ROME, Lundi 27 septembre (ZENIT.org) – Benoît XVI ne craint pas les confrontations et les débats, a affirmé le secrétaire particulier de Benoît XVI, Mgr Georg Gänswein, qui salue le « courage » du pape.
Mgr Gänswein rappelle que ce pape, qu’il qualifie de « pape de la parole », a véritablement à cœur de réaffirmer « le nœud de la foi chrétienne : l’amour de Dieu pour l’homme, qui trouve dans la mort en croix de Jésus et dans sa résurrection une expression indépassable ».
Mgr Gänswein a profité de la remise du prix italien Capri San Michele pour son livre « Benoît XVI urbi et orbi. Avec le Pape à Rome et sur les chemins du monde » (Libreria Editrice Vaticana, 2010), pour dresser un bilan des 5 premières années du pontificat de Benoît XVI.
Dans cette intervention publiée par L’Osservatore Romano, Mgr Gänswein évoque notamment le côté « chaleureux » et la « simplicité » de l’ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Sans compter le « courage » qui marque son pontificat : « Benoît XVI ne craint pas les confrontations et les débats. Il appelle par leur nom les insuffisances et les erreurs de l’Occident, il critique cette violence qui prétend avoir une justification religieuse », affirme-t-il. Benoît XVI « ne cesse jamais de rappeler qu’on tourne le dos à Dieu avec le relativisme et l’hédonisme et en imposant la religion par la menace et la violence ».
Foi et raison au cœur de la pensée de Benoît XVI
Au centre de la pensée du pape, on trouve la question du rapport entre foi et raison ; entre religion et renonciation à la violence. Pour Benoît XVI, souligne encore Mgr Gänswein, « la réévangélisation de l’Europe et du monde sera possible quand les hommes comprendront que la foi et la raison ne s’opposent pas mais se complètent ».
Au fond, affirme-t-il encore, « le pape souhaite réaffirmer le nœud de la foi chrétienne : l’amour de Dieu pour l’homme, qui trouve dans la mort en croix de Jésus et dans sa résurrection une expression indépassable. Cet amour est le centre immuable sur lequel se fonde la confiance chrétienne dans le monde, mais aussi l’engagement à la miséricorde, à la charité, à la renonciation à la violence ».
« Le message du successeur de Pierre est aussi simple que profond : la foi n’est pas un problème à résoudre, elle est un don à redécouvrir, jour après jour. La foi donne la joie et la plénitude ».
Le secrétaire de Benoît XVI affirme enfin que « si tous les yeux et caméras sont pointés sur le pape, il n’est pas question de lui ». « Le Saint-Père ne se met pas au centre, ne s’annonce pas lui-même », mais il annonce Jésus-Christ, « le seul rédempteur du monde ». « La foi aide à vivre, la foi offre la joie, la foi est un grand don : voilà la conviction la plus profonde du pape Benoît », ajoute-t-il.
Benoît XVI : un style qui lui est propre
Chaque pape répond à l’appel de Jésus avec « sa personnalité » et « sa sensibilité », a aussi voulu expliquer le secrétaire particulier du pape. « Benoît XVI n’est pas Jean-Paul II », souligne-t-il. « Dieu n’aime pas la répétition ni les photocopies ».
Mais pourtant, « – voilà quelque chose de vraiment singulier et édifiant – le pape Benoît XVI s’est présenté au monde comme le premier dévot de son prédécesseur ; c’est un acte de grande humilité, qui surprend et suscite l’admiration ».
Le pape Benoît XVI a donné à l’Eglise et au monde une étonnante leçon de style pastoral : « celui qui commence un service pastoral – voilà sa leçon – ne doit pas effacer les traces de celui qui a travaillé précédemment, mais doit poser humblement ses pieds dans les traces de celui qui a marché et s’est fatigué avant lui ». Ainsi, Benoît XVI « a accueilli cet héritage et le construit avec son style humble et réservé, avec ses paroles calmes et profondes, avec ses gestes mesurés mais incisifs ».
« Jean-Paul II a été le pape des grandes images. Benoît XVI est le pape de la parole, de la force des mots : il est un théologien plus qu’un homme de grands gestes, un homme qui ‘parle’ de Dieu », affirme-t-il encore.
Marine Soreau