A vous, les veilleurs éveillant l'émerveillement !

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Micro à Soljenitsyne, Popieluszko, Bob Marley…

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Devant vos paisibles visages, éclairés du dedans par une clarté d’ailleurs, j’hallucine ! Me voilà complètement scotché ! 

Qui donc êtes vous ? 

Je vais vous le dire : vous êtes les sur-vivants d’une guerre aseptisée, les rescapés d’un naufrage, les résistants qui refusez de laisser souiller la beauté de votre jeunesse et ternir la pureté de vos regards. Les prophètes de la Joie, les sentinelles du matin, les fils et filles de la Lumière. Les petits apôtres de l’amour : c’est vous ! Oui, chacun de vous ! En veillant au long des nuits, vous faites advenir l’aurore. 

Vous débordez d’une toute neuve joie de vivre, car vous découvrez pour quoi vivre, selon le dernier mot d’une jeune américaine, Cassie Bernall, tuée pour sa foi  dans son lycée : «  Si tu ne sais pas pour qui vivre, ce n’est pas la peine de vivre. »

Vous êtes l’espérance de la France- oui, la France espérante – et au-delà, de tous les jeunes d’Europe qui, via  Facebook et Ipod sont rivés, nuit après nuit, guettent le moment de faire de même chez eux. Vous allez  en engendrer une multitude. Peut-être même dans le monde entier.

Face à un raz-de-marée d’eau polluée, vous formez une lame de fond  purifiant tout sur son passage.

Vous dénoncez le mensonge qui vide les mots de leur sens. Vous vous rebellez contre une idéologie virant au totalitarisme d’Etat. Vous vous révoltez contre les manipulations frisant la dictature.

Vous vous insurgez contre les aberrations qui se – tels des monstres- se profilent à l’horizon.

Vous alliez la lucidité au courage. Lucidité de votre réflexion, courage de vos actions. Lucidité intellectuelle et courage « gestuel ». 

Vous refusez qu’on vous traite comme des imbéciles en vous forçant à penser qu’on peut « être mâle en étant féminin et femelle en étant masculin. » Non mais ça va pas la tête !

Devant une subversion anthropologique, vous êtes le fer de lance d’une insurrection civique. Devant une révolution contre-humanitaire, vous forgez la rébellion de lumière. 

Devant l’invasion de théories subversives de notre civilisation, vous entrez en dissidence, avant d’être peut-être, acculés à une désobéissance civile. 

Devant le nouveau colonialisme qui  vient envahir  nos esprits et pervertir notre intelligence  vous entrez en  résistance. En toute connaissance de cause.

Vous voyant à genoux, face à face devant les forces de l’ordre, les forçant par votre prière à vous respecter, me revient ce que j’écrivais de la Pologne voici 30 ans  au moment  de l’état  de guerre d’ un Etat contre la Nation : » Quand on matraque ce peuple, il tombe à genoux ». Et ce mot du  grand serviteeur de la vie Jérôme Lejeune : «  Quand tombe le soldat, c’est à genoux qu’il se bat. »

Benoît XVI a ce mot de splendeur :  » S’agenouiller devant l’Eucharistie est une profession de liberté : celui qui s’incline devant Jésus ne peut et ne doit se prosterner devant aucun pouvoir terrestre, aussi fort soit-il. Nous, les chrétiens, nous ne nous agenouillons que devant Dieu, devant le Très Saint Sacrement. » 

Oui, qui est à genoux devant son Seigneur, tient debout devant un dictateur.

Vous rejetez cette chape de plomb de la pensée unique imposée.

Vous libérez la parole, enfin ! 

Vous récusez la dictature du prêt à penser, des idées imposées, des arguments bidon, de la paresse intellectuelle. Vous savez rendre compte, expliquer le  pourquoi de votre comportement. 

Vous refusez le relativisme qui conduit au nihilisme. 

Les héros de la liberté, c’est vous. Les champions de l’écologie humaine, c’est vous.  C’est vous les garants de la création qui vous est désormais confiée  en son plus beau chef-d’œuvre : un homme et une femme qui dans l’amour font exister un enfant, unique au monde, dont l’âme vivra toujours.

Vous vous battez pour sauver le mystère de la vie, de l’amour et de la source même : nos familles. Déjà si fragiles, si menacées, si attaquées. Mais en vous voyant, je vois les papas et les mamans de demain et je devine vos futurs enfants, débordants de vie, car comblés d’un amour fidèle en crescendo. 

Vous montez au créneau pour barrer la route à ceux qui – consciemment ou non – s’attaquent aux fondements de même de l’existence. Dans une société virtuelle, superficielle et artificielle vous êtes les garçons et les filles de l’essentiel  qui rime avec Ciel, avec éternel. Et cela, en toute gratuité, sans recherche aucun avantage personnel. Mais uniquement par amour. Par amour de votre pays, de votre peuple, de votre nation, de votre patrie. Vous êtes ceux qui sauvent son honneur. Qui portez haut son étendard. Vous êtes non seulement son avenir, mais son présent, car quel présent-cadeau que votre intrépidité, inattendue, dépassant tous les espoirs.

Sur vos visages, je vois la France, l’Europe de demain. Je vois la  nouvelle génération de politiciens qui ne seront que les humbles serviteurs du peuple confié à leur cœur et non des prédateurs.

Et cela-ô stupeur- : pacifiquement et paisiblement : récusant toute violence, renonçant à toute agressivité même verbale, à tout propos ordurier, à tout mépris de ceux qui pensent autrement. Les mains vides (ou chapelet en main) vous désamorcez les grenades, vous neutralisez les mitraillettes, car vous transpercez casques et boucliers  pour rejoindre l’homme en ses profondeurs.

Quel gendarme, policier, CRS, qui, au tréfonds de son âme n’est pas  impressionné, par la maîtrise de soi, le sens civique, l’auto-discipline dont vous faites preuve. Beaucoup rêveraient d’être avec vous, de l’autre côté de la barrière. Votre innocence désarme leur puissance. Votre calme est plus dangereux que leurs armes, que toutes les armes du monde. Vos silences font fléchir leur arrogance.

Ceux qui ont peur, ce n’est pas vous. Ce sont eux. Peur de vos regards où ne transparaissent que la paix et la détermination. Peur de vos visages où ne se lit aucune haine, aucune révolte. Les geôliers de Maximilien Kolbe lui hurlaient : «  Ne nous regarde pas ainsi ! » Tant le Ciel se réfléchit dans ses yeux.

Vous retrouvez sans le savoir la grande stratégie qui a fini par faire s’écrouler ce rideau de fer qui pendant 50 ans a cassé en deux notre Europe. 

La tactique des foules passives, à condition d’être massives. Ces foules, surtout de jeunes, qui ont envahi les avenues de Berlin, Vilnius, Prague, Bratislava, Budapest, Kiev : ces révolutions dites oranges, de velours, printanières. Leurs premiers soulèvements  ont été sauvagement réprimés dans un bain de sang, tout comme sur la place Tien-an-Men à Pékin. Mais mêmes écrasés sous les chars, ils n’ont pas cédé. Ils ont tenu coûte que coûte, dans la clandestinité, imaginant toutes sortes de trucs, d’astuces  et de combines pour freiner le pouvoir totalitaire. Jusqu’à finir par remporter la victoire.

Tous ceux de votre génération en Europe du Centre et de l’Est qui, vous voient sur la toile, – médusés- briller, tels des diamants, se rappellent immédiatement ces jours d’il y a 30 ans qui ont fait basculer le monde de l’esclavage idéologique à la liberté de la Vérité. Car seule la Vérité rend libre, comme Vaclav Havel, sortant de prison l’avait écrit sur  étendard flottant au palais présidentiel.

Aujourd’hui, on a érigé un mur de béton entre Dieu et l’humanité, entre Jésus et les jeunes et même les enfants, entre l’Eglise et la société. Mais ce mur, votre ténacité va le dynamiter comme celui de Berlin.

Micro à un So
ljenitsyne : «  Une seule parole de vérité pèse plus lourd que le monde entier » 

Micro à un Jerzy Popieluszko : «  La vérité qui ne coûte rien est un mensonge. L’amour doit aller de pair avec le courage.  La nation dépérit lorsqu’elle manque de courage, lorsqu’elle se ment à elle-même. »

En voyant certains, brutalisés, provisoirement kidnappés, je revoyais à Varsovie, ces jeunes priant, chantant toute la nuit autour de grandes croix en fleurs, se faire brutalement embarquer par la police et bâillonnés, continuer à prier et chanter. Car «  si eux se taisent, les pierres crieront. »

              Et vous voilà à votre tour, traités comme des salopards. Votre crime ? Oser dire, avec vos pieds battant le pavé, ce que toute l’humanité depuis la nuit des temps et dans tous les pays sait d’instinct : tout bébé a le droit de dire : papa, maman, sans mentir. C’est tout. Eh bien ! Cela devient du jour au lendemain, passible de prison.

Non, mais ! On marche sur la tête ! Mais en ce cas, on perd vite l’équilibre et on s’écroule. Merci de rester équilibrés, de rester des êtres humains.

Au forceps, on passe des lois infantiles, qui violent la conscience humaine, qui violeront psychologiquement des enfants, frustrés de leurs repères essentiels. Des lois immorales, tout en voulant moraliser la politique.

On tente de vous empêcher de manifester, de parler, presque de penser, de réfléchir, de prier… Cela dan un pays qui se vante de sa démocratie, qui « cocorique » sur la liberté d’expression, se gargarise des droits de l’homme tout en bafouant les premiers droits des enfants : le droit à la vie, à la vérité, à la beauté, à l’amour. Mais à cette violence institutionnelle, vous répondez par la non-violence. Et pour sauver le simple bon sens, vous voilà prêts à l’objection de conscience. Héroïquement. Cet acte de liberté suprême, personne jamais ne pourra vous l’arracher.

Ce que vous faites, le grand Gandhi en rêvait. Ainsi qu’Albert Einstein : «  Ne fais rien contre ta conscience, même si c’est l’Etat qui te le demande. »

C’est vous qui êtes justes, vrais, honnêtes. Non et non, on ne joue pas avec la vie d’un enfant. Oui, et oui, la Vie vaut la peine d’être défendue, protégée,aimée. A n’importe quel prix, car elle est sans prix.

Etre zigouillé en douce, sans votre accord parce que vous n’êtes plus économiquement rentable : ça jamais !

Eliminer en catimini un enfant dont le seul crime est de n’être pas  aux normes ou copie-conforme à la commande : non ça, plus jamais ! Fabriquer des semi-orphelins qui ne connaîtront jamais leur géniteur et leur ascendance : non ça, plus jamais ! 

Et comment ne pas me sentir tout petit devant vous, les merveilleuses mères-veilleuses, courageuses petites mamans qui veillez ( dans le froid) des nuits entières simplement pour sauver d’avance ce mystère de la vie en son extrême fragilité, là où elle est la plus menacée, la plus méprisée : là où elle est la plus divine. Vous sentez comme personne le trésor sans prix d’un tout petit qu’on n’a pas le droit d’arracher à son premier berceau. Vos larmes de mères l’emporteront sur les armes de tout Etat totalitaire.

A travers vous, c’est une génération neuve qui se lève, se soulève.

Sur une pelouse, un trottoir, une place. N’es-tu pas l’ambassadeur de ton peuple, de ta famille, amis, camarades qui ne peuvent t’y rejoindre, du moins ce soir ?

Heureuse, bienheureuse votre génération à qui il est donné de vivre une époque aussi passionnante, des événements aussi enthousiasmants, de poser des actes aussi percutants.

Pour ainsi réveiller tout un peuple de sa léthargie, de son indifférence, de sa couardise : soyez bénis ! 

Pour secouer nos politiciens de leurs lâchetés, nos idéologues de leurs hypocrisie et nos dirigeants de leur autisme : soyez bénis ! 

Pour arracher les adultes à leur confort, à leur égocentrisme et donc à leur  morosité : soyez bénis ! 

Nous, adultes, puissions-nous être dignes de votre courage, de votre audace, de votre détermination. Etre à la hauteur de vos cœurs.  Puissions-nous ne pas vous décevoir mais plutôt nous laisser entraîner par votre juvénile enthousiasme et, boostés par vos audaces,  nous battre courageusement pour que votre voix ne soit pas bâillonnée, que votre joie ne soit  pas étouffée, que votre espérance ne soit pas étranglée. Oui, pour que jamais, jamais, votre génération ne sombre dans notre indifférente lassitude.

Non, vous ne lâcherez pas.  Vous ne faiblirez pas. Vous ne renoncerez pas. Vous ne cèderez pas.  

N’ayez pas peur ! C’est vous déjà les grands vainqueurs. On ne  maîtrise pas longtemps un peuple par la terreur intellectuelle. On ne construit pas indéfiniment une société sur des mensonges et tôt ou tard, elle s’écroule. Et la Vérité l’emportera sur les caricatures du menteur, la Vie sur les agressions de l’homicide.

Quelqu’un a osé clamer : «  La Vie, c’est moi », et, le comble, il l’a prouvé. Il nous a laissé  cette consigne : «  Confiance ! Le monde, j’en suis le vainqueur ! » Et son jeune ami, Jean, d’ajouter : «  Jeunes gens : le monde, vous l’avez déjà vaincu ! »

Au nom du Seigneur, j’ose le politiquement incorrect, le mot tabou entre tous :   Dieu ! Vous êtes sa joie ! La fierté de votre génération, l’avenir de la France, de l’Europe, de l’humanité, les vrais prophètes de notre futur, de ceux qui font advenir l’aurore après avoir étoilé nos nuits. 

Soyez-en bénis à jamais !

Micro à Bob Marley :

Get up ! Stand up  for your right !

Get up ! Don’t give up the fight

Get up ! Life is your right 

Bonsoir et belle nuit.

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Daniel Ange

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