Anne Kurian
ROME, mardi 13 mars 2012 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège plaide pour « un logement convenable » pour les femmes, particulièrement pour celles qui ont charge de famille.
Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU à Genève, a pris la parole au cours du débat sur le « logement convenable », dans le cadre de la 19e session du Conseil des droits de l’homme. Le débat était introduit par un rapport de Mme Raquel Rolnik, rapporteur spécial sur le logement convenable, qui ciblait son intervention sur le « droit de la femme à un logement convenable ».
S’il y a eu en ce domaine des « progrès et un développement légal effectués dans différents pays », note Mgr Tomasi, il subsiste cependant des « lacunes » : il dénonce entre autres des « situations socio-culturelles » qui empêchent le traitement des femmes à égalité avec les hommes, notamment dans la « distribution des possessions familiales, de terre et propriétés ».
Pour le Saint-Siège, le logement est « plus qu’un simple toit » : « C’est l’endroit où une personne construit son identité la plus profonde et ses relations avec les autres ». Le droit au logement est donc un « droit humain fondamental ».
L’archevêque constate qu’en de nombreux endroits, « les femmes sont chefs de famille, ont la responsabilité exclusive d’éduquer et de subvenir aux besoins de leurs enfants ». Dans ces cas, lorsque le « manque de logement convenable » se conjugue avec « d’autres facteurs tels que la pauvreté, le chômage », la situation devient « absolument dramatique », souligne-t-il. Car les femmes sont forcées à « émigrer » et à « laisser leurs enfants non seulement sans toit mais à charge d’autres ».
C’est pourquoi, demande Mgr Tomasi, lorsque l’Etat développe des programmes de construction, distribution ou allocation de logement, la « priorité » devrait être donnée à « la femme avec des enfants » et aux « familles dont le père est au loin à cause de son travail ».
Le Saint-Siège plaide en outre pour « une plus grande protection » et des « garanties légales » pour les femmes « au moment de la grossesse et de la maternité ». En effet, la mère et l’enfant nouveau-né sont exposés à une plus grande « vulnérabilité ».
Le représentant du Saint-Siège fait un certain nombre de recommandations à l’usage des responsables de projets de logement : il faut, conseille-t-il, fournir des « services sociaux de base », tels « la santé, l’éducation, l’eau potable et un environnement sain ». D’autre part, dans les cas « d’expulsion forcée », il faut que le « relogement » prenne en compte « l’unité des familles » en garantissant la proximité d’écoles et de services pour les enfants.
Mgr Tomasi fait remarquer que la promotion du droit des femmes à un logement convenable fait partie de la lutte contre la « discrimination des femmes » et la « violence domestique » : souvent, en effet, fait-il observer, la femme et son enfant « endurent un traitement inhumain » qui est « principalement » dû à un « manque de place pour vivre et être protégé ».