ROME, Lundi 20 décembre 2010 (ZENIT.org) – Evoquant la tentative d’interdire les crucifix dans les lieux publics en Italie, Benoît XVI a estimé que le pays avait eu une « vision correcte de la laïcité » en défendant cet « emblème par excellence de la foi chrétienne » qui parle à tous et n’est donc pas un facteur discriminant.
Benoît XVI a reçu, le 17 décembre dernier, le nouvel ambassadeur d’Italie près le Saint-Siège, Francesco Maria Greco, venu lui présenter ses lettres de créance.
Dans son discours, Benoît XVI a rappelé que « l’Etat est appelé à protéger non seulement les droits des croyants à la liberté de conscience et de religion, mais aussi le rôle légitime de la religion et des communautés religieuses dans la sphère publique ».
« Le juste exercice et la reconnaissance de ce droit permettent à la société de profiter des ressources morales et de l’activité généreuse des croyants », a-t-il expliqué. « C’est pourquoi on ne peut pas penser obtenir un authentique progrès social en prenant la voie de la marginalisation ou même du refus explicite du facteur religieux, comme on entend aujourd’hui le faire de différentes manières ».
Devant le nouvel ambassadeur d’Italie près le Saint-Siège, le pape est revenu sur l’affaire des crucifix, lorsqu’en novembre 2009, de nombreuses voix, dont le Conseil d’Etat italien, s’étaient élevées contre une sentence de la cour européenne des Droits de l’homme de Strasbourg qui demandait d’enlever les crucifix des salles de classes en Italie.
Benoît XVI a notamment évoqué cette tentative « d’éliminer des lieux publics l’exposition des symboles religieux, à commencer par le crucifix, qui est certainement l’emblème par excellence de la foi chrétienne, mais qui, en même temps, parle à tous les hommes de bonne volonté et, comme tel, n’est pas un facteur discriminant ».
Et de saluer la réaction du gouvernement italien qui, à ce sujet, s’est placé « en conformité à une vision correcte de la laïcité », a-t-il estimé.
Benoît XVI a aussi évoqué « la manière dont aujourd’hui, des violations ouvertes de la liberté religieuse sont accomplies ». « Face à cette réalité douloureuse, la société italienne et ses autorités ont démontré une sensibilité particulière pour le sort de ces minorités chrétiennes qui, en raison de leur foi, subissent des violences, sont discriminées ou sont contraintes à une émigration forcée de leur patrie ».
« Je souhaite – a conclu le pape – que puisse grandir partout la conscience de cette problématique et que, par conséquent, les efforts pour voir réaliser partout et pour tous le plein respect de la liberté religieuse soient intensifiés ».
Le nouvel ambassadeur d’Italie près le Saint-Siège, Francesco Maria Greco, est âgé de 60 ans. Il a notamment été chef de bureau au ministère des affaires étrangères (1997-2000) ; conseiller pour les affaires internationales du ministère de la défense (2000-2002) ; ambassadeur à Jakarta (2002-2006) ; vice inspecteur général du ministère des affaires étrangères et des bureaux à l’étranger (2007-2008) ; directeur général pour la promotion et la coopération culturelle au ministère des affaires étrangères (2009-2010).
Marine Soreau