Le 12 septembre dernier, Anthony Liu Bainian, vice-président de l’Association patriotique des catholiques chinois, a indiqué que la Conférence des évêques catholiques de Chine, instance réunissant les évêques « officiels » de l’Eglise catholique en Chine, avait approuvé l’élection du P. Joseph Li Shan sur le siège épiscopal du diocèse de Pékin.
L’agence Ucanews rapporte que, selon le Bureau des Affaires étrangères du diocèse de Pékin, l’ordination aura lieu le vendredi 21 septembre prochain, jour de la saint Matthieu, bien qu’aucune annonce officielle ne soit encore venue confirmer cette date (1). A cette heure, les noms de l’évêque consécrateur et des évêques qui l’assisteront ne sont pas connus.
Agé de 42 ans, le P. Joseph Li Shan prendra ainsi la succession de Mgr Michael Fu Tieshan, décédé le 20 avril dernier (2). Formé au séminaire diocésain de Pékin, ordonné à la prêtrise en 1989, le P. Li Shan est décrit comme une personnalité relativement effacée et honnête. Sur les forums et les sites Internet de la communauté catholique de Chine, les informations à son propos ne font pas ressortir d’éléments négatifs. N’ayant pas étudié à l’étranger, le P. Li Shan n’a que peu de contacts avec l’étranger. Curé de paroisse jusqu’au 24 août dernier, il est aussi vice-président de la Commission pour les Affaires ecclésiales du diocèse de Pékin et membre de l’Assemblée municipale populaire de la ville de Pékin. Son élection par un presbyterium élargi a pris place le 16 juillet dernier (3).
Dans le contexte actuel de l’Eglise catholique en Chine se pose la question de l’éventuelle approbation par Rome de cette élection et du choix du candidat élu. De toute évidence, le choix du futur évêque de Pékin, capitale politique de la République populaire de Chine, revêt un caractère sensible. A l’issue des funérailles de Mgr Fu Tieshan – dont le mandat épiscopal n’avait pas été reconnu par Rome –, célébrées le 27 avril dernier au Cimetière révolutionnaire de Babaoshan, dans la banlieue de Pékin, Anthony Liu Bainian avait déclaré que le diocèse de Pékin disposait de prêtres capables pour prendre la succession de l’évêque décédé et qu’il n’y aurait donc pas de consultation avec le Vatican à ce sujet. Le vice-président de l’Association patriotique des catholiques chinois avait justifié son propos en rappelant que la Chine et le Saint-Siège n’entretenaient pas de relations diplomatiques et que, de ce fait, l’Eglise en Chine n’avait pas de relations officielles avec lui : il était donc difficile de dire si les noms des candidats à l’épiscopat devaient ou non être communiqués à Rome (4).
S’agissant du P. Li Shan, il semble que Rome n’ait pas encore fait connaître sa décision. Si l’ordination a bien lieu le 21 septembre prochain, elle s’inscrirait dans la ligne des propos récemment tenus par Anthony Liu Bainian, qui a déclaré vouloir voir une accélération des ordinations épiscopales dans l’Eglise de Chine où de très nombreux sièges épiscopaux sont vacants. Outre le diocèse de Pékin, des élections ont eu lieu dans les diocèses de Canton, du Ningxia, de Yichang (Hubei) et de Hohhot (Mongolie intérieure). Pour Canton, le Ningxia et Yichang, les candidats choisis auraient reçu l’assentiment du pape. Le 8 septembre dernier, le diocèse « officiel » du Guizhou a reçu un nouvel évêque coadjuteur, en la personne du P. Paul Xiao Zejiang, ordonné évêque avec l’accord des structures « officielles » de l’Eglise en Chine et celui du Saint-Siège.
(1) Ucanews, 14 septembre 2007
(2) Voir EDA 462
(4) Voir EDA 463