Prochain congrès de la Miséricorde divine à Cracovie

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Synthèse du premier congrès par Tugdual Derville pour « France Catholique »

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ROME, Lundi 7 avril 2008 (ZENIT.org) – Le deuxième congrès international sur la Miséricorde divine aura lieu en Pologne, à Cracovie, au sanctuaire de Lagiewniki, a annoncé le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, vendredi matin, comme le rappelle Tugdual Derville dans cet article à paraître dans France Catholique.

Premier congrès de la Miséricorde divine à Rome (2-6 avril)

Quatre mille fidèles de deux cents nations différentes se sont réunis à Rome du 2 au 6 avril pour étudier et célébrer la miséricorde divine.

« Une étincelle », c’est par ce mot que le cardinal Dziwisz a résumé et clos le premier Congrès apostolique mondial de la Miséricorde qui s’est tenu pendant quatre jours dans une basilique Saint-Jean du Latran bondée, mais aussi dans les rues de Rome. Cette étincelle doit maintenant « allumer le feu de la Miséricorde dans le monde entier » jusqu’au « retour du Seigneur » a alors murmuré en souriant l’archevêque de Cracovie qui fut collaborateur intime du pape Jean-Paul II pendant toute la durée de son pontificat.

Lors de la cérémonie d’ouverture du mercredi, Stanislas Dziwisz, invité à se boucher les oreilles, avait été présenté par le cardinal Schönborn, président du Congrès, comme une « relique vivante » du pape Jean-Paul II, dont c’était le troisième anniversaire de la mort.

Or, l’appel à annoncer la Miséricorde constitue bel et bien l’héritage du grand pape, venait d’expliquer l’archevêque de Vienne. Tous les participants en étaient déjà persuadés. C’était la raison de leur présence à Rome à l’appel de plusieurs cardinaux encouragés par le pape Benoît XVI qui a célébré, place Saint-Pierre, la messe d’ouverture du Congrès. Des six continents, beaucoup étaient d’ailleurs venus avec des images – voire des affiches – reproduisant l’une des icônes du Christ de Miséricorde, peintes sur les indications de sainte Faustine, dont ils font déjà rayonner le message dans leurs pays et leurs communautés. Mais le trésor spirituel de la Miséricorde – avec ses fruits – devait être davantage partagé pour être mieux découvert. Pour cela, la liturgie fut prioritaire chaque jour, avec des laudes joyeuses et de solennelles messes internationales.

La prière et les sacrements étaient donc au cœur du programme, mais aussi l’évangélisation, dans la rue, aux abords des nombreuses églises ouvertes à l’adoration et à la confession, et, le soir, sur la très touristique place Navone où un podium était dressé.

La dévotion commune à la Miséricorde divine reliait paisiblement les cœurs de tous ces fidèles. Cette communion était d’autant plus manifeste qu’elle s’exprimait dans la diversité des cultures et des sensibilités spirituelles, comme l’attestait la multiplicité des congrégations et communautés présentes. Dans l’élan de sainte Faustine et du pape Jean-Paul II, c’est un cadeau infini de Dieu qui fut comme déballé pendant trois jours.

Le mot Miséricorde était décliné en de multiples langues, avec des approches complémentaires : théologie, témoignage, liturgie, exégèse, prière, chant, jeux scéniques… Le mystère, en dévoilant ses facettes, n’en devenait que plus profond et lumineux. Certains orateurs s’exprimaient en enseignants, d’autres en prédicateurs, comme le père Daniel-Ange, avec la fougue qu’on lui connaît, d’autres encore en simples témoins, à l’image du cardinal Philippe Barbarin. L’archevêque de Lyon évoquait longuement l’amitié profonde qu’il a nouée avec un dignitaire musulman. Ils se sont rendus ensemble en Algérie sur la tombe des moines de Tibhirine, et son ami est allé jusqu’à lui confier son émerveillement devant la prière du Notre Père qu’il se dit en mesure de prononcer. La Miséricorde est pour tous.

Sœur Elvira, fondatrice des communautés du Cénacle aide de jeunes toxicomanes à s’arracher à leur addiction. Quand elle fut invitée à s’exprimer, elle ne dit presque rien, mais les écrans de télévision disposés dans la basilique permirent à tous les fidèles de voir que la Miséricorde éclairait son regard. De même, ils purent entendre, grâce à la traduction simultanée en six langues, ce qu’elle conseille aux jeunes qui en ont beaucoup voulu à leurs parents avant de se convertir : « Quand tu vas retrouver ton père avec lequel tu es fâché, cours vers lui dès que tu le vois, étreins-le, et compte lentement jusqu’à sept, sans desserrer les bras, ni rien dire. Alors, vous pleurerez, lui et toi, et vous serez réconciliés. »

Tous les participants comme les orateurs en furent persuadés : l’annonce de la Miséricorde est la réponse par excellence à la crise de la famille comme à la paganisation des sociétés occidentales, à la culture de la guerre comme à celle de l’avortement ou de l’euthanasie. C’est une clé majeure de la nouvelle évangélisation. En écoutant un de ses frères dans l’épiscopat (Mgr Bagnard, évêque de Belley-Ars) raconter – lors de l’atelier francophone – les sanglots du curé d’Ars pour les pécheurs, Mgr Leonard, qui lui succèda à la tribune, ne put retenir ses larmes, avant de proposer une méditation sur l’eau jaillie du côté du Christ déjà mort, devenue immense fleuve d’eau vive de Miséricorde. Dans l’assistance, chacun mesura le don reçu, ou, a contrario, ce qu’il serait devenu sans ce cœur de Dieu penché sur ses misères.

Lors de la dernière demi-journée, le témoignage stupéfiant de la rwandaise Immaculée Ilibagiza, qui a pardonné à celui qui a massacré toute sa famille, se prolongea. Pour ne pas retarder la célébration de la messe, le cardinal Dziwisz préfèra renoncer à prendre la parole. Il promit son témoignage sur le « pape de la Miséricorde », attendu par de nombreux fidèles, pour un second congrès. Le cardinal Schönborn l’annonça en Pologne, au sanctuaire de sainte Faustine dédié à la divine Miséricorde. Mgr Dziwisz répondit : « Vous êtes tous invités ! ».

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ZENIT Staff

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