Si le pape François parle de la fraternité comme « fondement et route vers la paix », il ne cesse de « la personnifier » par « son souci paternel et fraternel pour tous et chacun », estime le cardinal Turkson.
Le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, président du Conseil pontifical « Justice et Paix » a préparé un texte pour présenter le message du pape François pour la Journée mondiale de la paix – 1er janvier 2014 – publié ce 12 décembre 2013.
Car, le cardinal étant retenu à Johannesburg après la cérémonie en mémoire de Nelson Mandela, son texte a été lu ce matin au Vatican, par le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège.
Le cardinal y souligne que « dans son premier message du Nouvel An, le pape médite sur les pauvres, sur la paix et sur la création, sous le thème significatif de la fraternité ».
La fraternité, pas automatique
« Dès le début de son pontificat, le pape François a apporté une grande ouverture et une énergie créatrice » : pour le cardinal, « il a personnifié la paternité et la fraternité du message d’aujourd’hui » par « son souci paternel et fraternel pour tous et chacun ».
« La fraternité est une qualité humaine essentielle » mais elle n’est pas « automatique », fait-il observer en citantBenoît XVI : « la mondialisation fait de nous des voisins, mais elle ne nous fait pas frères ».
Si chaque homme « est entièrement aimé, ni plus ni moins, mais infiniment, pleinement, de manière unique, et sans condition » par Dieu, cependant « le mal séduit en faisant des comparaisons avec l’autre ».
La fraternité « est ignorée ou piétinée d’innombrables façons à travers l’histoire » et le premier crime était même « fratricide », rappelle le cardinal, pour qui « toute atteinte à une vie innocente – qu’elle soit appelée avortement, assassinat, ou euthanasie, criminalité, famine ou guerre – est, en fait, fratricide ».
Une pause fraternité vers Noël
Sur le chemin de l’Avent, vers Noël, le cardinal a encouragé à poser des gestes concrets. Il s’agit de « faire une pause dans la préparation des cadeaux entre amis et relations » : « lorsque tu vas présenter ton offrande sur l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. » (Mt 5,23-24 )
« Aujourd’hui les pauvres, les exclus, ceux qui souffrent dans notre ville, notre pays, notre monde, ont ‘quelque chose contre nous’ :ce qu’ils ont ‘contre nous’ est notre incapacité à respecter ce que profondément, ils sont, ce que profondément, nous sommes, à savoir, frères et sœurs ».
Le cardinal a également cité en exemple Nelson Mandela « qui a surmonté la tentation de la vengeance après de longues années de prison », donnant par sa vie « le message suprême de la réconciliation ».