ROME, jeudi 21 juin 2007 (ZENIT.org).- La présidence allemande de l’Union européenne a organisé à Berlin, les 11 et 12 juin, une conférence internationale sur le handicap pour promouvoir une application urgente de la nouvelle “Convention internationale sur les droits des personnes handicapées ”, adoptée par les Nations unies.
D’après le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) “les cas de violation des droits de l’homme à l’encontre de personnes souffrant d’un déficit mental sont quotidiens”, a expliqué le Dr. Lee Jong-wook, directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé.
“Hélas – a-t-il ajouté –, trop souvent, à cause de mille autres engagements, ces problèmes tombent dans l’oubli et finissent par être totalement ignorés, alors qu’il existe plusieurs propositions pour changer cette situation, tant dans les pays majoritairement industrialisés que dans les pays dits du Tiers monde”.
A ce propos Franco Previte, président de l’association “Cristiani per Servire” (Chrétiens pour servir) a fait savoir, lors d’un entretien à ZENIT, que l’association qu’il représentait avait manifesté le 28 mai dernier, par le biais d’une pétition, “ses réserves et ses inquiétudes” quant à “la ‘confusion involontaire culturelle’ que ce document pourrait susciter, au plan des modalités et des interprétations, s’il fait une impasse sur l’évidente discrimination dont sont victimes les personnes souffrant de troubles psychiques”.
Franco Previte a ainsi rappelé que dans le préambule de la “Convention internationale sur les droits des personnes handicapées” approuvée par l’assemblée générale des Nations unies à New York le 6 décembre 2006, les 191 Etats membres se sont mis d’accord, entre autres choses, sur la reconnaissance de la “diversité des personnes porteuses de handicap”.
En outre, a-t-il rappelé, l’article 1 de la Convention affirme que “par personnes handicapées on entend des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables, dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres”.
“Donc la Convention a pour objectif principal d’affirmer, catégoriquement, que tous les citoyens porteurs de handicap, et en particulier les plus faibles, doivent bénéficier des mêmes droits”, a souligné F. Previte.
Néanmoins , le Président de “Cristiani per Servire” a déclaré ne pas partager certains points de vue de la Convention en matière de reproduction et de planification familiale [art.23 lettre b) et 25 lettre a)] dans la mesure où l’accès aux services de reproduction ou de santé reproductive pourrait inciter à la contraception ou favoriser l’avortement, la limitation des naissances, la stérilisation, la non responsabilité des rapports sexuels qui augmentent la propagation du SIDA au détriment de la procréation responsable”.
Et “tout ceci en contradiction avec l’art.10 sur le ‘droit inaliénable à la vie’, et avec l’art.15 où il est dit ‘qu’il est interdit de soumettre une personne sans son libre consentement à une expérience médicale ou scientifique’ et avec l’art.16 contre ‘toutes formes d’exploitation, de violence et de maltraitance”, a-t-il ajouté.
Selon F. Previte, ces méthodologies renvoient à l’eugénisme (la pratique biomédicale qui ouvre la voie aux sélections de la race et du genre humain tentée par les nazis; ou bien à l’extermination en Union soviétique de la part “de l’Einsatzkommando 3” des malades mentaux), et à la théorie de l’économiste britannique Thomas Robert Malthus, qui faisait des maux et des misères de la société une question de surpopulation.
F. Previte estime que “toute personne humaine en condition d’infirmité, physique ou mentale devrait, dans une communauté sociale, pouvoir bénéficier de la garantie d’être soutenue, défendue et protégée, au lieu de se retrouver à la merci de ceux qui reconnaissent davantage la valeur des animaux et qui placent l’homme au même niveau, voire à un niveau inférieur !”.