ROME, Jeudi 28 août 2008 (ZENIT.org) - Les chanoines réguliers qui suivent la règle de saint Augustin - dont c'est aujourd'hui la fête liturgique - fêtent, en 2008, à la fois les 900 ans de la fondation de l'abbaye de Saint-Victor à Paris et les 40 ans de la refondation de la branche masculine, en France, indique le site Internet de la conférence épiscopale française (CEF).

Au IVème siècle, Augustin, évêque d'Hippone, instituait pour son clergé un type de communauté permettant de mener conjointement une vie d'esprit monastique et un ministère, souligne le site : telle est l'origine de la règle dite de saint Augustin qui a inspiré, au cours des siècles, et continue d'inspirer la vie de nombreuses congrégations de chanoines réguliers.

Une année de fête pour les 900 ans de l'abbaye Saint-Victor

Cette fête de saint Augustin est marquée, à la maison mère de Champagne-sur-Rhône, par une conférence du P. de La Sougeole, dominicain, enseignant à Fribourg, sur le thème : « L'Eglise communion dans le monde d'aujourd'hui », en présence de nombreux évêques et des abbés de Notre-Dame de Triors et de Notre-Dame des Neiges.

« Comme nous avons une activité pastorale assez soutenue, il nous a semblé important d'inviter d'abord les évêques avec lesquels nous sommes en lien par nos prieurés implantés, à leur demande, dans leurs diocèses ainsi que des évêques amis de la communauté», remarque le P. Marc Bonningues prieur de Saint Pierre de Champagne.

Activités pour l'année jubilaire

Les 2 et 3 mai ce 900ème anniversaire avait été célébré en l'église Saint-Etienne-du-Mont, à Paris, sur la « Montagne Sainte-Geneviève » où Philippe de Champeaux, fondateur des chanoines de Saint Victor, s'était retiré. La congrégation s'est aussi rendue en pèlerinage au Puy-en-Velay, pour fêter Notre Dame de Bonne Nouvelle. En juin, elle était en retraite communautaire à l'Hospice du Grand-Saint-Bernard.

Du 24 au 27 septembre, un colloque international sera organisé au collège des Bernardins de Paris par l'Institut de recherche et d'histoire des textes du CNRS, l'Ecole pratique des hautes études et la Société des études victorines.

Un rassemblement de tous les amis de la congrégation sera organisé à Ars du 9 au 11 novembre.

En lien avec la coopération missionnaire du diocèse de Viviers, la congrégation, qui est présente en Tanzanie, conclura l'année jubilaire à l'Epiphanie 2009 par une journée de réflexion missionnaire, à laquelle participera, notamment, le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon.

Outre la maison-mère de Champagne, chacun des prieurés participe à cette année jubilaire par des rencontres, pèlerinages, conférences : « A chaque fois, souligne le P. Marc Bonningues, c'est l'occasion de relire le message de la vie des chanoines aujourd'hui, en faisant connaître l'héritage remarquable qui s'est enrichi au fil des siècles ».

Histoire de la fondation

En 1108, explique la même source, Guillaume de Champeaux chanoine de Notre-Dame et écolâtre de la cathédrale (dirigeant l'école rattachée à l'église cathédrale, il avait eu Abélard, parmi ses élèves), s'était retiré avec quelques disciples sur la Montagne Sainte Geneviève, auprès d'une chapelle dédiée à saint Victor. Officiellement reconnue en 1113 quand son fondateur devint évêque de Chalons, la jeune abbaye devint un grand centre universitaire. L'ordre de Saint Victor comptera une quarantaine de maisons réparties à travers l'Europe, de l'Italie jusqu'au Danemark.

Refondée en 1968 à Champagne, sur les bords du Rhône, par trois prêtres de l'abbaye suisse de Saint-Maurice, la nouvelle Congrégation victorine a repris la tradition de l'abbaye parisienne de Saint-Victor.
Aimer et servir l'Eglise, ainsi peut se résumer l'idéal des chanoines de Saint-Victor. Menant une vie fraternelle et de prière liturgique, dans leurs prieurés, ils sont aujourd'hui 69 pères et frères en France à exercer des ministères variés : service des paroisses, aumôneries, enseignement, prédication, services des plus pauvres, dialogue œcuménique et interreligieux, ouverture de centres spirituels.

Ils sont répartis dans cinq maisons : la maison-mère de Champagne, prieurés de Bourg-les-Valence (Drôme), Chancelade (Dordogne), Montbron (Charente) et Basotu (Tanzanie).