ROME, Mardi 20 mai 2008 (ZENIT.org) – A propos du congrès international de l’Ordo virginum, et après le discours de Benoît XVI aux participantes (cf. Zenit du 15 mai 2008), voici une réflexion de Mgr Francesco Follo, Observateur permanent du Saint-Siège à l’UNESCO sur la virginité de l’Eglise et de tout baptisé.
Le congrès a réuni, à Rome, du 14 au 20 mai, quelque 500 femmes consacrées à Dieu au cœur du monde, venant de 52 pays.
« Une vocation qui aide à comprendre le mystère de la virginité dans l’Eglise »
Au coeur du discours du Saint-Père aux participantes du congrès de l’Ordo Virginum sur le thème « virginité consacrée dans le monde, un don pour l’Eglise et dans l’Eglise », le 15 mai 2008, il les a notamment invitées à saisir le mystère et la tendresse que chacune porte en elle.
Le mot « tendresse » est à comprendre non pas comme une douce attitude de Dieu envers sa créature, mais surtout comme la capacité de Dieu à accueillir la personne humaine dans la totalité de ses « facteurs », dans l’intégralité de son être, qui est exigence de vérité, de justice, d’amour, de beauté, de vie authentique. En bref, nous pourrions dire avec saint Clément d’Alexandrie: « Dans sa mystérieuse divinité, Dieu est Père. Mais sa tendresse pour nous le fait devenir mère ».
C’est donc une invitation à prendre conscience du fait que les vierges consacrées sont appelées à vivre leur vocation pour aider à comprendre le mystère de la virginité de l’Eglise.
Saint-Augustin d’Hippone s’est exprimé en ces termes: « Le Christ a façonné l’Eglise comme une vierge. Dans la foi, elle est vierge. Selon la chair, elle n’a qu’un petit nombre de vierges vouées à Dieu, mais selon la foi, elle doit avoir tous [les baptisés] comme vierges, hommes et femmes » (Discours 213, 7, PL 38, 1064).
Ce qui doit rester vivant dans l’intégrité de la foi, gardée fidèlement chez les chrétiens, par la puissance de la grâce du baptême, devient aussi intégrité physique dans certaines personnes choisies, et ceci parce que l’Eglise naît du sein virginal de la Mère de Dieu. Et le pape Léon le Grand a dit: « C’est d’une façon nouvelle qu’est venu au monde celui qui voulait apporter au corps des hommes le don nouveau de la pureté immaculée. La virginité, qui, chez les hommes, ne peut rester intact dans la naissance, doit devenir une fin à imiter dans la re-naissance » (Prédication de Noël 2,2, PL 54, 195 ss).
A partir de l’Incarnation de Dieu et de la grâce du baptême, fleurit cette race sainte dont l’Eglise dit, dans le Pontifical romain: « Tout en protégeant la bénédiction nuptiale, qui découle de l’état matrimonial, il doit y avoir des âmes plus nobles qui renoncent à la communauté physique de l’homme et de la femme, et tendent au mystère que le mariage contient pour donner tout leur amour au mystère indiqué par le mariage, en se consacrant à Celui qui est époux et fils de la virginité éternelle » (pp. 146-147).
C’est en ceci que consiste le bonheur éternel:que nous, pauvres enfants d’Eve, nous sommes devenus enfants de cette vierge qu’est l’Eglise, qu’en elle nous possédons de façon sûre la vérité du Christ, qu’en elle nous devenons saints et immaculés pour le jour où le Seigneur viendra.
C’est pourquoi, quelle que soit notre profession de foi dans cette Eglise, c’est à l’honneur de la Vierge Marie, c’est pour l’amour de la Mère de Dieu, et une profession de foi de la vierge Eglise.
C’est en effet en Marie que l’Eglise est devenue mère de Dieu virginale. C’est-à-dire que ce qui a été donné à Marie selon la chair, l’Eglise le possède selon l’esprit, et les vierges consacrées en deviennent les témoins qualifiées et maternelles. De fait, sainte Thérèse d’Avila aimait à répéter que ce n’est pas absence de désir, mais intensité de désir, et à la lumière de ces paroles on comprend cette affirmation: « La Madone a été mère parce que vierge ».
Et c’est en quelque sorte le développement de ce que saint Paul a écrit aux Corinthiens: « Je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. Elle est vierge dans l’intégrité de l’esprit, dans la plénitude de l’amour, dans la concorde de la paix » (2 Cor 11, 2-3)
© Mgr Francesco Follo – 2008
Traduction, Anita S. Bourdin