ROME, Mercredi 4 juin 2008 (ZENIT.org) – L’archevêque de Kirkuk (Irak), Mgr Louis Sako, a demandé sur les antennes de Radio Vatican que les chrétiens d’Irak ne soient pas oubliés.
Les chrétiens irakiens sont actuellement confrontés à « tant de problèmes et de dangers », mais grandes sont « leur confiance et leur espérance dans le Seigneur », souligne Mgr Sako dans un entretien réalisé à l’occasion du premier anniversaire de l’assassinat du père Ragheed Aziz Ghanni et de trois sous-diacres de l’Eglise chaldéenne.
Mgr Sako a eu une pensée spéciale pour le père Ragheed, qu’il a eu comme élève, pour ses camarades et pour l’archevêque de Mossoul, Mgr Paulos Faraj Rahho, retrouvé mort après son enlèvement, il a quelques mois.
« Nous avons besoin de la paix et de la réconciliation. C’est cela que nous attendons de ce sacrifice »; car pour nous « ce sont des martyrs qui sont morts ».
L’archevêque a également évoqué la situation difficile de son pays, surtout pour la minorité chrétienne qui a vu tant de ses membres quitter l’Irak.
« Cette émigration forcée est une vraie tragédie, a-t-il souligné. Quand les chrétiens nous quittent, nous devenons de plus en plus faibles et de plus en plus minoritaires ».
« Pour faire revenir les réfugiés, il faut que l’Eglise locale, aussi bien en Irak que dans les pays voisins, aient une pastorale qui puisse vraiment aider les chrétiens, les familles, à rentrer. Car c’est ici qu’est leur histoire, toute la mémoire de l’Eglise et tout le patrimoine chrétien ».
L’archevêque de Kirkuk pense que quelques chrétiens ayant fui l’Irak pourraient revenir et s’installer dans des régions moins touchées par les conflits.
« On pourrait les aider à revenir vers le nord, dans ces villages chrétiens, où la sécurité est plus grande, en essayant par exemple de créer de petits projets pour les faire travailler. Je pense que cela est possible », a-t-il ajouté.
La situation contraire représenterait « une grande perte pour nous, mais également pour nos musulmans, considérant notre ouverture, également morale, et notre témoignage chrétien ».
Pour cette raison, Mgr Sako demande, « de tout cœur », à l’Eglise et à la communauté internationale de ne pas oublier les chrétiens irakiens.
« Chercher à aider les minorités à rester et à veiller sur leur patrimoine religieux, ethnique, religieux, culturel et social, a-t-il conclu, est en effet un devoir. Tout cela représente une richesse ».