Allemagne : Benoît XVI pour une « culture de la personne »

Un nouvel ambassadeur près le Saint-Siège

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ROME, Lundi 13 septembre 2010 (ZENIT.org) – Le pape appelle de ses vœux le retour à une haute « culture de la personne », en Allemagne, mais pas seulement.

Benoît XVI a reçu ce matin en audience le nouvel ambassadeur d’Allemagne près le Saint-Siège, M. Walter Jürgen Schmid, qui lui a présenté ses Lettres de Créance. Dans son discours, le pape a évoqué les rapports de l’Etat et de la religion, la famille, les biotechnologies et les medias, mais aussi de futurs bienheureux, figures de la résistance au nazisme.

Le pape a évoqué le sens de cinq prochaines béatifications : le 19 septembre 2010, à Münster, d’un prêtre catholique martyr du régime nazi, Gerhard Hirschfelder, et en 2011, de quatre autres prêtres (Georg Häfner à Würzbourg, Johannes Prassek, Hermann Lange et Eduard Müller à Lübeck). Avec les aumôniers de Lübeck, on honorera aussi le pasteur évangélique Karl Friedrich Stellbrink.

« De la contemplation de ces figures de martyrs, il apparaît toujours plus clairement et de façon exemplaire, comment certains hommes, grâce à leurs convictions chrétiennes, sont disposés à donner leur vie pour la foi, pour le droit d’exercer librement leur croyance, pour la liberté de parole, pour la paix et pour la dignité humaine », a souligné Benoît XVI.

Mais le pape a également fait observer que « nombreux sont les hommes qui montrent une inclination pour des conceptions religieuses plus permissives », ce qui fait que « l’homme perd sa force morale et spirituelle », que « le développement complet de la personne » a des carences ainsi que « la culture de la personne ».

Benoît XVI explique l’enjeu : « Ils substituent au Dieu du christianisme qui se révèle dans la bible, un être suprême, mystérieux et indéterminé, qui n’a qu’une vague relation avec la vie personnelle de l’être humain ».

« Si Dieu n’a pas une volonté qui lui est propre, le bien et le mal, à la fin, ne peuvent plus être distingués », remarque le pape.

C’est ainsi que « l’agir social est toujours plus dominé par l’intérêt privé et par le calcul du pouvoir, au détriment de la société ».

C’est dans un tel contexte que les personnes ayant la foi ont le devoir de suivre « de façon positive et critique le développement de nouveaux rapports entre Etat et religion, y compris au-delà des grandes Eglises chrétiennes jusqu’ici déterminantes ».

Le pape préconise le retour à « un fort attachement à la religion » tel que des « hommes de foi et martyrs du passé » l’ont vécue, qui s’accompagnait d’une haute « culture de la personne ».

« Il peut se trouver, a regretté le pape, qu’une société de la culture de la personne s’abaisse », et il fait remarquer que « souvent, cela découle, paradoxalement, de la croissance du niveau de vie »

Dans ce contexte, le pape exprime quelques préoccupations de l’Eglise : « La tentative croissante d’éliminer de la conscience de la société le concept chrétien de mariage et de famille ».

« Or, insiste le pape, l’Eglise ne peut pas approuver des initiatives législatives qui impliquent une ré-évaluation de modèles alternatifs de vie de couple et de la famille », parce qu’ils conduisent à « l’affaiblissement des principes de droit naturel et ainsi à la relativisation de toute la législation tout comme à la confusion quant aux valeurs de la société ».

Benoît XVI explique sa seconde préoccupation quant aux nouvelles possibilités de la biotechnologie et de la médecine : « Ils nous mettent souvent dans des situatione difficiles » comme sur la lame d’un rasoir. C’est pourquoi le pape insiste sur le devoir « d’étudier diligemment ces méthodes » pour voir où elles peuvent être « une aide pour l’homme » et où au contraire « il s’agit d’une manipulation de l’homme, de la violation de son intégrité et de sa dignité ».

« Nous ne pouvons pas refuser ces développements, mais nous devons être très vigilants » devant le danger pour l’humanité : « Lorsque l’on commence à distinguer, et souvent cela arrive dans le sein maternel, entre vie digne et vie indigne, aucune autre phase de la vie ne sera épargnée, et encore moins la vieillesse et la maladie ».

Ce qui est en jeu, a souligné le pape, c’est la « construction d’une société humaine ».

Troisième élément, le pape a attiré l’attention sur la « fidélité à la vérité ». Il a évoqué « certains phénomènes » dans les medias publics soumis à une forte « concurrence », et « poussés à susciter le plus d’attention possible ». L’on cherche la « nouvelle » au détriment de « la vérité du récit » a t-il-dit.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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