ROME, Jeudi 27 septembre 2007 (ZENIT.org) – Le vicaire patriarcal de l’Eglise latine pour Israël, Giacinto-Boulos Marcuzzo, confirme l’existence d’ « un vrai dialogue qui n’est pas un dialogue apparent » entre chrétiens et musulmans en Terre Sainte.
« Je ne veux pas exagérer, mais nous avons fait beaucoup de chemin dans ce domaine », a- t-il affirmé dans un entretien publié mardi par le journal italien l’ « Avvenire ».
Egalement évêque auxiliaire de Jérusalem et évêque titulaire d’Emmaüs, Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo est originaire de Trévise (Italie) et vit depuis 46 ans en Terre Sainte.
« Si avec les juifs nos discussions sont d’ordre théologique, avec les musulmans elles portent sur les valeurs sociales », ajoute l’évêque.
« Avec le grand rabbinat d’Israël en particulier, nous avons entamé un dialogue à plusieurs niveaux, sur la famille, l’éducation, le sens du sacré, le rapport entre la religion et l’Etat », un pas en avant dont Mgr Marcuzzo relève toute l’importance, rappelant que « pendant des siècles le rabbinat a été considéré comme une entité ‘antagoniste’ à l’Eglise ».
Mgr Marcuzzo évoque également l’accord signé en 1993 entre le Saint-Siège et l’Etat d’Israël et fait remarqué que « même si cet accord, d’un point de vue diplomatique, n’a pas donné de grands résultats, il a néanmoins encouragé la confiance réciproque et suscité, sur le plan religieux, une quantité incroyable d’initiatives ». Selon lui, c’est ce qui manque le plus en Terre Sainte ».
Il relève par ailleurs l’importance des pèlerinages dans la région : « On découvre toujours plus qu’il n’y a pas que des éléments d’archéologie, comme des murs, des inscriptions, ou des lieux géographiques comme les montagnes, les fleuves ou les lacs, mais qu’il existe aussi une communauté chrétienne qui descend des premiers croyants en Jésus Christ : un aspect qui n’est pas à prendre à la légère car ces communautés sont la mémoire vivante de Jésus ».
« Même si juifs et musulmans de cette terre, a poursuivi Mgr Marcuzzo, ne croient pas en Jésus Christ, ils ne l’excluent pas, et les rencontrer là, dans leur ce qu’ils vivent, est un fait qui ne laisse pas les pèlerins indifférents ».
Actuellement, les pèlerinages sont entrepris de manière plus consciente, constate t-il. « Partir en pèlerinage c’est aller à la redécouverte de la dimension historique, géographique et visible de notre foi », qui « n’est pas une doctrine, une philosophie ou une morale, mais avant tout une alliance de Dieu avec l’homme ».
« C’est pourquoi, a conclu Mgr Marcuzzo, il est si important de redécouvrir la réalité historique dans laquelle nous trouvons les signes de cette alliance ».