ROME, Mardi 1er janvier 2008 (ZENIT.org) – C’est un appel à la réconciliation des chrétiens que le prieur de la Communauté de Taizé a lancé aux quelque 40.000 jeunes réunis pour la rencontre annuelle organisée par la Communauté, cette année, à Genève, en Suisse. La réconciliation est le cœur même de l’Evangile, a expliqué frère Alois.
Environ 40.000 jeunes dont 30.000 étrangers représentant entre autres tous les pays d’Europe (2800 Français, 110 Belges, plus de 9000 Polonais, environ 10.000 Suisses) se sont rassemblés à Genève du 28 décembre 2007 au 1er janvier 2008.
Une méditation, traduite en vingt langues, a été proposée chaque soir par frère Alois, prieur de la Communauté de Taizé. Le 30 décembre, il a lancé un « appel à la réconciliation des chrétiens ».
« Autrefois, au nom de la vérité de l’Evangile, les chrétiens se sont séparés. Aujourd’hui, au nom de la vérité de l’Evangile, nous voulons nous réconcilier », a-t-il affirmé.
« Comment être crédibles en parlant d’un Dieu d’amour si nous demeurons séparés ? Ne perdons plus tant d’énergies dans des oppositions, parfois au sein même de nos Eglises », a-t-il exhorté.
« Dans le Christ Dieu s’est réconcilié l’humanité : Il nous accueille en lui et il nous communique sa propre vie. En ce sens, la réconciliation n’est pas une dimension de l’Evangile parmi d’autres, elle en est le cœur même. Elle est le rétablissement d’une confiance entre Dieu et l’homme, et celle-ci transforme les relations entre les hommes », a expliqué le prieur de la Communauté de Taizé.
« Notre recherche de réconciliation ne peut qu’être analogue à la démarche de Dieu envers nous. Elle signifie d’aller les uns vers les autres pour réaliser un échange de dons », a-t-il expliqué.
Pour favoriser l’unité entre les chrétiens le successeur de frère Roger a encouragé les jeunes à organiser des rencontres le plus souvent possible.
« Retrouvons-nous ensemble plus souvent en présence de Dieu dans l’écoute de sa Parole, le silence et la louange. Nous retrouver ainsi dans des veillées de prière, c’est déjà anticiper une unité, c’est laisser l’Esprit Saint nous unir déjà. Et cela permettra sans doute aussi au dialogue théologique d’avancer », a-t-il déclaré.
« De telles veillées de réconciliation pourront dépasser des cloisonnements de nos sociétés. Nous pouvons y réunir des gens qui d’habitude ne se rencontrent pas, par exemple des étrangers et des gens du pays. Nous pouvons préparer de telles veillées dans des lieux significatifs : sur la frontière entre deux pays, dans une prison, dans un quartier qui souffre de violences, avec des enfants abandonnés …. », a-t-il poursuivi.
« Ainsi nous pouvons contribuer à une civilisation marquée plus par la confiance que par la méfiance. Pour frère Roger confiance en Dieu et confiance en l’être humain étaient inséparables. La confiance en Dieu implique de prendre des responsabilités pour les autres », a-t-il ajouté.
« A vous, les jeunes, il appartient de prendre l’initiative, a encouragé frère Alois. Ceux qui ont des responsabilités dans les Eglises vous soutiendront. C’est d’abord à vous, les jeunes, de préparer ces ‘veillées de réconciliation’ ».
Le prieur de la Communauté a conclu en rappelant que la Communauté de Taizé poursuivait son « pèlerinage de confiance » à travers le monde, en organisant notamment une rencontre au Kenya, en novembre 2008 et la prochaine rencontre de jeunes en Europe, du 29 décembre 2008 au 2 janvier 2009, à Bruxelles, en Belgique.
Gisèle Plantec