ROME, Vendredi 31 août 2007 (ZENIT.org) – Le diocèse de Hongkong a publié une version chinoise corrigée de la lettre du pape aux catholiques chinois, explique « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris, dans son édition du 1er septembre 2007 (EDA 468, http:/eglasie.mepasie.org).
Le 3 juillet dernier, trois jours après la publication par le Vatican de la lettre du pape Benoît XVI aux catholiques de Chine (1), le cardinal Zen Ze-kiun, évêque de Hongkong, avait souligné le fait que la version chinoise du texte papal, que ce soit celle en caractères simplifiés ou en caractères classiques, contenaient quelques erreurs et approximations de traduction, en comparaison de ses versions anglaise et italienne. Le 15 juillet, le Kung Kao Po, l’hebdomadaire en langue chinoise du diocèse, a publié une traduction chinoise revue et corrigée du texte pontifical, qui, selon le cardinal, « aidera ceux (des sinophones) qui ne maîtrisent pas les langues étrangères à comprendre les intentions originelles » du texte signé par le Saint Père.
Outre l’édition du 15 juillet du Kung Kao Po, 30 000 livrets portant la version révisée de la lettre ont été imprimés en caractères classiques (en usage à Hongkong) et 30 000 autres en caractères simplifiés (en usage en Chine continentale). Leur diffusion gratuite à travers les paroisses du diocèse de Hongkong a été voulue, a indiqué le cardinal, pour que les catholiques de Hongkong aient un accès direct au texte pontifical et le diffusent, via leur parenté et contacts, en Chine continentale. Le diocèse a par ailleurs pris le soin d’envoyer plusieurs exemplaires du texte révisé au gouvernement chinois, par l’intermédiaire du Bureau de liaison du gouvernement central chinois à Hongkong.
Les 16, 17 et 18 juillet, le cardinal a présidé trois sessions de questions-réponses dans des paroisses de Hongkong, afin d’expliquer aux fidèles le contenu et le contexte de la lettre. Le 18 juillet, à la paroisse Saint Patrick, il a confirmé l’information selon laquelle il avait proposé au Saint-Siège d’envoyer une équipe d’experts pour relire la version chinoise avant publication, car « travailler à une traduction de l’italien vers le chinois est un travail délicat ». Mais sa proposition n’a pas reçu de réponse et Mgr Zen a précisé avoir reçu le texte chinois définitif quatre jours avant sa publication officielle.
Après en avoir discuté avec son auxiliaire, Mgr John Tong Hon, et le cardinal Paul Shan Kuo-hsi, de Taiwan, les trois prélats sont tombés d’accord pour estimer que le texte chinois était « difficile à comprendre et contenait des erreurs » (2). Assisté d’experts, le cardinal a consacré une semaine à retravailler la version chinoise de la lettre et, selon l’un de ces experts, Anthony Lam Sui-ki, chercheur au Centre du Saint-Esprit du diocèse de Hongkong, le texte révisé est « plus clair, plus cohérent et conceptuellement plus correct ». A titre d’exemple, Anthony Lam cite l’expression « organismes de l’Etat », utilisée au point n° 7 (second paragraphe) de la lettre du pape, pour décrire « les organismes qui ont été imposés comme les principaux responsables de la vie de la communauté catholique ».
Au-delà des questions de traduction et de diffusion de la lettre en Chine, le cardinal a rappelé son im-portance pour les évêques du continent. Ces derniers, « très isolés, se rencontrent rarement et connais-sent mal ce que pensent leurs pairs dans l’épiscopat », a-t-il souligné, ajoutant que la lettre pourra leur servir de point commun de référence dans les relations qu’ils ont avec les autorités chinoises.
(1) Voir EDA 467
(2) Au sujet de certaines de ces erreurs de traduction, voir le NDLR de la rédaction d’Eglises d’Asie qui accompagne la publication de la Note explicative de la lettre du pape (EDA 467 – Dossier, p. 20)