ROME, Mercredi 14 mai 2008 (ZENIT.org) - « La famille migrante et itinérante » est le thème, fort actuel, de la XVIII session plénière du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, en cours depuis hier et jusqu'au 15 mai.

Les travaux, organisés au siège du dicastère, à l'intérieur de la Cité du Vatican, réunissent 26 membres (cardinaux, archevêques et évêques) de divers pays, 14 consulteurs de différentes nationalités et des experts de disciplines inhérentes aux neuf secteurs de mobilité humaine confiés au Conseil pontifical.

Les catégories de personnes relevant de ces domaines sont : les migrants économiques, les réfugiés, les étudiants étrangers, les nomades, les gens du cirque et des foires, les touristes et pèlerins, les marins, pêcheurs et plaisanciers, le personnel de l'aéroport et les personnes sur les routes (automobilistes, garçons et filles de la rue, personnes sans domicile fixe).

Durant son intervention, à l'ouverture des travaux, le président du Conseil pontifical, le cardinal Renato Raffaele Martino, a illustré le thème du congrès en partant des dernières orientations pastorales prises par le conseil concernant ces divers domaines.

Le cardinal Martino a évoqué les souffrances de la famille confrontée à la mobilité humaine, tout en rappelant qu'il n'est pas rare que la famille elle-même soit « un des facteurs propulseur de la mobilité des personnes »: « on émigre pour aider la famille, pour finir parfois entre les mains de trafiquants de personnes humaines ».

Pour ceux qui se déplacent, explique le cardinal, « la famille devrait constituer un point de référence ».

« La famille est la cellule vitale de toute société » a-t-il rappelé. « Il faut donc favoriser le rapprochement des familles divisées à cause de la mobilité d'un ou plusieurs de ses membres, comme dans le cas des réfugiés ».

Le cardinal Martino a évoqué le rôle éducateur de la famille : « Par l'exemple et le dialogue, les parents peuvent devenir les catéchistes de leurs enfants, en leur offrant une culture de la vie, dans le respect des valeurs, dans l'harmonie des relations, dans l'observance de la religion et la sauvegarde de la création », a-t-il dit.

Pour sa part, le secrétaire du dicastère, Mgr Agostino Marchetto, est intervenu sur le thème « la pensée, l'action et les changements suivis et entrepris par le Conseil depuis la dernière assemblée plénière », soulignant que l'attention de l'Eglise universelle et du monde entier, en cette période, s'est focalisée sur la question du phénomène migratoire.

Dressant un tableau des activités menées par le dicastère, concernant ses divers domaines d'intervention, Mgr Marchetto a fait savoir que la section réservée à la problématique du migrant était actuellement engagée dans des initiatives de collaboration et de soutien en faveur d'Eglises locales confrontées à des situations particulièrement difficiles dans ce domaine, qu'il s'agisse de migrants nationaux ou internationaux.

Concernant la section Tourisme et pèlerinages, le Conseil pontifical est engagé surtout dans des activités de promotion visant à donner « un nouveau visage au tourisme ». Un tourisme, a-t-il dit, « capable de semer la compréhension parmi les personnes et de favoriser la coexistence pacifique entre les peuples, pas seulement d'Europe ».

En 2006, a poursuivi Mgr Marchetto, a été inauguré le 117ème centre de l'Apostolat de la Mer dans le monde, à Fujaïrah (Emirats Arabes Unis). Puis, l'année suivante, le Conseil a publié un « manuel pour aumôniers et agents pastoraux de l'Apostolat de la mer », en remplacement d'un premier manuel paru en 1990.

Concernant le secteur nomade, le Conseil pontifical a présenté et publié en 2006 les Orientations pour une pastorale des gitans, « le premier document de l'Eglise, dans sa dimension universelle, consacré à la population gitane et aux nomades en général ».

Du 22 au 25 septembre 2007, Rome a accueilli la première rencontre mondiale de prêtres, diacres, religieux et religieuses gitans, à laquelle sont intervenues plus de 40 personnalités provenant de 9 pays européens (France, Italie, Lituanie, République Tchèque, Roumanie, Slovaquie, Espagne, Ukraine et Hongrie) et du Brésil.

A noter par ailleurs la publication le 19 juin 2007 des « Orientations pour la pastorale de la rue », un ouvrage en quatre parties : les usagers des chemins de fer et de la route ; les femmes de la rue ; les enfants de la rue ; les sans domicile fixes.

Le Conseil pontifical, a ajouté Mgr Marchetto, s'est également intéressé à d'autres aspects comme « la coopération inter-dicastères à la curie romaine », « la dimension œcuménique » et « la coopération au sein de l'Eglise ».

Sur le thème proprement dit des travaux de l'assemblée plénière, le secrétaire du dicastère a souligné que la famille migrante ou itinérante « doit avoir un rôle de protecteur vis-à-vis des valeurs humaines et cultuelles dans un monde devenu de plus en plus mobile ».

« Il ne suffit pas de concevoir la famille migrante comme un simple bénéficiaire de l'action pastorale et charitable de l'Eglise », a dit Mgr Marchetto, « il faut la rendre protagoniste de l'évangélisation dans le domaine qui lui est spécifique ».

« Autrement dit, la famille migrante et itinérante, devrait reconnaître sa vocation spécifique de témoin, témoin de l'alliance pascale du Christ, en recevant dans la foi la vie évangélique ; et recevoir ne veut pas dire agir passivement ! ».

Roberta Sciamplicotti

Traduit de l'italien par Isabelle Cousturié