Anita Bourdin
ROME, vendredi 23 mars 2012 (ZENIT.org) – Saint Basile « s’occupe davantage de la pleine divinité de l’Esprit que des termes avec lesquels exprimer cette foi », a fait observer le prédicateur de la Maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa, OFMCap., ce vendredi matin, lors de sa troisième prédication de carême, pour la curie romaine, en la chapelle Redemptoris Mater du Vatican.
Lors des deux premières prédication, le P. Cantalamessa a présenté Athanase d’Alexandrie, « champion de la divinité du Christ » , le 9 mars, et Grégoire de Nazianze « amoureux de la Trinité », le 16 mars.
« Aujourd’hui, a-t-il annoncé, nous montons sur les épaules d’un autre géant, saint Basile le Grand (329-379), pour scruter avec lui une autre réalité de notre foi, l’Esprit Saint. Nous verrons d’emblée qu’il est lui aussi un modèle de foi qui ne s’arrête pas aux formules mais va à la réalité ».
Et d’expliquer ce « réalisme » de saint Basile : « Basile, comme déjà Athanase, se préoccupe davantage de la « chose » que de sa formulation, s’occupe davantage de la pleine divinité de l’Esprit que des termes avec lesquels exprimer cette foi. La chose, pour reprendre les termes utilisés par Thomas d’Aquin, l’intéresse plus que son énonciation. Il nous entraîne dans le vif de la personne et de l’action de l’Esprit Saint. »
Il souligne la « grande actualité et utilité » de la théologie de Basile sur l’Esprit Saint et celle du Concile: « Vatican II a ouvert, dans ce domaine, une nouvelle page, ramenant par exemple les charismes de l’hagiographie, c’est-à-dire de la vie des saints, à l’ecclésiologie, soit à la vie de l’Eglise, en parlant d’eux dans Lumen Gentium ».
Mais pour le prédicateur, « il reste beaucoup de chemin à faire pour mettre en lumière l’action de l’Esprit Saint dans tout le vécu du Peuple de Dieu ».
Il cite le lettre apostolique de bienheureux Jean-Paul II « A concilio Costantinopolitano I »: « Tout le travail de renouveau de l’Église que le Concile Vatican II a si providentiellement proposé et commencé … ne peut se réaliser que dans l’Esprit Saint, c’est-à-dire avec l’aide de sa lumière et de sa puissance ». Et c’est précisément dans cette voie que Basile (…) nous entraîne ».
Pour le P. Cantalamessa, « la doctrine de Basile sur l’Esprit saint reste éternellement valable et aujourd’hui, plus que jamais actuelle et nécessaire ».
Il souligne que les catholiques latins ont « un moyen privilégié » pour « transformer en prière ce même type de pneumatologie: l’hymne du Veni creator. »
« C’est, explique-t-il, du début jusqu’à la fin, une contemplation orante de ce que l’Esprit fait concrètement : sur toute la terre et sur l’humanité comme Esprit créateur ; dans l’Eglise, comme Esprit de sanctification (don de Dieu, eau vive, feu, amour et onction spirituelle) et comme Esprit charismatique (multiforme dans tes dons, doigt de la droite de Dieu, qui mets sur les lèvres la parole); dans la vie de chaque croyant, comme lumière pour l’esprit, amour pour le cœur, guérison pour le corps; comme notre allié dans la lutte contre le mal et comme guide dans le discernement du bien ».
Il conclut : « Demandons-lui de faire passer aussi notre monde et notre âme du chaos au cosmos, de la dispersion à l’unité, de la laideur du péché à la beauté de la grâce ».