 1956.

Mais les plans pour un monastère au Nigeria ne se matérialisaient pas. Les Trappistes préférèrent le Cameroun voisin, ce qui provoqua une grande souffrance chez le jeune Nigérian, mais il y vit la volonté de Dieu et il poursuivit sa vie contemplative en Angleterre, en attendant de partir au Cameroun comme maître des novices. 

En janvier 1964, Cyprien commença à souffrir d’un anévrisme aortique dont il ne se remit pas et il s’endormit en Dieu le 20 janvier.

A la nouvelle de sa mort, les fidèles accoururent de loin. Parmi eux, un jeune prêtre du Nigeria, Francis Arinze, actuellement cardinal et préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin, un de ses fils spirituels. La dépouille du défunt fut transférée à Onitsa en 1988. Il repose actuellement à Aguleri.

Jean-Paul II l’a béatifié dans sa patrie le 22 mars 1998, soulignant combien il avait compris ce que signifiait la “vraie sainteté” et la “vraie charité”. Il le donnait en modèle à ses compatriotes en disant:  «Il fut avant tout un homme de Dieu: les longues heures passées devant le Très Saint Sacrement remplissaient son coeur d’un amour généreux et courageux. Ceux qui l’ont connu témoignent de son grand amour pour Dieu. Ceux qui l’ont rencontré sont restés frappés de sa bonté personnelle. Il fut aussi un homme du peuple: il a toujours placé les autres avant lui-même et il fut particulièrement attentif aux besoins pastoraux des familles. Il fit tout ce qui était en son pouvoir pour que les couples soient bien préparés au sacrement de mariage et il prêcha l’importance de la chasteté. Il s’efforça de toutes manières de promouvoir la dignité des femmes. En particulier, il considérait que l’éducation des jeunes était une chose précieuse. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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