« Gender » : Distinguer la théorie de la réalité scientifique

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« Gènéthique » fait le point

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ROME, Mardi 6 septembre 2011 (ZENIT.org)–« Gender : Distinguer la théorie de la réalité scientifique », titre « Gènéthique », la synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune. En ce temps de rentrée scolaire, il est d’autant plus d’actualité de comprendre les enjeux.

La presse fait état de la polémique sur le contenu des manuels de sciences et vie de la terre (SVT) des classes de première, qui évoquent la théorie du genre (gender), et sur la demande, formulée par 80 députés, de faire retirer ces manuels (cf. Synthèse de presse d’août 2011).

Dans leur lettre adressée au ministre de l’Education nationale Luc Chatel, les députés rappellent qu’il est du devoir de l’Etat de « contrôler le contenu des manuels scolaires dont disposent les lycéens ». Selon Luc Chatel, si les programmes de SVT rédigés par le ministère de l’Education nationale prévoient bien « la question de l’éveil à la sexualité en classe de première », ils ne font pas référence à la théorie du gender dont la présence dans les manuels relève de la « totale liberté éditoriale » des éditeurs scolaires. Si certains éditeurs ont effectivement souhaiter évoquer la théorie du gender, « c’est aux enseignants de décider dans le cadre de leur liberté pédagogique s’ils veulent ou non aborder ces questions », a estimé Luc Chatel.

Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole de Ségolène Royal, a critiqué l’initiative des députés qui tentent selon elle de « s’immiscer dans la définition des programmes scolaires ou la rédaction des manuels qui sont de la responsabilité des scientifiques ». Pour les parlementaires qui s’opposent à ces manuels, la théorie du genre est précisément une « théorie » d’ordre philosophique et sociologique qui n’est pas « scientifique » et n’a pas sa place dans un cours de SVT. Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, appelle ainsi à « distinguer ce qui relève d’une vérité scientifique et ce qui relève d’une théorie » : « c’est comme si on présentait dans les manuels d’économie la théorie marxiste comme une théorie scientifique », explique-t-il. Le député UMP Henri Pagnol qui travaille sur les questions d’éducation pour Jean-Louis Borloo, estime quant à lui que si, « dans une société adulte, il est légitime de débattre de l’identité et de l’orientation sexuelles », il faut toutefois « revenir à l’esprit de la fameuse lettre de Jules Ferry aux instituteurs : toujours prendre garde de ne pas heurter la conscience de l’enfant et de ses parents ».

Pour Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, la critique des députés est légitime. Il propose « qu’on mette très rapidement en place une mission d’information parlementaire sur les programmes dans les livres scolaires ». Il se dit choqué par le fait d’ « ériger une idéologie en réalité scientifique ». Interrogé sur la proposition de Christian Jacob sur radio J, Luc Chatel a affirmé, le 4 septembre 2011, qu’il « verrait d’un très bon oeil qu’il puisse y avoir un éclairage des parlementaires  sur ces sujets qui sont difficiles. (…) C’est une initiative intéressante ».

Ayant mis en place un groupe de travail et de réflexion sur la théorie du gender, Mgr Pierre d’Ornellas n’a pas souhaité s’exprimer sur la démarche des députés. Il souligne que la dignité de la masculinité et la dignité de la féminité « méritent l’attention la plus sérieuse qui soit ». « Un jeune veut construire sa personnalité d’homme ou de femme sur la vérité intégrale de son être (…). Il ne peut se construire dans sa liberté que sur la base de son identité. Naître avec une identité sexuelle est un cadeau à recevoir avec joie. Les adultes ont la mission de montrer aux jeunes qu’il s’agit d’un cadeau, pour que chacun s’épanouisse en vérité et en liberté, en devenant ce qu’il est, homme ou femme, sans avoir peur de sa sexualité ni de l’altérité sexuelle ».

© Gènéthique

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ZENIT Staff

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