Euthanasie et limitation de l’acharnement thérapeutique, quelle différence ?

Explications d’une femme médecin membre de l’Académie pontificale pour la vie

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ROME, Mercredi 3 décembre 2008 (ZENIT.org) – Ce qui fait la différence entre l’euthanasie et la limitation de l’acharnement thérapeutique, c’est l’intention ou non de tuer, explique une femme médecin chilienne.

Selon Paulina Taboada, membre de l’Académie pontificale pour la vie (PAV), pour qu’il y ait spécifiquement euthanasie, il faut avoir l’intention de donner la mort.

Dans son intervention à l’occasion du Congrès international sur le thème « Personnes, culture de vie et culture de mort », organisé à Itaici (São Paulo) par la PAV en collaboration avec la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), du 25 au 28 novembre, la doctoresse a cité les cas de Hannah, une petite fille anglaise, et de Eluana, en Italie, pour illustrer la différence entre euthanasie et acharnement thérapeutique.

Hannah, 13 ans, a une leucémie. La chimiothérapie a endommagé gravement son coeur. Elle a refusé de subir une transplantation cardiaque, parce que l’intervention chirurgicale n’aurait que peu de chances de réussir, et même en cas de succès, des soins médicaux intensifs seraient nécessaires. Elle a demandé de mourir avec dignité.

Dans le cas de Eluana, son père, Giuseppe Englaro, a mené un long combat devant la justice italienne pour obtenir l’autorisation d’interrompre l’alimentation et l’hydratation artificielles qui maintiennent en vie sa fille, âgée de 37 ans, en état de coma depuis 1992 à la suite d’un accident de la route.

Dans le cas de Eluana, a-t-elle expliqué, à la question de savoir « s’il y a limitation de l’acharnement thérapeutique, ma réponse est : non. Il y a bien l’intention de donner la mort en interrompant quelque chose qui la maintiendrait en vie dans un état (végétatif) chronique.

Dans le cas d’Hannah, « pour les journalistes il y a euthanasie, mais moi je dis : non, il s’agit d’un cas de légitime limitation de l’acharnement thérapeutique et on peut refuser une transplantation cardiaque qui ne garantit pas la conservation de la vie, ce qui serait la situation idéale ».

Evaluation

Dans une autre conférence du congrès, Mgr Maurizio Calipari (Italie), lui aussi membre de la PAV, a explicité trois aspects du « dynamisme d’évaluation » des moyens possibles de traitement médical pour les malades graves.

Il y a l’évaluation des facteurs objectifs, qui  relève de la responsabilité de l’équipe médicale ; l’évaluation des facteurs subjectifs, qui appartient au patient ou à la personne qui en est responsable ; et le jugement de synthèse, qui est « une décision moralement adéquate et opératoire, pratique ». 

Comme il l’a expliqué, « l’évaluation objective prend en considération les éléments d’ordre technique et médical. Utilisant les instruments techniques mis à disposition, elle est effectuée par l’équipe médicale, dont c’est le rôle spécifique ».

Le second point concerne le patient ou son responsable légitime, qui doit évaluer s’il y a des facteurs qu’il estime extraordinaires dans le traitement qui lui est proposé.

En premier lieu, l’équipe médicale « évalue si l’utilisation du moyen est proportionnée ou disproportionnée », autrement dit « si elle est adaptée à l’objectif médical ». Ensuite, le patient doit analyser les conditions d’« ordinarité et extraordinarité ».

Le jugement de synthèse, à partir de l’adéquation des considérations du côté médical et de celui du patient, appréciera si les moyens de traitement sont « obligatoires, optionnels ou illicites ».

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ZENIT Staff

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