ROME, Vendredi 8 juin 2007 (ZENIT.org) – La Mission chaldéenne en France lance un appel à manifester pacifiquement contre « l’oppression des chrétiens en Irak » dimanche 10 juin, en région parisienne, à Sarcelles. Elle demande le soutien de la communauté internationale et de la France pour les chrétiens d’Irak.
« L’Eglise et les associations assyro-chaldéennes de France lancent un appel public et solennel à l’ensemble de la communauté assyro-chaldéenne et à l’opinion publique française en faveur des chrétiens d’Irak et appelle tous les démocrates, les défenseurs des libertés et des droits fondamentaux de l’être humain et toutes les personnes de bonne volonté à agir et à devenir des ambassadeurs du peuple originel de la terre entre les deux fleuves, opprimé et persécuté par des groupes armés fondamentaux, auteurs d’actes barbares contre les Assyro-Chaldéens d’Irak », indique un communiqué.
« Nous appelons à une mobilisation et à une participation massives et sans précédent à une manifestation générale, à l’initiative de la communauté assyro-chaldéenne de France et de l’ensemble de ses instances représentatives, avec ce mot d’ordre : « Non à l’oppression des chrétiens et paix en Irak ».
Le rendez-vous est dimanche 10 juin à 16 heures devant la sous-préfecture de Sarcelles (1 bd François Mitterand, 95200 Sarcelles), pour une marche pacifique jusqu’à l’église de Saint-Thomas Apôtre.
Après lecture de diverses déclarations et communiqués, le cortège se dirigera vers l’église St Thomas Apôtre (7-11 rue des Champs Gallois, 95200 Sarcelles), où une messe sera célébrée à la mémoire du père Ragheed Ganni, de ses trois sous-diacres, assassinés devant leur église à Mossoul, ainsi qu’en mémoire de tous les martyrs assyro-chaldéens d’Irak. La messe sera présidée par l’évêque de Pontoise, Mgr Jean-Yves Riocreux (cf. http://www.catholique95.com).
Le même communiqué rappelle que « les Assyro-Chaldéens d’Irak, descendants des Mésopotamiens de l’antiquité et qui habitent l’Irak depuis des millénaires, ne peuvent plus supporter les exactions, les persécutions, les intimidations quotidiennes, de plus en plus récurrentes, et plus que jamais menaçantes, émanant de groupuscules radicaux armés, venus de l’étranger pour déstabiliser l’Irak, monter les différentes composantes ethniques les unes contre les autres et tenter d’homogénéiser la société irakienne ».
« Ces groupes marginaux, précise la même source, qui nourrissent ouvertement le dessein de déchristianiser l’Irak en instrumentalisant la religion ne parviendront pas à atteindre cet objectif. Car, les Chrétiens d’Irak ne baisseront pas les bras devant les actes barbares et la violence ; le peuple irakien, solidaire des chrétiens, ne tombera pas dans le piège de la haine ».
« La situation des chrétiens d’Irak se dégrade de jour en jour, déplore le communiqué. Partagés entre la tentation de l’exil pour échapper aux actes violents et aux attentats et agressions dont ils sont victimes et l’amour pour leur patrie, terre de leurs aïeux, les Assyro-Chaldéens attendent impatiemment le soutien de la communauté internationale qui doit se pencher sérieusement sur leur situation déplorable et chaotique ».
Le communiqué lance donc cet appel à la communauté internationale et à la France : « La communauté internationale, et plus particulièrement la France, ne peuvent rester silencieuses et insensibles au cri déchirant des chrétiens assyro-chaldéens d’Irak. La France a un rôle crucial à jouer dans la protection des chrétiens d’Irak et d’orient. Au nom des liens très étroits qui lient la France -qui a, par ailleurs, donné naissance au vocable « Assyro-Chaldéen »- aux chrétiens d’orient doivent lui permettre d’agir très rapidement au niveau national et international pour solliciter la protection de la minorité chrétienne d’Irak dont la population chute considérablement depuis le début de la guerre. France, terre d’asile et des libertés, écoute le cri du cœur des chrétiens assyro-chaldéens d’Irak ».
Mais il précise aussi : « Les chrétiens d’Irak ne souhaitent pas l’éclatement de l’Irak, pays auquel ils sont profondément attachés. Ils aspirent à des jours meilleurs ; ils espèrent dans un avenir radieux dans lequel toutes les composantes ethniques vivront en parfaite harmonie et dans une cohésion sociale sans faille. Ils s’attendent à des jours où des Sœur Cécilia, des Père Ragheed ne seront pas froidement exécutés ou décapités. Ils ne doutent pas ; ils sont persuadés qu’un jour, la guerre, les luttes fratricides ne seront qu’un mauvais souvenir. Ils sont confiants et ne désespèrent pas ».
Pourtant, le site avertit : « En attendant, l’heure est grave : les Assyro-Chaldéens d’Irak ne sont plus en sécurité sur leurs terres ancestrales. Depuis le début de l’intervention américaine en Irak, en 2003, considérés comme les collabos des forces américaines, ils ont fait l’objet d’assassinats, d’enlèvements, d’agressions. Leurs églises ont été incendiées, bombardées. Leurs évêques et prêtres ont été enlevés et séquestrés jusqu’à ce que des rançons aient été versées. Les jeunes filles ont été agressées à l’acide et ont été contraintes à porter le voile. Les jeunes garçons ont été forcés d’interrompre leurs études. Des enfants ont été abattus ; des familles par centaines ont été anéanties. Des CD-ROM contenant des images d’exécutions ont été distribuées dans les boîtes aux lettres des chrétiens pour les terroriser, leur demander de déserter les églises, de se convertir ou de quitter immédiatement l’Irak sous peine de subir le même sort que les personnes montrées dans les enregistrements vidéos. Quelle cruauté ! Ces atrocités étaient intenables ; beaucoup ont choisi l’exil pour sauver leurs vies, préserver la vie de leurs enfants. Aucune autre issue ne se profilait à l’aube sombre de l’Irak ».