ROME, mardi 13 mars 2012 (ZENIT.org) – Les grandes lignes pastorales visant à donner une nouvelle impulsion à l’évangélisation en Amérique, vont dans le sens des objectifs poursuivis par Benoit XVI, explique un théologien argentin, moins de deux semaines avant le départ du pape au Mexique et à Cuba, du 23 au 28 mars prochain.
Le P. Carlos Galli, qui a participé à la rédaction du « Document d’Aparecida », le document issu des travaux de la Ve Conférence générale des évêques d’Amérique latine et des Caraïbes qui s’est tenue au Brésil en mai 2007, est revenu sur les points forts de ce message, lors d’une conférence organisée, par l’université pontificale Grégorienne, le 29 février dernier.
Le message d’Aparecida est celui « d’une mission permanente et continentale » qui a commencé il y a cinq siècle et doit durer longtemps », a-t-il dit au cours de son intervention devant un parterre de professeurs, autorités civiles et religieuses, diplomates et experts. Selon lui, l’Eglise doit poursuivre dans cette voie qui n’est faire « du prosélytisme, mais de l’attraction ».
Sa pastorale doit être une pastorale « qui propose » et non une pastorale « qui attaque », a-t-il ensuite expliqué à Zenit.
Une pastorale, a ajouté le théologien, qui « dit non à la barque de Noé » mais « oui à la barque de Pierre », qui évangélise et pourra aider, lors du prochain voyage du pape au Mexique et à Cuba, à « améliorer les différentes situations du peuple et de l’Eglise sur le continent latino-américain ».
Interrogé alors sur le prochain voyage du pape et ses objectifs, en lien avec ces efforts de nouvelle évangélisation, il a souligné que Benoît XVI « revient » sur les traces de Jean Paul II qui avait entrepris sont premier voyage dans la région en 1979, à l’occasion d’une visite à Saint Domingue et au Mexique, et une « visite historique » à Cuba en 1998.
Mais il s’agit aussi pour Benoît XVI d’un « retour » puisque cette prochaine visite en Amérique Latine sera sa deuxième visite sur le continent, après celle, en 2007, au Brésil, pour inaugurer, au sanctuaire d’Aparecida, dans l’Etat de São Paulo, la Ve Conférence générale des évêques d’Amérique latine et des Caraïbes.
« Benoît XVI revient trouver le peuple latino-américain au Mexique, là où se trouve la Mère et la sainte patronne de tout le continent, Notre-Dame de Guadalupe », a commenté le P. Galli, mais il vient aussi à Cuba, dans l’optique de voir s’ouvrir une nouvelle page de relations entre le catholicisme et le gouvernement du pays ».
« Je vois avec bon espoir cette visite au Mexique et à Cuba », a-t-il poursuivi, et « il ne serait pas étonnant qu’il puisse, comme Jean Paul II avec son ministère pastoral, son profil culturel, sa responsabilité historique, contribuer à bien améliorer la situation du peuple et de l’Eglise à Cuba ».
A propos du ministère de Benoît XVI, le théologien a rappelé que celui-ci est fondé sur « une pastorale du oui, de l’amour à Dieu, dans la beauté, dans la joie et dans la force de la foi en Jésus », comme il l’a dit lui-même dans son récent discours à la curie romaine, en parlant d’une nouvelle manière d’être chrétien.
Benoît XVI, a-t-il ajouté, est pour une pastorale qui « dit oui à la vie en Jésus-Christ, selon l’Evangile », qui « dit non à ce qui va contre la dignité humaine et à la volonté de Dieu au projet de vie selon l’Evangile ».
« Une pastorale défensive ou offensive qui ne se défend que de l’attaque ou qui attaque en se défendant, est une pastorale qui conduit à des sentiers qui se perdent dans le bois », a souligné le P. Galli.
« Nous devons offrir une proposition joyeuse, convaincue et positive, et non de réaction », a-t-il conclu, une pastorale « heureuse, enthousiaste, solide et rayonnante, qui transmet l’amour débordant en Jésus Christ », et que nous voulons « transmettre dans notre vie personnelle et sociale ».
Traduction d’Isabelle Cousturié