ROME, Jeudi 30 août 2007 (ZENIT.org) – Le président de la conférence des évêques italiens (CEI), Mgr Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes, souligne l’engagement des jeunes pour préparer avec enthousiasme la rencontre avec Benoît XVI à Lorette, les 1er et 2 septembre. Il évoque aussi la catastrophe écologique des incendies criminels qui ravagent l’Italie et différents pays d’Europe. Mgr Bagnasco dit aussi un mot de l’enquête de Bruxelles sur les soi-disant avantages fiscaux de l’Eglise en Italie.

Consciemment ou non, les jeunes, disait-il, au micro de Radio Vatican, « attendent de la rencontre avec le Saint-Père, que jaillisse une réponse à ce qui constitue le coeur des jeunes d’aujourd’hui ».

« En dépit des apparences, précisait l’archevêque, et tant de facteurs contradictoires dans le monde des jeunes d’aujourd’hui, y compris des épisodes de grave incohérence, le coeur des jeunes est profondément et sincèrement à la recherche d’idéaux élevés, de quelque chose de grand qui vaille la peine de donner sa vie, d’investir ses énergies. Le monde des jeunes d’Italie – croyant et non-croyant – voit donc, je pense, dans la figure du Saint-Père, de façon très particulière, une réponse aux idéaux élevés qu’ils cherchent et qu’ils attendent ».

L’un des aspects de la rencontre de Lorette est aussi le respect de la création, et dans ce contexte, Mgr Bagnasco évoquait les incendies qui ravagent une partie de l’Europe en disant à propos des incendiaires : « J’éprouve tout d’abord une grande tristesse pour ces personnes qui agissent ainsi, comme des délinquants, soit de façon pathologique (pour se créer un film dont ils soient les acteurs), soit pour des raisons d’intérêt économique, individualistes. Il y a aussi la douleur de voir détruit ce patrimoine naturel qui est à la disposition de tous comme un don de Dieu.

Pour défendre la création, Mgr Bagnasco souhaite une « catéchèse toujours plus précise qui rappelle le fait que la création est – justement ) « créée » par Dieu par amour des hommes pour qu’elle soit un jardin, une maison, l’habitat dans lequel l’homme puisse se sentir chez lui et développer au mieux ses capacités, et la dimension sociale. Il s’agit donc d’une catéchèse qui favorise toujours davantage la conscience des personnes, ainsi qu’une conscience éthique. Il est nécessaire de retrouver la dimension éthique des valeurs, du bien et du mal, du vrai et du faux. Ce ne sont donc pas les émotions ou les intérêts particuliers qui peuvent être le critère de la moralité, mais les valeurs objectives qui sont inhérentes aux choses et qui requièrent de la part de tous conscience et respect ».

A propos de soi-disant aides fiscales dont l’Eglise catholique bénéficierait en Italie, ce qui a provoqué une enquête de Bruxelles, l’archevêque de Gênes dit espérer « une attitude sereine, sans préjugés, sans idéologie » de la part des enquêteurs. « Il est nécessaire qu’il y ait une approche de l’Eglise sans préjugés, sans idéologie, sans intérêts de partis, explicites ou cachés, et donc que l’on reconnaisse expressément l’œuvre continue de l’Eglise au cours des siècles, et aujourd’hui encore, en faveur des plus pauvres, et des plus faibles, en mettant à sa disposition les ressources humaines et économiques, financières, dont dispose la communauté chrétienne. Il faut en outre considérer – et cela aussi est connu – que certaines exemptions concernent des organismes non-profit, justement pour favoriser, pour reconnaître surtout, les objectifs de ces organismes à travers lesquels l’Eglise s’occupe de façon concrète, stable et continue, de la fragilité, de la faiblesse, de la pauvreté. Cela a une grande retombée au niveau social ».

Cette question touche le principe de la subsidiarité, au coeur de l’enseignement social de l’Eglise. A ce propos, Mgr Bagnasco ajoutait : « Je pense et j’espère que cette présence et cette action de subsidiarité qui a traversé les siècles et les millénaires de l’Eglise et de la communauté chrétienne sous toutes ses formes, sera reconnue à tous les niveaux, avec estime, avec confiance, et aussi avec gratitude ».