ROME, lundi 12 mars 2012 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège défend le caractère du mariage entre un homme et une femme et l’universalité des droits de l’homme, à la tribune de l’ONU.
Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU à Genève, a en effet pris la parole, vendredi 9 mars 2012, au cours de la 19e session du Conseil des droits de l’homme, à l’occasion de la présentation, par le Haut-commissaire des Nations Unies pour les droits de l’Homme, Mme Louise Arbour, du rapport sur « les lois discriminatoires, les pratiques et les actes de violence contre les personnes motivées par leur orientation sexuelle et leur identité de genre ».
Condamner et sanctionner la violence
La délégation du Saint-Siège renouvelle sa ferme « condamnation » de la «discrimination et la violence contre toute personne humaine », y compris « ceux qui sont pris pour cible à cause de leurs différences de comportement sexuel ». Elle déplore des traitements « inacceptables » et « inhumains » infligés à des personnes, sur la base de « la race, la couleur, le sexe, le langage, la religion, l’opinion politique, l’origine nationale ou sociale, la pauvreté, la naissance ». Et elle appelle à la « sanction » de ces attitudes, qu’elles soient fomentées « par des individus, par des groupes sociaux et culturels, ou par l’Etat lui-même ».
Citant une lettre pastorale de 1986, signée du cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Tomasi signale que l’Eglise a toujours tenu cette position : « Il faut fermement déplorer que les personnes homosexuelles aient été et soient encore l’objet d’expressions malveillantes et de gestes violents. » Ce « manque de respect pour les autres » qui lèse les « principes élémentaires » d’une juste convivialité civile « mérite la condamnation des pasteurs de l’Eglise ».
Respecter le caractère unique du mariage
Le rapport, note l’observateur permanent, affirme « à juste titre » que le Comité des droits de l’homme n’exige pas des Etats de « permettre aux couples de même sexe de se marier ». Mais plus loin, fait observer l’archevêque, le rapport propose que les Etats aient une « obligation de garantir que les couples de même sexe non-mariés soient traités de la même façon et aient le droit aux mêmes avantages que les couples non-mariés de sexe différent ».
C’est pourquoi le Saint-Siège exprime son « inquiétude » que, sous couvert de « protection contre la discrimination et la violence infligées à cause des différences de comportement sexuels », le Conseil puisse courir le risque d’ « affaiblir » l’institution « légale » et « sacrée » du mariage « entre un homme et une femme ».
Le mariage, fait observer le porte-parole du Saint-Siège, contribue « de façon unique et essentielle au bien public » car « il modèle la façon dont hommes et femmes vivent en interdépendance et s’engagent, pour leur vie entière, à chercher le bien l’un de l’autre ». C’est pourquoi il a été protégé depuis « des temps immémoriaux dans les traditions légales, culturelles et religieuses ».
Le mariage, affirme-t-il également, offre « les meilleures conditions » pour élever les enfants : « la relation stable, aimante, d’une mère et d’un père ». Il est donc le « fondement de la famille naturelle, la cellule de base de la société ».
Par conséquent, l’archevêque italien met en garde contre une « redéfinition » du mariage à dessein « que les autres relations lui soient équivalentes – comme cela est déjà établi dans certains pays » : ce serait « dévaluer » et « affaiblir » l’institution du mariage, et par conséquent « la famille naturelle elle-même ».
Maintenir l’universalité des droits de l’homme
Si le Saint-Siège considère, en accord avec le rapport, que l’Etat a l’obligation de protéger le « droit à la vie, à la liberté et à la sécurité des personnes », il trouve cependant « trompeur » et « peu clair » de développer cette argumentation « exclusivement » au sujet des personnes « victimes de discrimination et de violence à cause de leurs différences de comportement sexuel ».
En effet, souligne Mgr Tomasi, les droits cités « doivent être universellement respectés ». « Si l’on particularise ou développe des droits spéciaux pour des groupes de personnes spéciaux, explique-t-il, on met en danger l’universalité de ces droits. » Cela crée en outre « une menace » pour « la souveraineté nationale et les institutions sociales, culturelles et religieuses qui travaillent au bien commun de tous les membres de la famille humaine ».
L’archevêque fait également part de la « préoccupation » du Saint-Siège devant les tentatives de « définir de nouvelles catégories, introduire de nouveaux termes, tels que « orientation sexuelle » et « identité de genre » qui sont « ambigus de nature » puisqu’ils n’ont pas de « définition précise » dans les instruments internationaux des droits de l’homme.
Le Saint-Siège recommande donc « avec insistance » de préserver et maintenir l’universalité des droits de l’homme. Il estime que « les graves problèmes de discrimination et violence » devraient être résolus « à l’échelle des gouvernements nationaux et locaux, de la société civile, des responsables religieux et culturels », c’est-à-dire « sur la base du principe de subsidiarité ».