Le Coeur de Marie, demeure du Fils de Dieu

Fête du Coeur immaculé de Marie, ce samedi 8 juin

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La demeure du Fils de Dieu, « ce n’est d’abord le corps de Marie, mais son Cœur », explique Mgr Perrier, citant saint Augustin : « Marie a conçu son Fils dans la foi avant de le concevoir en sa chair ».

« Dans son cœur, elle méditera le mystère déconcertant de son Fils et elle grandira ainsi dans la foi, à travers des épreuves. Jusqu’à la Croix. Aujourd’hui, jusqu’au ciel ».

Mgr Jacques Perrier, ancien évêque de Tarbes-Lourdes, offre aux lecteurs de Zenit une méditation sur le mystère du Cœur immaculé de Marie fêté demain, 8 juin, samedi de la troisième semaine suivant la Pentecôte.

Le Cœur immaculé de Marie

Dieu qui as préparé dans le Cœur de la Vierge Marie
une demeure digne de l’Esprit Saint ;
accorde-nous, par son intercession,
de devenir le temple de ta gloire.
(Oraison du jour)

Evidemment, ce n’est pas un hasard si la mémoire du « Cœur immaculé de Marie » est célébrée le lendemain de la solennité du « Sacré-Cœur de Jésus ». En réalité, la date de cette fête a varié au cours de son existence, pourtant assez récente. D’abord proche de l’Assomption, elle céda la place à la fête de « Marie Reine » et se rapprocha du « Sacré-Cœur de Jésus ».

Désormais, elle est donc située dans les semaines qui prolongent le Temps pascal, avec les solennités de la Trinité, du Saint-Sacrement et du Sacré-Cœur. Il est bon qu’il en soit ainsi. Car nous ne pouvons pas séparer le Cœur immaculé de Marie du Cœur transpercé de son Fils. Elle-même avait entendu l’annonce de Syméon : « Un glaive te transpercera l’âme. » De même que Notre-Dame des Douleurs suit la solennité de la Croix glorieuse, de même le Cœur immaculé de Marie est honoré en prolongement du Sacré-Cœur de Jésus.

L’oraison de la fête d’aujourd’hui complète bien celle du jour où nous fêtons l’Immaculée Conception de la Vierge. L’oraison du 8 décembre remercie Dieu d’avoir préparé à son Fils « une demeure vraiment digne de lui ». L’oraison d’aujourd’hui précise que cette demeure, ce n’est d’abord le corps de Marie, mais son Cœur. La liturgie rejoint ainsi l’affirmation de saint Augustin : Marie a conçu son Fils dans la foi avant de le concevoir en sa chair. Dans son cœur, elle méditera le mystère déconcertant de son Fils et elle grandira ainsi dans la foi, à travers des épreuves. Jusqu’à la Croix. Aujourd’hui, jusqu’au ciel.

Curieusement, l’oraison ne mentionne pas le Christ mais l’Esprit Saint. Elle nous rappelle ainsi que Gabriel attribue l’Incarnation spécialement à l’Esprit Saint : « L’Esprit Saint viendra sur toi. » Jésus lui-même s’appuie sur la prophétie d’Isaïe pour présenter sa mission : « L’Esprit du Seigneur est sur moi. » Particulièrement en ces semaines qui suivent la Pentecôte, il est bon de ne pas oublier trop vite l’Esprit Saint. Le Messie est celui à qui le Père donne « l’Esprit sans mesure » (Jean 3, 34).

L’oraison se termine en demandant à Dieu de devenir « le temple de sa gloire ». Ces mots sont particulièrement forts. La liturgie s’inspire ici de la Première épître aux Corinthiens (6, 19-20) : « Ne savez-vous pas que votre corps est un temple du Saint Esprit, qui est en vous et que vous tenez de Dieu ? Et que vous ne vous appartenez pas ? Vous avez été bel et bien achetés ! Glorifiez Dieu dans votre corps. » Voici que l’Esprit Saint nous ramène au corps : ce n’est pas étonnant puisqu’il a permis à la Vierge de donner corps au Verbe éternel du Père.

La prière de ce jour est brève. Mais comme la plupart des oraisons, elle est riche de sens si nous entendons en elle les échos de l’Ecriture.

Quand nous prononçons le mot « cœur », bien d’autres versets de l’Evangile remontent à notre mémoire et qui conviennent éminemment à la Vierge. Jésus se dit « doux et humble de cœur » : dirait-il autre chose de sa mère ? Qui mieux que Marie mérite la béatitude des cœurs purs ? Qui plus qu’elle a possédé un « cœur noble et généreux » qui permit à la Parole de prendre racine, de pousser et de porter des fruits (Luc 8, 8 et 15) ? Qui finalement, plus que cette Fille de Sion, a observé le commandement d’aimer Dieu et ses frères « de tout son cœur » ?      

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Jacques Perrier

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