ROME, Vendredi 17 septembre 2010 (ZENIT.org) – A Londres, le pape Benoît XVI invite à « créer des ponts d’amitié entre croyants » : « Les religions côte à côte pour le bien de l’humanité » : tel est le titre de L’Osservatore Romano en italien du 18 septembre à propos de la rencontre interreligieuse qui a eu lieu ce matin, 17 septembre, à l’université Saint Mary.
Voeux pour Yom Kippour
Le pape a remercié spécialement le représentant de l’islam, le Docteur Azzam et le Grand-Rabbin, Lord Sacks, des vœux qu’ils lui ont adressés au nom de tous. A l’occasion des fêtes d’automne, le pape a spécialement salué la communauté juive de Grande-Bretagne et du monde entier en souhaitant « une heureuse et sainte célébration du Yom Kippour ».
Le pape a réaffirmé l’engagement catholique au dialogue en disant : « Les catholiques, en Grande-Bretagne et à travers le monde, continueront à travailler pour construire des ponts d’amitié avec les autres religions, pour réparer les faux-pas du passé et pour encourager la confiance entre les individus et les communautés ».
« En tant que membres de différentes traditions religieuses, travaillant ensemble pour le bien de la communauté au sens large, nous attachons une grande importance à cette dimension « côte à côte » de notre collaboration, qui complète l’aspect ‘face à face’ de notre dialogue permanent », a déclaré le pape.
Le pape a souligné que la « question la plus importante » est celle du « sens ultime de notre existence humaine ».
Réciprocité et non persécution
C’est ce qui rend d’autant plus important le dialogue des religions dans le monde actuel. Le pape a rappelé l’engagement catholique dans ce sens, spécialement depuis le concile Vatican II : « L’Église catholique a souligné de façon particulière l’importance du dialogue et de la coopération avec les membres des autres religions ».
Il implique la « réciprocité », souligne le pape qui en appelle à la liberté religieuse, déplorant les persécutions : « Afin d’être fécond, ce dialogue exige une réciprocité de la part de tous les partenaires du dialogue et des membres des autres religions. Je pense en particulier à des situations existant dans certaines parties du monde où la coopération et le dialogue entre les religions exigent le respect mutuel, la liberté de pratiquer sa propre religion et de prendre part à des actes de culte publics, ainsi que la liberté de suivre sa propre conscience sans subir l’ostracisme ou la persécution, même si l’on s’est converti d’une religion à une autre ».
« Une fois ce respect et cette ouverture établis, les personnes de toutes les religions travailleront efficacement ensemble pour la paix et la compréhension mutuelle, et porteront ainsi un témoignage convainquant face au monde », a ajouté le pape.
Différents niveaux de dialogue
Mais plus encore, Benoît XVI souhaite un dialogue « à différents niveaux », et qui ne se limite pas à des « discussions formelles ».
Il encourage « le dialogue de la vie » qui « nécessite que l’on vive simplement les uns à côté des autres et que l’on apprenne ainsi les uns des autres à grandir dans la connaissance et le respect mutuels ».
Il encourage le « dialogue de l’action » qui « nous rapproche dans des formes concrètes de collaboration, lorsque nos intuitions religieuses inspirent nos efforts en faveur du développement humain intégral, de la paix, de la justice et d’une gestion responsable de la création ».
Il suggère par exemple la défense de « la vie humaine à toutes ses étapes » et de « la non-exclusion de la dimension religieuse des individus et communautés dans la vie de la société ».
Pour ce qui est du dialogue « officiel », le pape encourage non seulement des échanges « au plan théologique », mais aussi un partage des « richesses spirituelles », un échange d’expériences de « prière » de « contemplation », et le témoignage de la « la joie de notre rencontre avec l’amour de Dieu ».
Le pape relève des « initiatives positives » prises en Grande Bretagne, citant le document des Évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles « Meeting God in Friend and Stranger », où ils soulignent que « l’effort pour parvenir à l’amitié avec les membres des autres religions devient un aspect familier de la mission de l’Église locale (n. 228), une caractéristique particulière du paysage religieux de ce pays ».
Anita S. Bourdin