Mission chaldéenne en France : Hommage au P. Ragheed

Messe de requiem à Rome

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ROME, Vendredi 8 juin 2007 (ZENIT.org) – La Mission chaldéenne en France publie cet hommage au P. Ragheed, assassiné dimanche 3 juin à Mossoul (cf. Zenit du 4 juin 2007).

Prêtre catholique de rite chaldéen, le P. Ragheed Ganni a été étudiant à Rome et résidait au collège pontifical irlandais de 1996 à 2003.

Une messe de requiem a été célébrée pour le P. Ragheed en la chapelle du collège pontifical irlandais de Rome hier, jeudi 7 juin à 16 heures. On peut adresser un message de condoléances à cette adresse : reception@irishcollege.org

Hommage de la Mission chaldéenne en France

« Il était né à Mossoul il y a 35 ans. Ingénieur diplômé de l’université de Mossoul en 1993, il avait étudié, de1996 à 2003, la théologie à Rome à l’Angelicum, l’Université Pontificale Saint Thomas d’Aquin, où il avait obtenu la licence en théologie œcuménique.

Il parlait couramment, en plus de l’arabe, l’italien, le français et l’anglais. Il était le correspondant de l’agence internationale « Asia News », de l’Institut Pontifical des Missions Etrangères de Milan (PIME).

« L’Eucharistie nous rend la vie que les terroristes essaient de nous ôter »

« Sans la messe du dimanche, sans l’eucharistie, les chrétiens ne peuvent pas vivre en Irak »: le père Ragheed racontait ainsi l’espoir de sa communauté, habituée à voir chaque jour la mort en face, cette même mort qui l’attendait hier après-midi, au retour de la messe.

« Après avoir nourri ses fidèles du corps et du sang du Christ, il a offert aussi son propre sang, sa vie, pour l’unité de l’Irak et l’avenir de son Eglise.

« Ce jeune prêtre avait choisi, tout à fait consciemment, de rester à côté de ses fidèles, dans sa paroisse consacrée à l’Esprit Saint, à Mossoul, la ville considérée comme la plus dangereuse en Irak après Bagdad. La raison est simple: sans lui, sans son pasteur, le troupeau se serait égaré. Dans la barbarie des kamikazes et des bombes une chose au moins était certaine et donnait la force de résister: « Le Christ – disait Ragheed – avec son amour sans limites défie le mal, nous garde unis, et nous donne, à travers l’Eucharistie, la vie que les terroristes essaient de nous ôter ».

« Il est mort le dimanche 3 juin 2007, massacré par une violence aveugle. Que Benoît XVI a qualifié de « meurtre insensé ». Il a été abattu en revenant de l’église, où les fidèles, de moins en moins nombreux, de plus en plus désespérés et effrayés, continuaient cependant à se réunir comme ils le pouvaient.

« « Les jeunes – c’est ce que Ragheed racontait il y a quelques jours – organisent la surveillance après les attentats déjà subis par la paroisse, après les enlèvements et les menaces permanentes qui visent les religieux. Les prêtres célèbrent la messe parmi les ruines causées par bombes. Les mères voient avec inquiétude leurs enfants défier les dangers et se rendre au catéchisme avec enthousiasme. Les vieux confient à Dieu leurs familles qui fuient l’Irak, ce pays qu’ils ne veulent pas quitter, solidement enracinés dans ces maisons qu’ils ont construites pendant des années à la sueur de leur front et qu’il n’est pas question d’abandonner ».

« Ragheed était comme eux, comme un père fort qui veut protéger ses enfants: « Notre devoir est de ne pas désespérer. Dieu écoutera nos supplications pour la paix en Irak » ».

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ZENIT Staff

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