ROME, Vendredi 9 novembre 2007 (ZENIT.org) – Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, sera créé cardinal par Benoît XVI lors du consistoire public du samedi 24 novembre, et il recevra des mains du pape l’anneau cardinalice lors de la messe célébrée ne la solennité du Christ Roi par Benoît XVI entouré du collège cardinalice. Zenit lui a demandé ses sentiments également au lendemain de son élection comme président de la conférence des évêques de France.
Zenit – Mgr Vingt-Trois, Benoît XVI vous a choisi pour être cardinal le 24 novembre prochain : qu’est-ce que signifie pour vous ce nouvel appel ?
Mgr Vingt-Trois – La décision du Saint Père de me nommer cardinal m’a beaucoup touché puisqu’elle manifeste de manière éclatante la confiance que le Pape nous fait, à tous ceux qu’il appelle ainsi à devenir des conseillers proches. Je la reçois comme une invitation à un engagement plus fort et plus déterminé dans le témoignage de la foi et le service de l’Église universelle.
Zenit – Vous venez d’être élu président de la conférence des évêques de France : que représente cette nouvelle tâche ?
Mgr Vingt-Trois – Les évêques de France m’ont élu avec deux vice-présidents pour assurer l’animation de la Conférence épiscopale et notamment les Assemblées plénières. C’est un service pastoral très stimulant : il demande de nous que nous soyons attentifs en même temps à la participation de chacun des évêques et aux points sensibles de notre vie sociale sur lesquels les baptisés peuvent et doivent développer le témoignage de l’Évangile.
Zenit – L’un des sujets abordés par les évêques de France réunis à Lourdes est le ministère sacerdotal et la formation des nouveaux prêtres : qu’est-ce qui vous paraît essentiel dans ce domaine ?
Mgr Vingt-Trois – Depuis 25 ans, de nombreuses initiatives ont été prises. Certaines se sont enracinées et fortifiées, d’autres ont dû être interrompues ou corrigées. Malgré une réelle convergence des convictions des évêques, cette période a révélé beaucoup de différences dans leur mise en œuvre. Le moment nous a paru venu de faire le point sur ces initiatives et de partager nos réflexions sur ce sujet. Je suis heureux qu’un groupe de travail ait permis de commencer cette réflexion.
Zenit – Lorsqu’un jeune entend la voix du Christ, comme un fin murmure, que faut-il pour que mûrisse et grandisse une vocation ?
Mgr Vingt-Trois – Il faut du temps, de la patience et un appel. Le temps et la patience pour enraciner et approfondir l’appel du Christ et la réponse qui lui est donnée. L’appel porte sur la mission. Quelle est l’orientation missionnaire qui va motiver des jeunes à donner leur vie ?
Zenit – Vous avez beaucoup travaillé aux questions de la famille : tous les mercredis Benoît XVI dit un mot à l’adresse des jeunes mariés. Comment les soutenir dans leur chemin, alors que tant d’unions scellées par le sacrement se finissent par une séparation ?
Mgr Vingt-Trois – Croire à la puissance de l’amour. Puissance de l’amour de Dieu pour l’humanité, amour indéfectible. Puissance de l’amour des époux engagés définitivement l’un envers l’autre. Trouver des époux qui donnent le témoignage de la stabilité de cet amour. Manifester la place privilégiée des familles et la joie des familles.
Zenit – Etre cardinal, c’est aussi entrer davantage dans la sollicitude de Pierre – qui préside à la charité – pour l’Eglise universelle : comment voyez-vous cela ?
Mgr Vingt-Trois – En étant plus et mieux relié aux autres Églises dans le monde. C’est un effort d’information mais aussi une attention du cœur.
Zenit – Vous venez de publier deux livres dont « Les signes que Dieu nous donne » (Parole et Silence) : une bonne partie de l’opinion publique estime au contraire que Dieu ne donne pas de signes…
Mgr Vingt-Trois – Les signes ne sont signes que pour ceux qui ont des yeux pour les voir. Pour d’autres, ce sont des événements neutres ou sans signification. Pour celui qui croit en l’amour de Dieu, les signes foisonnent.
Zenit – L’autre livre a pour titre : « Croire, espérer, aimer » (Presses de la Renaissance). Pourquoi ces trois vertus théologales ?
Mgr Vingt-Trois – Parce qu’il me semble que beaucoup de nos contemporains auraient besoin de « croire, espérer et aimer ».