Le martyrologe romain fait aujourd’hui mémoire, entre autres, des saints vietnamiens Pierre N’Guyen van Tu et Joseph Hoang Luong Canh, martyrs (†1838). La liberté religieuse était bien loin des mentalités.
Dès 1833, un édit stipulait: « Nous voulons que les Mandarins examinent avec soin si les Chrétiens qui se trouvent sur leur territoire se préparent à obéir à nos ordres et qu’ils les contraignent à fouler aux pieds la croix, en leur présence. Après quoi ils leur feront grâce cette fois. Quant aux maisons du culte et aux habitations des prêtres, ils devront veiller à ce qu’elles sopient complètement rasées. Si dorénavant l’un de nos sujets est reconnu coupable de confesser ces doctrines abominables, il sera puni avec la dernières rigueur afin de détruire à sa racine la religion perverse ».
Fin 1838, l’empereur avait publié un dernier édit par lequel il donnait un délai d’un an aux Chrétiens pour apostasier. La persécution gagna le Tonkin, jusqu’ici relativement épargné
Pierre était prêtre dominicain et Joseph un médecin, tous deux vietnamiens. Ils furent décapités à Ninh-Tai, sous la persécution de l’empereur Minh Mang (1820-1841).
Ils font partie des cent dix-sept martyrs du Vietnam morts au XVIIIe et au XIXe siècles -puis béatifiés par groupes entre 1900 et 1951-, et ils ont été canonisés ensemble en 1988.
« L’Eglise vietnamienne, disait alors Jean-Paul II, avec ses martyrs et par leur témoignage, a pu proclamer sa volonté et son engagement de ne pas refuser la tradition culturelle et les institutions légales du pays; au contraire, elle a démontré sa volonté de s’y intégrer, contribuant avec fidélité à la véritable édification de la patrie. »