ROME, Dimanche 30 septembre 2007 (ZENIT.org) - Au cours d’une récente visite au siège de l’organisme « Aide à l’Eglise en détresse » (AED), sa béatitude Antonios Naguib, patriarche d’Alexandrie des coptes catholiques, a expliqué combien la situation juridique contradictoire du pays en matière de religion constitue une entrave à l’action de l’Eglise en Egypte.

D’un côté, a-t-il expliqué, la Constitution garantit la liberté religieuse et la liberté de conscience, mais de l’autre, cette même constitution stipule que l’islam est religion d’Etat et la loi islamique « la base fondamentale du système juridique ».

Selon le patriarche, la plupart des musulmans vivent selon la « sharia » (la « loi islamique » selon laquelle un musulman ne peut se convertir à une autre religion, sous peine d’être puni, voire même condamné à mort).

A cela s’ajoute, toujours selon l’Eglise en Egypte, un autre grave problème dû à cette situation confuse au niveau juridique et qui entraîne de nombreuses difficultés au moment d’obtenir une autorisation pour construire des temples.

L’Eglise doit beaucoup insister pour obtenir ces autorisations, a expliqué le patriarche. Le problème est lié à une loi du XIXème siècle toujours en vigueur dans le pays, qui entrave la construction d’édifices de culte pour les chrétiens.

Malgré cela, l’évêque reconnaît que, dans la société, certaines voix se sont élevées pour demander le changement de cette norme, et que plusieurs intellectuels musulmans ont pris position en faveur de droits égaux pour tous les citoyens. Le patriarche Naguib espère que les choses changeront bientôt.

Quoiqu’il en soit, il déplore que ces questions soient actuellement traitées de façon très arbitraire, expliquant que leurs solutions dépendent, dans une large mesure, des personnes qui en ont la charge.

Il arrive parfois que la personne qui détient l’autorité sur un problème particulier, ait fréquenté une école catholique. On peut alors espérer en sa « bonne volonté », souligne-t-il dit. Cette circonstance montre par ailleurs l’importance des écoles tenues par l’Eglise, qui accueillent également beaucoup de jeunes musulmans, a-t-il ajouté

Le patriarche a expliqué que généralement, les personnes qui ont fréquenté ces écoles lorsqu’elles étaient enfants et qui y ont fait une bonne expérience, peuvent faire preuve d’une meilleure compréhension et favoriser la cohabitation, dans les relations entre musulmans et chrétiens.

La très grande majorité de la population égyptienne (près de 80 millions d’habitants) est musulmane. L’Eglise copte orthodoxe compte environ 8 millions de fidèles, l’Eglise copte catholique seulement 250.000.

L’Eglise catholique comprend sept diocèses pour un total de 11 évêques et 150 prêtres. Bien qu’elle ne représente qu’une toute petite minorité, elle gère de nombreuses écoles et institutions sociales, toutes ouvertes également aux membres d’autres religions.