ROME, jeudi 15 novembre 2012 (Zenit.org) – «Non» : ont répondu les ondes cérébrales de Scott Routley, un Canadien de 39 ans, dont le cerveau a été pourtant gravement endommagé lors d’un accident de la route, il y a 13 ans.
Un témoignage recueilli par « Panorama », une émission de la BBC. Les journaux télévisés français ont repris l’information publiée par exemple par le « gratuit » « 20 minutes », ce 14 novembre.
L’expérience a été menée au Canada, à l'université de Western Ontario par un neuroscientifique britannique : Adrian Owen. Sa découverte bouleverse la médecine.
L’équipe a utilisé une machine à imagerie par « résonance magnétique fonctionnelle », qui permet par exemple d’obtenir des réponses simples et silencieuses d’une personne éveillée, en mettant en évidence les zones du cerveau activées par sa pensée.
Les médecins ont demandé à Scott Routley de s’imaginer en train de jouer au tennis, s’il voulait dire « oui », et pour dire « non », de s’imaginer en train de se promener dans sa maison. Ils ont noté les zones du cerveau qui s’activaient.
Puis ils ont paramétré la machine à partir des questions/réponses qu’ils connaissaient comme «le nom de jeune-fille de votre mère est-il Dupont ?»
Puis ils ont posé une question dont ils ne savaient pas la réponse : «Est-ce que vous souffrez ? » (« Are you in pain?»). La zone du cerveau « non » s’est activée.
Pour Adrian Owen, ce progrès décisif devrait permettre d'aider les patients en ajustant les soins.
Jusqu’ici au contraire, pour les médecins, « l’état végétatif » succédant au « coma », semblait être caractérisé par l’absence de « conscience de soi », de l’entourage et par l’impossibilité de communiquer.
On décrit des patients « réveillés », les « yeux ouverts », ou qui « peuvent bouger », ce qui était jusqu’ici considéré comme de « simples réflexes ».
Une expérience qui ne manquera pas de repousser les frontières éthiques de la réflexion sur la fin de vie.