ROME, Mardi 21 août 2007 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a reçu, le 18 août, à Castel Gandolfo, le cardinal archevêque de Vienne, Christoph Schönborn qui invite les catholiques d’Autriche à sortir de leurs paroisses pour témoigner de la foi auprès des personnes les plus éloignées.

Le cardinal Schönborn était accompagné de Mgr Egon Kapellari, évêque de Graz-Seckau. La rencontre a eu lieu alors que se prépare la visite pastorale de Benoît XVI, du 7 au 9 septembre (cf. Zenit du 16 août 2007 pour le programme), à l’occasion du 850e anniversaire de la fondation du sanctuaire marial de Mariazell.

Le thème de la visite du pape est : « Regarder le Christ … et vous serez mes témoins ».

Au micro de Radio Vatican, le cardinal Schönborn a confié qu’après des années « très difficiles » pour l’Eglise d’Autriche, il y a une « prise de conscience, un courage plus explicite de la part des chrétiens d’Autriche, qui sentent que notre société a besoin de l’Evangile, de la foi, de la prière ». « Mais je dois dire, ajoutait-il, que je ne sais pas si, face à ce défi, nous sommes à la hauteur de ce que le Seigneur nous demande. Il nous demande d’aller de l’avant, de sortir de nos communautés pour témoigner de l’Evangile. Nous ne sommes pas encore suffisamment missionnaires ».

Pour ce qui est des priorités pastorales de l’Eglise, le cardinal Schönborn citait « la réalité du grand réseau des communautés paroissiales, qui ont une grande vitalité, mais aussi tous les problèmes qui découlent du manque de prêtres et de jeunes. Il s’agit donc d’encourager tout le réseau des paroisses de toute l’Autriche et c’est un des objectifs principaux du voyage du Saint-Père : en effet, on a invité à Mariazell en priorité les représentants des conseils pastoraux des paroisses. A leur adresse, le Saint-Père aura des paroles d’encouragement explicites. Un autre défi, cette fois ad extra, et donc en dehors des communautés paroissiales, est sans aucun doute l’esprit missionnaire : la disponibilité à s’ouvrir aux autres, à la majorité de la société, c’est-à-dire à la majorité de nos concitoyens qui souvent sont des personnes loin de la foi et de l’Eglise. Je le repète, le grand défi pour aujourd’hui est l’esprit missionnaire. Nous en avons fait l’expérience lors de la « Grande mission » de la ville de Vienne, d’où sont nées des initiatives misisonnaires encore à l’œuvre. Dans ce domaine aussi, nous attendons beaucoup de l’encouragement du Saint-Père : ‘Allez et témoignez de votre foi’ ».

En ce qui concerne la diffusion de l’enseignement social de l’Eglise, le cardinal Schönborn faisait observer : « Il faut dire avant tout qu’en ce moment la société autrichienne fait l’expérience d’un bien-être assez unique, peut-être inédit dans son histoire. En outre, le climat social est assez serein. Par exemple, il n’y a plus les grandes grèves du passé. Il y a du chômage, mais le taux est beaucoup plus bas que dans les autres pays. Nous devons remercier Dieu de cette situation très favorable. Mais d’autre part, il y a des situations préoccupantes. La première est l’augmentation constante et considérable du fossé entre riches et pauvres. Le nombre de personnes qui vivent à la limite la plus basse du bien-être ou sous le seuil de pauvreté est en augmentation constante. Ce phénomène est une conséquence de la mondialisation qui, évidemment n’est pas négative en soi, dans tous ses aspects (sûrement pas!) mais provoque une situation qui nous préoccupe tant. Un autre point, last but not least, concerne l’accueil de la vie. Cette grande blessure existe dans de nombreux pays européens, mais surtout chez nous, en Autriche. Le « oui » à la vie, à son commencement ou à sa fin naturelle, est toujours plus remis en question. C’est donc pour nous une très grande préoccupation. L’Eglise est très active dans ce domaine, pour aider les femmes en difficulté à accueillir leur enfant, ou pour favoriser l’alternative à l’euthanasie. Je parle ici concrètement du réseau des maisons dans lesquelles on offre l’accompagnement nécessaire, humain et chrétien, aux moribonds. Toutes ces initiatives sont très liées à l’Eglise et elles produisent un effet positif sur la société ».

Pour ce qui est des attentes à l’approche de la visite du pape, le cardinal Schönborn disait : « Avant tout l’encouragement et l’affermissement dans la foi, parce que cela a toujours été le rôle de Pierre : affermis tes frères… Je crois que, comme le Saint-Père l’a dit lui-même au début de son pontificat, Benoît XVI viendra au milieu de nous pour « montrer la beauté de la foi », pour montrer combien il est beau de suivre le Christ. Nous attendons cet encouragement avec foi ».