Kazakhstan : consécration de la nouvelle cathédrale de Karaganda (1/2)

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« Un signe et un moyen d’évangélisation silencieux mais puissant »

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Propos recueillis par Paul De Maeyer
Traduction d’Hélène Ginabat

ROME, jeudi 30 août 2012 (ZENIT.org) – Au Kazakhstan, où les catholiques représentent moins de 2% de la population, la construction d’une cathédrale représente « un signe et un moyen d’évangélisation silencieux mais puissant », déclare Mgr Schneider, évêque auxiliaire du diocèse de Karaganda.

La nouvelle cathédrale sera consacrée dimanche 9 septembre 2012 au cours d’une concélébration solennelle présidée par le cardinal Angelo Sodano, doyen du Collège cardinalice et légat pontifical pour la consécration (cf. Zenit du 9 juillet 2012).

Nous publions ici la première partie d’un entretien de Zenit avec Mgr Athanasius Schneider, qui donne les motifs historiques et pastoraux de la construction de l’édifice religieux.

Zenit – Quelle est la signification historique et spirituelle de la construction de cette cathédrale à Karaganda ?

Mgr Schneider – La première raison était celle-ci : avoir une cathédrale dans un lieu plus digne et plus visible. Parce que le diocèse de Karaganda se servait jusqu’à maintenant d’un édifice construit au temps de la persécution, qui se trouve dans la périphérie de la ville et qui, de l’extérieur, n’est pas identifiable comme une église.

Une cathédrale située dans un endroit plus central, construite dans un style traditionnel incontestablement catholique, c’est-à-dire dans le style néogothique, sera un signe et un moyen d’évangélisation silencieux mais puissant, dans un monde où les catholiques forment environ 1 à 2% de la population, où la majorité des habitants sont musulmans et où les orthodoxes sont très minoritaires. En outre, une partie considérable de la population n’appartient à aucune religion, ce sont des personnes qui cherchent Dieu.

L’architecture de la cathédrale et les objets qui sont à l’intérieur ont été travaillés avec le plus grand soin afin de donner forme à une œuvre d’art vraiment belle et qui a en même temps un caractère sacré et un sens du surnaturel. Tout ceci est adapté tant pour éveiller chez les fidèles et les visiteurs un sens religieux et un sens de la foi que pour exprimer un acte d’adoration de la Sainte Trinité. Tout est donc fait pour faciliter le respect du premier commandement et la finalité ultime de toute la création : l’adoration et la glorification de Dieu.

La signification historique et spirituelle a aussi une autre dimension : la nouvelle cathédrale est un lieu sacré à la mémoire des innombrables victimes du régime communiste, puisqu’il y avait, autour de Karaganda, un des plus grands et des plus terribles camps de concentration – les goulags – dans lequel ont souffert des personnes appartenant à plus de 100 ethnies différentes. La cathédrale sera donc aussi un sanctuaire pour la prière d’expiation pour les crimes du régime athée et communiste.

La beauté architectonique, les œuvres d’art, l’orgue de la nouvelle cathédrale sont aussi un moyen de promouvoir la culture.

Comment cette initiative a-t-elle été reçue par les autorités politiques et par la communauté islamique ?

Elle a été accueillie avec un sentiment de respect pour la communauté catholique. Les autorités civiles et la population se sentent honorées de pouvoir avoir dans leur ville un tel édifice d’une beauté architectonique extraordinaire et d’une grande signification culturelle. Les autorités civiles considèrent la nouvelle cathédrale comme un geste de la part de l’Eglise catholique en faveur de la promotion de la culture.

Une petite communauté catholique capable de construire une cathédrale en terre de mission… cela peut-il encourager la renaissance de la foi dans la vieille Europe ?

La petite communauté catholique a été capable de donner surtout une contribution spirituelle à la construction. Mais l’essentiel de la contribution matérielle est venue de nos frères et sœurs de la vieille Europe. Et c’est beau parce que cela manifeste une solidarité fraternelle, un échange de dons fraternel, comme dans les premiers temps de l’Eglise, quand les communautés plus riches aidaient celles qui étaient dans le besoin.

La foi renaîtra aussi dans la vieille Europe quand on donnera davantage et en tout la première place à Jésus, quand la vie de foi redeviendra plus concrète, plus visible et plus « incarnée ».

Quels sont les problèmes que la communauté catholique affronte au quotidien au Kazakhstan ?

Les problèmes quotidiens sont le manque de prêtres, les énormes distances entre les communautés paroissiales, le manque de moyens matériels pour la construction d’églises et pour les œuvres sociales et éducatives, l’émigration des jeunes à l’étranger et certains freins d’ordre bureaucratique.

Quels sont les relations avec les autres confessions chrétiennes ?

Les rapports avec les autres confessions chrétiennes sont bons. Nous avons parfois des rencontres avec des évêques et des prêtres de l’Eglise russe-orthodoxe et avec des représentants des communautés protestantes. Nous pratiquons, pour ainsi dire, un œcuménisme de vie, où les rapports humains sont plus importants que les discussions théoriques ou doctrinales. Nous avons des œuvres communes avec nos frères orthodoxes et protestants dans le domaine de la défense de la vie.

A suivre, demain, 31 août 2012

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ZENIT Staff

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