Le cardinal Dziwisz, archevêque de Cracovie et secrétaire particulier du pape Jean Paul II pendant 39 ans, a fait référence aux nombreuses déclarations des papes Jean Paul II et Benoît XVI sur l’Europe religieuse : « L’Europe ne peut vivre sans âme, a-t-il affirmé. Elle a besoin de respirer avec deux poumons pour son propre bien et comme signe d’espérance pour le monde ».
Pour le cardinal polonais, Jean Paul II a été un personnage clef dans la libération de l’Europe. Le cardinal a en outre souligné la grande influence que les Carmes espagnols, saint Jean de la Croix et sainte Thérèse d’Avila ont exercée sur lui.
Pour sa part, Georges Weigel a relevé que « l’Europe souffre d’une profonde crise morale de civilisation face aux Etats-Unis ». L’auteur de la biographie de Jean Paul II « Témoin de l’espérance » a cité le jésuite Henri de Lubac pour affirmer qu’il existe un humanisme athée qui se bat pour la libération de l’homme et pour l’affirmation de son autonomie, en voulant tuer Dieu le Père.
Il a également cité le philosophe Charles Taylor et son « humanisme exclusif » et a déploré que dans l’Europe d’aujourd’hui, on ne puisse faire appel à aucune valeur religieuse, morale ou transcendante pour soutenir la politique.
Au cours d’une conférence de presse précédant l’acte d’investiture, auquel près de 300 personnes ont assisté, le cardinal Dziwisz et l’écrivain Georges Weigel ont fait part de quelques unes de leurs expériences vécues aux côtés de Jean Paul II.
Le cardinal Dziwisz a fait savoir combien l’Espagne était importante pour le pape, et combien il avait été reconnaissant à l’égard des nombreux espagnols partis prêcher dans des terres lointaines en Asie et en Afrique. « Travailler à ses côtés était pour moi une grâce immense », a-t-il dit. « Il a vécu comme un saint, car l’homme devient saint tout au long de sa vie ».
L’ancien secrétaire de Jean Paul II a expliqué que le pape avait perçu son attentat comme une grâce, estimant que l’Eglise en avait besoin. Concernant sa manière de prier, il a expliqué que, jeune déjà, il priait allongé par terre, les bras ouverts en forme de croix.
Concernant ses enseignements sociaux, le cardinal Dziwisz a rappelé que Jean Paul II avait reçu beaucoup de critiques, mais qu’il avait toujours voulu garder une ligne indépendante, détachée de toutes contingences politiques.
Pour finir, Georges Weigel a fait l’éloge du travail réalisé par le cardinal Dziwisz durant ses fonctions de secrétaire du pape. Un service, a-t-il souligné, caractérisé par « une vie spirituelle profonde » et un réel esprit d’ouverture qui le poussait à toujours essayer d’ouvrir les portes et à ne jamais les fermer.