ROME, Vendredi 24 décembre 2010 (ZENIT.org) - L'archevêque de La Havane, à Cuba, le cardinal Jaime Ortega Alamino, présente dans son message de Noël, la réponse à la grande crise que traverse non seulement l'île mais l'humanité tout entière : redécouvrir le Christ.

Selon le cardinal, « notre monde est affligé de deux grandes crises : une caractérisée par la situation économique, par la misère, par les changements climatiques, qui peuvent influer sur la vie animale, la vie végétale et la vie de l'homme. Une crise pour ainsi dire matérielle ».

« Cette crise s'accompagne en même temps d'une autre crise : celle des vertus de l'homme, certains individus ou peuples étant devenus égoïstes, incapables de prendre des décisions qui peuvent sauver l'humanité, ou vivant dans le luxe et les dépenses effrénées, sans se préoccuper de la misère de tant d'autres ».

« C'est une crise de l'éthique due à une perte du sens des valeurs, pour avoir oublié ou défié l'ordre naturel », souligne l'archevêque de La Havane. « C'est une crise de la conscience : la ligne de séparation entre le bien et le mal a disparu. C'est la crise spirituelle de l'humanité devenue plus transcendante comparée à la crise matérielle, car cette dernière est due à la chute spirituelle de l'homme ».

« Le moment de cette crise spirituelle coïncide avec une étape de l'histoire récente où l'on a cherché à éliminer Dieu de l'horizon spirituel de l'homme. C'est le moment de l'athéisme d'Etat ou de l'athéisme laïciste, c'est la période où le monde chrétien a inversé le sens des priorités dans l'ordre social, oubliant le sage conseil évangélique de Jésus - 'Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et sa justice et toute chose vous sera donnée en plus ' - se mettant d'abord à chercher tout le reste : abondance de biens matériels, pouvoir économique et politique, argent, succès. Partout Dieu a été mis à l'écart et a fini par être exclu de la vie des hommes et des peuples ».

Selon le cardinal Ortega, « cet oubli de Dieu est à la base de cette grande crise spirituelle de l‘homme aujourd'hui. Une partie essentielle de l'humanité s'est habituée à ne pas croire, à ne pas vivre en croyant, et ce manque de foi s'étend à tout le contexte humain : on ne croit pas à la famille, on ne croit pas au bien commun, on ne croit pas à un avenir meilleur. Hommes et peuples deviennent sceptiques. Ils sont comme prostrés devant leur avenir et non pas d'espérance ».

« Face à toutes ces choses qui ne vont pas bien dans notre monde et entre nous », souligne le cardinal, « j'ai une seule proposition à vous faire pour que vous ne vous laissiez pas entraîner par la crise spirituelle et ainsi éviter qu'elle ne vous envahisse »: « Je vous invite à faire comme les bergers qui, la nuit de Noël, ont entendu l'annonce des anges : 'Ne craignez point, dans une étable de Bethléem est né pour vous le Sauveur, le Messie, le Seigneur', et se sont mis en marche en disant : ‘Allons voir ce qu'a fait le Seigneur pour nous'. Mettez-vous en marche, allez trouver Jésus, regardez-le avec foi dans son pauvre berceau de paille ».

« C'est le Sauveur, celui qui vient vous sauver du néant, du manque d'intérêt, de la peur de l'avenir, du désespoir », conclut le cardinal.